Nitto Atp Finals : passation de pouvoir entre Londres…
Le dernier rendez-vous de la saison fête ses noces d’or dès aujourd’hui à 15h à l’O2 Arena. Après 12 éditions, les meilleurs joueurs mondiaux vont connaître leurs derniers instants dans l’arène londonienne. Un changement de lieu d’un des tournois de tennis les plus importants de l’année qui n’est pas sans impact, sur le plan économique comme sportif.
L’économie du Masters en baisse
Dû à l’épidémie de Covid-19, les ATP Nitto finals ont connu une baisse en termes de cash-prize, sans parler du fait que l’entièreté du tournoi se déroulera à huis clos.
Un prize money réduit
Les matchs se déroulant à huis clos, la billetterie est donc inexistante pour le tournoi et cela atteint la dotation du tournoi. Le gagnant qui effectuerait 5 victoires lors du tournoi cette saison remporterait 1,5 million de dollars, contre 2,8 millions de dollars l’année précédente.
La crise sanitaire impacte malheureusement le tennis mondial depuis plus de 6 mois. L’ATP a essayé de faire au mieux cette saison, mais nous n’avons pas pu connaître la saison tennistique rêvée. Si cette crise se poursuit, il faut donc espérer que les tournois s’adapteront d’une meilleure manière, étant donné le facteur temps qui devrait leur permettre de se préparer au mieux.
Fort heureusement au niveau des sponsors, le tennis n’a pas connu de changements. Le sponsor Japonais Nitto a même annoncé avoir prolongé son contrat de sponsoring en septembre. Une occasion pour nous de s’y intéresser de plus près.
Nitto, le sponsor phare grâce au naming
En septembre 2020, l’ATP a annoncé la prolongation de la marque japonaise jusqu’en 2025. Cet engagement est un contrat de naming, c’est à dire que le nom de la société apparaît devant le nom du Masters. D’où le nom de Nitto ATP Finals, société qui était déjà engagée depuis 2017 avec l’ATP.
L’objectif de la marque est donc bien évidemment d’augmenter sa croissance et sa reconnaissance à l’international. La nouvelle prolongation prend acte à partir de 2021, soit le moment du changement de lieu du Masters à Turin. Bien entendu, qui dit prolongation dit modification du contrat : Nitto en profite donc pour devenir partenaire Gold de l’ATP Tour. La société a ainsi fait le choix d’étendre son sponsoring, plutôt que de se cantonner au Naming simple.
Cette pratique du Naming s’est développée de plus en plus ces dernières années dans le sport business. Même si celui-ci a commencé un siècle plus tôt (en 1913 avec le stade Philips SportPark), la pratique se développe de plus en plus ces dernières années.
Cela semble en effet être une pratique assez profitable pour les annonceurs, les marques… Elle leur permet de développer leur visibilité et leur image en lien avec l’événement, et dans le même temps d’être cités par les différents médias qui couvrent l’événement. On a donc un double impact plutôt que de simplement décider de faire passer une publicité lors de la mi-temps d’un match de football.
En France, les exemples du Naming les plus fructueux sont ainsi ceux du Groupama Stadium (stade de l’Olympique Lyonnais), l’Allianz Riviera (stade de Nice) ou encore L’AccorHotelsArena (Arena de Bercy auparavant). L’économie, qui prend donc une place importante dans le sport, s’attaque donc désormais au tennis via son affiche la plus glamour : les Masters, auxquels il nous faut nous intéresser de manière plus générale.
Djokovic favori, Nadal pour l’histoire
C’est la première fois depuis 2015 que nous n’avons pas une nation différente représentée par joueurs. En effet, Rublev et Medvedev ont tiré leur épingle du jeu afin de rappeler le retour du tennis russe sur la scène tennistique. On retrouve comme à leur habitude le duo Djokovic-Nadal ; l’Espagnol est d’ailleurs toujours en recherche d’un titre lors de la dernière épreuve de la saison après 2 finales perdues (en 2010 et 2013). Même si le Serbe semble être favori, l’opposition n’a jamais été aussi forte et il est fort probable de voir des surprises dès les phases de poule.
Tokyo 1970 et Londres 2020
Afin de rendre hommage aux 50 ans du tournoi, les noms de groupe ont été modifiés, en passant de Bjorg et Agassi à Tokyo 1970 et Londres 2020.
Tokyo 1970
Par rapport à l’édition précédente, on peut voir du changement au niveau des phases de poule. C’est Djokovic qui va affronter Medvedev et Zverev, alors que c’était Nadal l’an passé. Le Serbe va donc devoir être solide d’entrée de jeu étant donné qu’il est face au vainqueur et au finaliste du dernier Master 1000 de la saison à Bercy. Il ne faut tout de même pas oublier le petit nouveau, Diego Schwartzman, qui fête sa première qualification. S’il l a connu une année sans titre, sa régularité reste remarquable.
Londres 2020
Dans l’autre groupe, Rafael Nadal évite donc Alexander Zverev, qui l’a battu à Bercy en Indoor. Le numéro 2 mondial est dans une poule avec plus d’incertitudes. Dominic Thiem revient de blessure, après une année où il a connu sa première victoire en Grand Chelem ; Stefanos Tsitsipas sort d’une élimination au premier tour à Bercy ; et Andrey Rublev connaît sa première participation.
Nadal pour l’histoire
Le numéro 2 mondial n’a jamais remporté ce titre de fin de saison. Pourtant finaliste par deux fois en 2010 et en 2013, la réussite n’a jamais été en sa faveur. C’est le seul tournoi majeur qui manque à son actif.
Cela peut s’expliquer d’une certaine manière étant donné son style de jeu. Le Majorquin préférerait une surface plus lente, qui prend plus les effets, afin de pouvoir imposer son jeu physique avec son lift inégalable. Il a tout de même montré de bonnes choses à Bercy, en atteignant le dernier carré. C’est à lui de montrer que ces efforts pour s’adapter à la surface ont payé.
Djokovic favori, mais pas trop…
Le Serbe reste l’éternel favori du tournoi. Avec déjà 5 succès on peut dire qu’il est le maître des lieux, étant donné l’absence de Federer aux 6 titres. A noter tout de même sa défaite en amont du tournoi à Vienne contre Sonego, qui peut paraître indifférente , mais il arrive avec moins de confiance que les années précédentes, et surtout que ses rivaux de poule.
Daniil Medvedev a remporté le dernier Masters 1000 de la saison à Bercy face à Alexander Zverev. Le Russe et l’Allemand arrivent avec des bases plus solides en Indoor. A voir désormais s’ils sauront en profiter durant les phases de poule face à Nole, car une fois le numéro 1 mondial lancé, il paraît inarrêtable.
L’avenir du Masters
Le Masters de fin d’année promettait des dotations records à partir de 2021. On parlait d’une dotation générale d’un peu moins de 15 millions de dollars au minimum. Mais suite à la crise sanitaire, nous nous doutons bien que les plans ont dû être revus à la baisse.
Un départ à Turin à partir de 2021
Les prochaines pages de l’histoire ne se feront donc plus à Londres mais à Turin. A partir de 2021, les 8 meilleurs joueurs mondiaux se retrouveront au Pala Alpitour, une salle dont la capacité d’accueil est de 15 000 spectateurs, soit 5 000 de moins que l’O2 Arena.
Ce changement a été en majorité proposé par les joueurs et notamment par Novak Djokovic, en sa qualité de président du conseil des joueurs à l’ATP. Il estimait que le tournoi avait régulièrement changé de ville, et n’était pas contre à l’époque où cela n’avait pas encore été décidé.
Cela pourrait même permettre à l’Italie de se remettre au goût du jour au niveau du tennis mondial. Ce sport a connu une grosse disette dans le pays et qui commence à renaître de ses cendres au fur et à mesure, notamment grâce à Matteo Berrettini qui était proche de se qualifier cette année, ou encore grâce à Fabio Fognini. Et il ne serait même pas improbable de voir Jannik Sinner dans les prochaines années à Turin. L’Italien a remporté cette semaine son premier tournoi à seulement 19 ans à Sofia.
A suivre…