La VAR, une solution d’avenir – plaidoyer en réponse
Fortement critiquée depuis sa mise en place lors de la Coupe du Monde 2018, notamment en ce qu’elle serait une « illusion de justice », l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) est défendue par Diego Maradona – il le veut son monopole de la « main de Dieu » – et autres Zizou pour ce qu’elle représente : une solution d’avenir.
La VAR, outil indispensable au service d’un football plus juste
La VAR apparaît comme nécessaire, pour mettre fin aux erreurs d’arbitrage manifestes ainsi que pour palier les carences du 5e arbitre.
La VAR présente l’intérêt, à notre sens fondamental, de gommer des erreurs « objectivement scandaleuses ». Elle se rend ainsi nécessaire dans la perspective d’un football non pas entièrement juste, mais plus juste (ou moins injuste). Impossible ici de ne pas faire référence aux nombreux cas de simulation, dont le talent de Neymar en la matière n’est plus à prouver. Sa performance théâtrale lors du match de la Coupe du Monde 2018 opposant le Brésil au Costa Rica a bluffé tout le monde, à commencer par l’arbitre. Sans l’intervention de la VAR, nous aurions vécu une erreur d’arbitrage manifeste, compréhensible à vitesse réelle, mais que la VAR a pu corriger.
Ce que la VAR permet de corriger, le 5e arbitre ne le permet que trop rarement. Il nous vient instantanément à l’esprit le match retour de Ligue des Champions 2016/2017 opposant le FC Barcelone au PSG, au cours duquel pas moins de quatre décisions erronées ont été prises à la suite d’un litige dans la surface de réparation (impliquant donc le 5e arbitre). A sa décharge, il est vrai qu’il se peut qu’il soit gêné par la réunion d’autant de joueurs dans un si petit périmètre. L’aide de la VAR prend, là encore, tout son sens.
La VAR, mécanisme de justice sujet à la discrétion de l’arbitre
La VAR n’est qu’un outil au service de l’arbitre. Dès lors, l’erreur humaine n’est pas effacée : ce n’est pas la VAR qui rend de mauvaises décisions, mais les mauvais arbitres.
Si la décision prise par l’arbitre après visualisation de la VAR ne correspond toujours pas à la réalité, c’est que l’arbitre a failli dans sa mission, pas la VAR. A contrario, un « bon » arbitre, lui, saura s’appuyer sur la VAR pour gommer les imperfections que peut présenter l’arbitrage.
Il se peut néanmoins que l’arbitre se heurte à des situations délicates, où la décision est loin d’être évidente, même après visionnage de la VAR. L’on sait d’ores et déjà que l’arbitre sera chahuté par ceux qui voient dans le verdict une erreur et applaudi par ceux qui le considèrent comme juste. La VAR n’a en ce sens pas vocation à rendre chaque décision incontestablement bonne, mais à faciliter le travail de l’arbitre.
Conclusion
Laissons à la VAR le temps de prouver tous ses bienfaits et aux arbitres le temps de s’adapter à son introduction dans le football. Délectons nous des quelques secondes de frissons et de suspense que procure l’attente de la décision de l’arbitre. Rappelons enfin, non sans chauvinisme, que la VAR a tout de même permis à l’équipe de France d’obtenir deux penalties complètement valables lors de la Coupe du monde 2018 : l’un contre l’Australie, l’autre contre la Croatie.