Football féminin, rompre avec les idées reçues
Le Football féminin ou comment rompre avec une idée préconçue
Aujourd’hui, le football est le sport le plus médiatisé au monde et le plus populaire. Mais conjugué au féminin, cette discipline reste néanmoins dans l’ombre des médias. Les footballeuses ont gagné en reconnaissance, en médiatisation et en visibilité, bien que le ballon rond a longtemps été la compétence privilégiée des hommes et reste aujourd’hui l’apanage de ces derniers. Celles-ci ont même été privées de terrain par l’association britannique de football féminin de 1921 à 1971.
Cependant, depuis lors, le football féminin n’a cessé d’évoluer et dans moins de 90 jours a lieu en France, la Coupe du Monde féminine de football.
Coup de projecteur sur l’impact de la Coupe du monde féminine sur l’évolution du football féminin
La Coupe du monde féminine de football se déroule dans moins de 90 jours sur le sol français, ce qui n’est pas arrivé depuis la première édition qui a eu lieu en 1991. Chaque joueuse trépigne d’impatience face à l’arrivée de cette Coupe du monde et l’équipe de football féminine de France espère suivre les traces de ses homologues masculins qui en sont sortis vainqueurs l’été dernier, le 15 juillet 2018. Comment oublier un jour de fête où une seule équipe de football a su réunir tout le peuple français. Comme l’a très bien dit Wendie Renard, la capitaine de l’équipe de football de l’Olympique Lyonnais, « c’est grâce aux victoires que l’on attire les médias ».
Cet événement est fortement soutenu par la FIFA ( fédération internationale de football association ) qui contribue de manière active à l’évolution des moeurs et du football féminin.
En effet, depuis l’apparition de ce sport, beaucoup de préjugés existent et biaisent les mentalités de chacun. Cela est encore le cas comme les propos qu’a eu Denis Balbir, un journaliste sportif du groupe M6 en octobre 2018, « un match de foot masculin commenté par une femme? Je suis contre. Elle ne pourra jamais avoir le timbre de voix qui fonctionne… Dans une action de folie, elle va monter dans les aigus et cela sera délicat ». De tels propos sont aberrants et confirment l’importance de la médiatisation du football féminin à travers cette Coupe du monde.
Toutefois cet événement témoigne de cette évolution avec la vente de toutes les places pour le match d’ouverture de la Coupe du Monde au Parc des Princes en deux jours à peine. De plus, les matchs de football féminin accueillent de plus en plus de public. Le dernier match amical de la Coupe du Monde féminine de football entre la France et l’Uruguay qui a eu lieu à Tours le 4 mars 2019, a accueilli 11 000 spectateurs, représentant le nombre de places maximums d’entrées à ce stade. En réalité, il y avait plus de 30 000 demandes pour assister à ce match. Il est important pour les joueuses de l’équipe de France de se sentir soutenues pour s’imposer encore plus dans leur discipline. Et oui, les supporters jouent un rôle dans les victoires des équipes !
Puis, avec l’arrivée de cet événement, le nombre de licenciées a fortement augmenté cette année, notamment suite à la victoire de l’équipe de football masculine de France en été 2018. À l’heure actuelle, il y a plus de 160 000 licenciées en France dont 126 000 pratiquantes. L’attractivité du football féminin est imminent.
Cette Coupe du monde approche à grands pas et son impact sur la féminisation de ce sport est déjà fulgurante. Et ce n’est que le début…
Un salaire encore trop faible ?
Malgré cette évolution incontestable du football féminin, la différence de salaire entre un footballeur et une footballeuse reste insensée. La joueuse la mieux payée en France est Ada Hergerberd, une joueuse taulière de l’Olympique Lyonnais avec un salaire entre 400 et 500 000 euros bruts par an. D’autres joueuses comme Wendie Renard, peut gagner jusqu’à 14 000 euros bruts par mois. Cela étant dit, même si ces joueuses sont les mieux payées, le salaire de Wendie Renard correspond à un salaire moyen d’un joueur de football en ligue 2 ce qui est assez paradoxal. De plus, le salaire moyen d’une footballeuse française équivaut à 4 000 euros par mois contrairement au au salaire moyen du footballeur français qui équivaut à 55 000 euros par mois.
Cependant, le football masculin rapporte plus d’audiences que le football féminin. Comme l’a évoqué Brigitte Henriques, la vice présidente déléguée de la Fédération Française de Football chargée du développement du football féminin, « Ce sont les Américaines qui permettent à leur Fédération d’engranger le plus de revenus, donc la question de l’égalité salariale peut se poser. Chez nous, les revenus sont issus à 90 % des recettes commerciales de l’équipe masculine (..) ».
Conclusion
Je me sens principalement concernée par cette cause étant moi-même une joueuse de football. Tout au long de ma carrière sportive j’ai participé à l’évolution du football féminin. Lorsque je suis entrée à l’université Paris II Panthéon Assas durant l’année 2015, étant passionnée de football j’ai voulu intégrer l’équipe de football féminin de mon université. Néanmoins au vu du faible nombre de filles voulant pratiquer ce sport, il existait uniquement un cours regroupant trois universités différentes telles que Paris II, la Sorbonne et Paris Descartes. Ce n’est qu’en 2017 où l’université Panthéon Assas a pu réunir assez de filles pour ouvrir un cours de football féminin.
C’est pourquoi il est essentiel de continuer à médiatiser le football féminin. Son évolution permettrait de dégager plus d’économies et peut être un jour égaler le salaire d’un footballeur français et le salaire d’une footballeuse française. La féminisation du football doit être continue. Une victoire de l’équipe de France féminine de Football renforcerait son essor considérable. Il suffit d’y croire !