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La zone grise

L’émission de tokens par les clubs

  • 16 septembre 202116 septembre 2021
  • par Hayk Keshishian
Considérée comme historique, l’arrivée de Lionel Messi au PSG illustre également un nouveau rapprochement entre le monde du football et celui de la blockchain. En effet, outre une compensation pécuniaire généreuse, le package de l’argentin prévoit un versement de fans tokens du club parisien. Ces jetons numériques offrent des perspectives intéressantes pour les clubs sportifs, notamment pour renforcer les liens avec les supporters. Voici un panorama du cadre juridique de l’émission de tokens au regard de la réglementation boursière.

Avant toute chose, quelques précisions sur le fonctionnement des fans tokens. Ces actifs numériques offrent à leurs détenteurs divers droits et avantages permettant de participer à la vie d’un club : vote sur certaines décisions du club (ex. choix de l’inscription sur le brassard du capitaine), promotions sur les produits de la boutique officielle, accès à des événements privilégiés etc. Ces tokens peuvent également prendre (ou perdre) de la valeur et être revendus sur le marché secondaire selon le prix fixé en fonction de l’offre et de la demande.

Deux techniques principales permettent aux clubs de lancer des fans tokens : (i) l’émission directe et (ii) l’émission indirecte via un partenaire comme Socios.

L’émission directe d’utility tokens

Les fans tokens correspondent plus largement à ce qu’on appelle des utility tokens. Il s’agit de jetons numériques qui donnent accès à des services ou produits à leurs détenteurs. On les oppose notamment aux security tokens, qui sont tout simplement des tokens représentant des instruments financiers[1].  

Au sens de la réglementation boursière, ces utility tokens sont des « jetons ». En effet, l’article L552-2 du Code monétaire et financier définit le jeton comme « tout bien incorporel représentant, sous forme numérique, un ou plusieurs droits pouvant être émis, inscrits, conservés ou transférés au moyen d’un dispositif d’enregistrement électronique partagé permettant d’identifier, directement ou indirectement, le propriétaire dudit bien».  

Quel est le régime de l’émission de jetons ? Pour répondre à cette question, il faut déterminer si l’émission correspond ou non à une offre au public de jetons.

Inspiré par les dispositions relatives à l’émission de titres financiers, l’article L552-2 al. 1 du Code monétaire et financier dispose qu’« une offre au public de jetons consiste à proposer au public, sous quelque forme que ce soit, de souscrire à ces jetons ». À l’inverse, il est précisé par le second alinéa de cet article, complété par l’article 711-2 du Règlement général de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), que l’offre de jetons ouverte à la souscription par moins de 150 personnes agissant pour compte propre ne constitue pas une offre au public de jetons au sens de la réglementation boursière.

L’objectif de l’émission de tokens par un club de football étant d’en faire bénéficier un grand nombre de supporters, il s’agira nécessairement d’une offre au public de jetons. Dès lors, l’article L552-4 du Code monétaire et financier offre la possibilité aux émetteurs, ici les clubs, de solliciter un visa de l’AMF.

Quel serait l’intérêt d’un tel visa ? Contrairement au régime de l’offre au public de titres financiers, ce visa est facultatif et, par conséquent, son absence n’entraîne à elle seule aucune sanction pour l’émetteur. Néanmoins, sans visa, l’émetteur ne peut procéder à des actes de démarchage[2]. Cela inclut toute prise de contact non sollicitée, par quelque moyen que ce soit, avec une personne physique ou morale en vue d’obtenir son accord dans le cadre de l’émission des jetons[3]. Cela n’empêche toutefois pas de diffuser de simples informations publicitaires[4]. Au-delà de l’aspect purement réglementaire, l’obtention du visa permet de figurer dans la liste blanche publiée par l’AMF, ce qui constitue sans aucun doute un élément pouvant renforcer la confiance des souscripteurs et autres partenaires, et favoriser la réussite de l’émission. 

Quelles conditions pour obtenir son visa ? Une instruction de l’AMF détaille l’ensemble de la procédure ainsi que les différents documents à fournir et conditions à respecter pour l’obtention du visa[5]. Sans entrer dans les détails, l’émetteur devra notamment (i) être constitué sous la forme d’une personne morale établie ou immatriculée en France, (ii) produire un document d’information selon un plan-type fourni en annexe 2 de l’instruction, (iii) mettre en place un procédé permettant le suivi et la sauvegarde des actifs recueillis dans le cadre de l’offre et (iv) mettre en place un dispositif permettant de respecter les obligations en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

A la suite de la réception du dossier complet, l’AMF a deux jours ouvrés pour accuser réception puis un délai de 20 jours ouvrés pour donner sa décision. Comme toute décision individuelle de l’AMF, le refus d’apposer le visa est susceptible de recours devant le juge judiciaire[6].

L’émission indirecte de fans tokens via un partenaire

L’autre méthode qui s’offre aux clubs pour émettre des fans tokens est de passer par un partenaire. Pour reprendre l’exemple du PSG, l’émission des fans tokens du club a eu lieu via la plateforme socios.com. Ces émission indirectes obéissent alors à un mode de fonctionnement différent.

Dans le cas de Socios, le véritable émetteur des tokens est la société suisse Socios Technologies AG et non le club. Un contrat (partnership agreement), conclu entre Socios et le club, contient l’ensemble des termes de leur accord : modalités des fans tokens, droits de propriété intellectuelle, modalités des prises de décisions, responsabilités…

Par la suite, Socios fait adhérer les souscripteurs aux conditions générales d’utilisation de la plateforme[7]. Ce document contient les modalités de la souscription des fans tokens ainsi que les droits et obligations des utilisateurs et de la société. Pour souscrire à l’émission de fans tokens, l’utilisateur doit payer en Chiliz (CHZ), un autre token émis cette fois-ci par Entertainment Trading Technologies Limited, une filiale de Socios immatriculée aux Seychelles.

Afin d’éviter l’application de la réglementation boursière, Socios rappelle à plusieurs reprises que les fans tokens ne sont ni des instruments financiers ni des security tokens. En réalité, les différents régulateurs ne s’en tiennent pas à ces avertissements mais vont regarder en pratique les droits rattachés à ces fans tokens. On va vérifier que ces derniers ne présentent pas des caractéristiques similaires à des instruments financiers (par exemple, si les tokens offrent l’équivalent de dividendes ou des droits politiques similaires à ceux offerts par les actions). Dans un tel cas, l’autorité boursière est libre de qualifier les tokens d’instruments financiers et d’appliquer la réglementation boursière à leur émission. 

À notre connaissance, l’ensemble des émissions de tokens réalisées jusqu’ici par les clubs entre dans cette seconde catégorie. Mais on peut peut-être rêver de voir un jour une émission directe de tokens par un club français ayant obtenu le visa de l’AMF, qui sait…


[1] Cet article ne traitera pas de l’émission de security tokens par les clubs pour une raison simple : ceux-ci sont considérés par l’AMF et par la réglementation boursière comme des instruments financiers. Dès lors, le même régime que celui de l’émission de titres financiers est applicable (obligation, sauf exceptions, de publier un prospectus et d’obtenir le visa de l’AMF).

[2] Art. L341-3, 7° du Code monétaire et financier

[3] Art. L341-1, 8° du Code monétaire et financier

[4] Art. L341-2, 11° du Code monétaire et financier

[5] Instruction AMF (DOC-2019-06), Procédure d’instruction et établissement d’un document d’information devant être déposé auprès de l’AMF en vue de l’obtention d’un visa sur une offre au public de jetons

[6] Art. L621-30 du Code monétaire et financier

[7] https://www.socios.com/socios-com-application-terms-of-use/

La zone grise

Cas pratique d’opération d’initié en F1

  • 3 septembre 20213 septembre 2021
  • par Hayk Keshishian
La presse canadienne écrivait il y a quelques semaines que les autorités boursières britannique (FCA) et allemande (BaFin) enquêtaient sur de possibles opérations d’initiés mêlant Toto Wolff, le patron de l’écurie de Formule 1 Mercedes, et concernant les actions d’Aston Martin et de Daimler[1]. Finalement, le Financial Times a révélé que les gendarmes boursiers n’ont pas constaté de manquement et ont clos le dossier[2]. Ce dernier offre tout de même un cas pratique sur le manquement d’initié à l’ère post-Brexit.

N’ayant pas davantage de détails sur les opérations relatives à Daimler (société mère de Mercedes), nous allons nous concentrer sur les transactions concernant les actions d’Aston Martin, société anglaise cotée à la Bourse de Londres. En avril 2020, Toto Wolff a acquis 0,95% du capital du constructeur britannique auprès d’une société détenue par Lawrence Stroll, copropriétaire de l’écurie F1 d’Aston Martin. Or, quelques mois après cette acquisition, Mercedes a annoncé augmenter ses participations dans Aston Martin et le dirigeant de la filiale AMG de Mercedes a été nommé PDG de la société. Ces deux nouvelles ont fait grimper sensiblement le cours de l’action de la marque préférée de James Bond. En quoi cela peut-il être problématique ?

Les conditions de l’opération d’initié

Au sein de l’Union Européenne, le Règlement (UE) n° 596/2014 du 16 avril 2014 sur les abus de marché (« MAR ») définit les comportements considérés comme des manquements boursiers[3]. Parmi ceux-ci, l’opération d’initié est définie comme l’usage d’une information privilégiée pour acquérir ou céder des instruments financiers auxquels cette information se rapporte[4].

Une information est privilégiée (i) lorsqu’elle concerne directement ou indirectement un émetteur ou un titre financier, et qu’elle est (ii) privée, (iii) précise et (iv) sensible[5]. Certaines de ces conditions sont définies plus précisément par MAR. Ainsi, une information est réputée précise « si elle fait mention d’un ensemble de circonstances qui existe ou dont on peut raisonnablement penser qu’il existera ou d’un événement qui s’est produit ou dont on peut raisonnablement penser qu’il se produira, si elle est suffisamment précise pour qu’on puisse en tirer une conclusion quant à l’effet possible de cet ensemble de circonstances ou de cet événement sur le cours des instruments financiers ». Quant au caractère sensible, il s’agit de l’information « qu’un investisseur raisonnable serait susceptible d’utiliser comme faisant partie des fondements de ses décisions d’investissement ».  

En l’espèce, le caractère privilégié des deux informations – l’augmentation de la participation de Mercedes dans Aston Martin et la nomination d’un ancien dirigeant d’AMG à la tête du constructeur – ne fait pas de doute. En effet, toutes les conditions sont réunies : (i) ces informations concernent directement l’émetteur Aston Martin, (ii) elles n’étaient pas publiques au moment de l’investissement de Toto Wolff, (iii) elles concernent des évènements qui allaient effectivement se produire et (iv) elles étaient bien susceptibles d’être utilisées comme fondements d’une décision d’investissement.

Dès lors, si Toto Wolff avait eu connaissance des projets de Mercedes au moment de l’acquisition des titres d’Aston Martin – ce qui n’était visiblement pas le cas – cela aurait constitué une opération d’initié sanctionnable.

Preuve de la détention de l’information privilégiée

À l’origine, la réglementation sur les abus de marché prévoyait plusieurs catégories d’initié : les initiés primaires, qui sont les mandataires sociaux de la société concernée par l’information, les initiés secondaires, qui détiennent l’information grâce à leurs fonctions ou leur profession, et les initiés tertiaires, qui sont complètement externes. Ces catégories n’existent plus de manière aussi apparente mais on en retrouve une trace dans l’article 8 §4 de MAR et dans l’application des autorités qui ont maintenu le même mécanisme dans un intérêt probatoire. Ainsi, les initiés primaires sont présumés détenir et avoir utilisé les informations privilégiées dans leur opération, alors que la preuve de la détention de l’information par les initiés secondaires – et a fortiori par les initiés tertiaires – doit être apportée. Dans notre cas, les initiés primaires seraient les mandataires sociaux d’Aston Martin, dont ne fait pas partie Toto Wolff. Dès lors, ce dernier n’était pas présumé connaître les informations litigieuses. Par ailleurs, il s’agit d’une présomption simple qui peut être renversée en apportant la preuve, certes difficile, de l’absence de détention de l’information. Au mieux, le patron de l’écurie Mercedes pourrait être considéré comme un initié secondaire, auquel cas l’autorité boursière devrait tout de même apporter la preuve de la détention de l’information.

Par ailleurs, en raison de la difficulté à laquelle peut se confronter la démonstration de la connaissance et de l’utilisation d’une information privilégiée, il est admis – en France du moins et bien que la méthode soit fortement critiquée – que cette preuve puisse se baser sur un faisceau d’indices précis et concordants[6]. Dans un tel cas, on considère à partir de ces indices que seule la détention d’une information privilégiée peut expliquer l’opération.

Quoi qu’il en soit, si la FCA a décidé de clore le dossier, c’est qu’il n’y avait pas de preuve de détention ni d’utilisation d’information privilégiée par Toto Wolff.

Tout ceci vaut pour l’Union Européenne, mais la transaction concernant des titres admis à la négociation sur la Bourse de Londres, le cadre juridique qui nous intéresse n’est-il pas celui du Royaume-Uni ?  

La réglementation sur les abus de marché au Royaume-Uni

La période transitoire du Brexit a pris fin le 31 décembre 2020, ce qui signifie que le départ du Royaume-Uni n’est devenu effectif qu’à partir du 1er janvier 2021. Avant cela, l’ensemble des textes européens demeurait applicable au Royaume-Uni, y compris le Règlement Abus de Marché. Or, l’opération d’espèce ayant eu lieu en avril 2020, elle entre bien dans le champ d’application de MAR. Les développements qui précèdent sont donc pertinents. Qu’en serait-il pour une opération post-Brexit ?

Afin d’assurer la continuité du cadre juridique relatif aux abus de marché, les dispositions de MAR ont été dupliquées par le législateur britannique dans le droit interne[7]. Il n’y a donc pour le moment pas de différence majeure entre les cadres juridiques antérieur et postérieur au Brexit concernant la prohibition des abus de marché au Royaume-Uni[8]. Il en sera toutefois autrement en cas de futur amendement de MAR ou, inversement, de modifications du régime national.

Coopération entre les gendarmes boursiers britannique et européens

Cette affaire soulève un dernier point mineur qui est celui de la coopération entre les autorités boursières de différents pays. En effet, en présence de ressortissants et sociétés allemands (Toto Wolff, Daimler, Mercedes) et britannique (Aston Martin), les autorités des deux pays ont été impliquées. Il semblerait que ce soit ici la BaFin qui ait transmis des informations à la FCA. 

Avant le Brexit, cette coopération en matière d’abus de marché pouvait, a minima, se faire sur le fondement de l’article 25 de MAR qui prévoit directement une obligation de coopérer entre les États membres. Mais là encore, pas de grand changement post-Brexit, puisqu’en prévision de celui-ci, un accord concernant la consultation, la coopération et l’échange d’informations avait été conclu entre le FCA et les autorités européennes[9]. Celui-ci met en place un cadre similaire à ce qui était en vigueur et prévoit explicitement que la coopération inclut les différents abus de marché, dont l’opération d’initié.


[1] https://www.journaldemontreal.com/2021/08/23/megatransaction-en-f1-sous-enquete

[2] https://www.ft.com/content/243b02b8-edae-44e5-8dad-1a6a66bf154f

[3] Ces manquements administratifs peuvent être complétés au sein de la législation nationale par des délits pénaux (v. art. L465-1 et s. du Code monétaire et financier).

[4] Article 8 de MAR.

[5] Article 7 de MAR.

[6] A. Couret, H. Le Nabasque, M-L. Coquelet, T. Granier, D. Poracchia, A. Raynouard, A. Reygrobellet, D. Robine, Droit financier, Précis Dalloz, 2019, pp. 1327-1330.

[7] V. Explanatory memorandum to the Market Abuse (Amendment) (EU Exit) Regulations 2018 No. 310 https://www.legislation.gov.uk/uksi/2019/310/pdfs/uksiem_20190310_en.pdf

[8] Pour davantage de détails et une liste des exceptions, v. https://www.debevoise.com/insights/publications/2021/02/uk-market-abuse-regulation

[9] https://www.amf-france.org/sites/default/files/private/2021-01/mmou_eu-uk_fca_on_consultation_cooperation_and_exchange_of_information.pdf

La zone grise

Accord La Liga – CVC : bientôt en France…

  • 13 août 20213 septembre 2021
  • par Hayk Keshishian
La ligue espagnole de football a annoncé le 4 août avoir conclu un accord avec le fonds de private equity CVC Capital Partners pour accueillir ce dernier au sein de son capital à hauteur de 10%. Alors que cette opération s’inscrit dans la continuité de ce qui a été réalisé dans d’autres championnats ou d’autres sports, on peut légitimement se demander si le phénomène est susceptible de débarquer bientôt en France.

Avant d’envisager l’opération en France, essayons de comprendre précisément ce que la Liga tente de mettre en place en Espagne.

Résumé de l’opération La Liga – CVC

Pour accueillir le fonds d’investissement à la tête de la ligue espagnole, une nouvelle société commerciale « La Liga Impulso » va être créée et sera destinée à exercer l’ensemble des activités commerciales de la ligue (gestion des droits TV, contrats de sponsoring etc.). Les actionnaires de cette nouvelle société seront alors l’association de La Liga, à hauteur d’environ 90% du capital, et CVC à hauteur d’environ 10%[1].

Afin de bénéficier de ces 10% de capital de la nouvelle société, CVC va apporter 2,7 milliards d’euros, correspondant à une valorisation globale de la société à plus de 24 milliards d’euros. Pour financer cette opération, le fonds va recourir à un emprunt de manière similaire à ses opérations de LBO classiques[2].

Il est prévu que la très grande majorité des fonds levés aille aux clubs sous forme de prêts remboursables sur 40 ans et destinés à des investissements et refinancements de dettes[3].

Une opération bientôt réalisable en France

En France, un changement du cadre juridique est en train d’être opéré afin de permettre la réalisation d’une telle opération.

En effet, l’Assemblée Nationale a adopté le 19 mars 2021 une proposition de loi visant à démocratiser le sport en France. Après l’adoption de l’amendement n° 445, celle-ci prévoit la création d’un nouvel article L. 333-2-1 au sein du Code du sport disposant que « Les ligues professionnelles, créées en application de l’article L. 132‑1, peuvent, pour la commercialisation et la gestion des droits d’exploitation audiovisuelle mentionnés au second alinéa de l’article L. 333‑1, créer une société commerciale soumise au code de commerce ».

Du côté de la LFP, le changement de ses statuts, autorisant celle-ci à détenir des actions dans une société commerciale dans le cadre de ses activités, a déjà eu lieu et a été validé par la Fédération française de football[4]. Les clubs ont donc déjà eu l’occasion de manifester leur consentement au moins sur le principe de l’opération[5].

Ainsi, sous réserve d’un intérêt des fonds d’investissement pour le championnat français, auquel l’arrivée de Lionel Messi va sans doute contribuer, on se rapproche d’un nouveau mariage entre football et private equity.

Conditions de l’opération

La proposition de loi prévoit trois principales garanties pour éviter de possibles excès liés à l’entrée de tiers au capital de la société.

Tout d’abord, en aucun cas la ligue ne pourra détenir moins de 80% du capital et des droits de vote de la société. Cela permet de s’assurer que la ligue garde le contrôle sur la société et qu’un tiers ne puisse en aucun cas être majoritaire, bien que ce dernier puisse tout de même bénéficier de certains droits de veto ou droits politiques équivalents.

Sur ce dernier point, il est prévu que « les statuts, qui définissent notamment les décisions qui ne peuvent être prises sans l’accord des associés ou actionnaires minoritaires, sont approuvés par arrêté du ministre chargé des sports après avis de la fédération concernée ». Le ministère et la fédération auront donc leur mot à dire sur la répartition des droits politiques entre la ligue et l’actionnaire minoritaire, veillant sans doute à ce que ce dernier ne s’accapare pas de droits trop importants.

Par ailleurs, afin d’éviter les conflits d’intérêts, un décret devra préciser, après l’adoption définitive de la proposition de loi et son entrée en vigueur, les personnes physiques ou morales qui ne pourront pas détenir de participation dans cette société[6].

L’intérêt d’une telle opération

Le premier intérêt d’une telle opération, notamment en temps de crise, est bien sûr de pouvoir lever des fonds qui seront destinés à divers investissements ou à aider des clubs en difficultés.

Mais au-delà cet aspect, l’implication d’un fonds d’investissement dans les activités commerciales de la ligue offre des perspectives d’une meilleure gestion de ces activités et des intérêts financiers de la ligue. En effet, même en tant que minoritaire, le fonds peut apporter son expertise concernant la valorisation des actifs sportifs et de manière générale la rentabilité financière de ces activités.

Ce sont toutefois ces considérations financières qui suscitent des craintes – légitimes mais à nuancer – auprès de certains supporters.

Craintes du foot-business et nuances

L’arrivée d’un fonds d’investissement à la tête de la ligue de football professionnel représente en quelque sorte l’apogée du foot-business. En effet, la crainte est celle de voir les considérations économiques prendre davantage le dessus sur les considérations sportives.

Multiplication de rencontres nationales jouées à l’étranger, adaptation des horaires des matchs pour favoriser la diffusion dans des pays comme la Chine… ce sont des exemples de décisions qui sont justifiées économiquement mais qui s’éloignent de l’esprit du sport, et l’entrée au capital d’un partenaire financier risquerait de les pérenniser.

Néanmoins, il faut remarquer que ce chemin du foot-business a déjà été pris depuis un moment et l’entrée d’acteurs financiers ne changera donc finalement pas grand chose de ce point de vue. Elle permettra peut-être au moins de quitter l’entre-deux qui consiste à faire du foot-business mais avec une mauvaise gestion, mettant en péril la santé financière de l’ensemble des acteurs de ce sport. À titre d’exemple, on aurait peut-être pu éviter le fiasco Mediapro avec un véritable professionnel aux côtés de la LFP.

Le football français n’a donc en réalité que deux solutions, plus ou moins crédibles : réaliser un virage à 180° et revenir à un foot prenant moins en compte les considérations économiques, ou les prendre correctement en compte et avec une gestion efficace. On est, sans doute malheureusement pour les plus rêveurs d’entre nous, plus proche de la seconde option que de la première…

[1] https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/la-ligue-espagnole-de-football-leve-pres-de-3-milliards-avec-cvc-1336845

[2] https://www.reuters.com/article/spain-soccer-privateequity-goldman-sachs/update-1-goldman-to-lend-1-bln-euros-to-cvc-for-laliga-deal-sources-say-idUSL1N2PI161

[3] https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/05/football-la-liga-espagnole-vend-10-de-son-capital-a-un-fonds-d-investissement-pour-se-relancer-apres-la-pandemie_6090610_3234.html

[4] https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Les-ligues-professionnelles-autorisees-a-creer-une-societe-commerciale/1234118

[5] https://www.sportstrategies.com/la-lfp-ouvre-la-voie-a-la-creation-dune-filiale-commerciale/

[6] On imagine qu’il s’agira principalement des clubs et des dirigeants des fédérations et autres instances.

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Predicta Football : un outil de recrutement révolutionnaire

  • 23 juillet 202112 août 2021
  • par Justine Le Gall
Morgan Parfitt-David est un chercheur français, diplômé d’un doctorat en sciences comportementales de l’Université du Québec à Montréal. Pratiquant le football et la boxe, il a eu l’idée de réunir au sein d’un même outil les résultats de différentes études qui prédisent la capacité d’un joueur à devenir professionnel en fonction de ses aptitudes psychologiques et mentales.

Predicta Football est ainsi un outil prédictif portant sur le recrutement des jeunes talents. Morgan Parfitt-David utilise des études sur les jeunes sportifs, essentiellement dans le football, afin d’analyser l’efficacité des données psychologiques et mentales. En effet, le recrutement des jeunes sportifs fait face à des problèmes depuis plusieurs années, et ce parce qu’il se fonde uniquement sur des données physiques et techniques. Mais ces données ne sont pas assez précises et ne suffisent pas à identifier les jeunes talents. Le mental chez un jeune sportif est prépondérant et c’est ce que Morgan Parfitt-David démontre à travers la création de cet outil.

Morgan Parfitt-David

L’importance du recrutement de jeunes talents

Cet outil permet d’analyser les nouveaux talents sur la base de nouvelles données scientifiques. Actuellement, les recruteurs se fondent sur la force physique des jeunes sportifs et repèrent majoritairement les jeunes les plus rapides ou les plus grands.

Cependant à l’heure actuelle, seulement 16% des joueurs français intégrant un centre de formation de club professionnel arrive un jour en équipe première. Il faut pourtant pouvoir identifier les jeunes talents de la meilleure manière qu’il soit. Le recrutement est essentiel dans le sport, les recruteurs voulant former la meilleure équipe possible et la faire évoluer au niveau mondial.

Le but est donc de trouver des solutions pour contrer le fait de se fonder uniquement sur le physique. D’autant plus que les données collectées révèlent que les joueurs répondant à ces critères physiques et techniques sont en fait ceux qui ont le moins de chance de réussir plus tard. Predicta Football pourrait répondre à ces besoins grâce à de nouvelles données psychologiques et mentales.

Des données psychologiques et mentales révélatrices

Ces nouvelles données psychologiques et mentales analysent les forces et les faiblesses mentales de chaque jeune sportif lors de leur adolescence. En fonction du parcours de vie, le sportif aura plus de motivation et voudra dépasser ses limites pour atteindre son rêve. D’après les premières études datant de 2010, les évaluations des aptitudes psychologues et mentales seraient plus stables et autonomes que celles de leurs aptitudes physiques. Les joueurs les plus persévérants arrivent plus loin que les joueurs les plus rapides lors de leur jeunesse.

C’est assez paradoxal. En effet, depuis l’origine du sport, les recruteurs se fondent sur les données physiques sans prêter attention à leur efficacité. Or ces données physiques ont déjà été remise en cause à plusieurs reprises notamment concernant les cas de Lionel Messi ou d’Antoine Griezmann. Antoine Griezmann a eu beaucoup de difficultés lorsqu’il était jeune à trouver un centre de formation, à cause de sa petite taille. Les recruteurs pensaient qu’au vu de sa taille il ne réussirait pas plus tard. Sa carrière démontre le contraire et il est en de même pour Lionel Messi. Quand tout réussit au sportif, il ne se remet pas réellement en question et rien ne les pousse dans ses retranchements. Le passif d’Antoine Griezmann a forgé sa détermination afin d’exercer sa passion.

Ainsi, il est possible de constater que les critères physiques ne prédisent pas parfaitement la réussite des joueurs sur le long terme. Il serait sûrement plus intéressant de se fonder à la fois sur les critères physiques et sur les données psychologiques et mentales afin d’améliorer le recrutement des sportifs. La fédération allemande de football utiliserait ainsi déjà les échelles psychologiques afin de recruter les joueurs.

Données mentales recueillies

Un outil en évolution constante

Ces échelles psychologiques ont été crées en réaction face aux problèmes au niveau du recrutement. Les études utilisées ont été réalisées sur plus de 3000 jeunes en Europe. Mr. Morgan Parfitt-David a créé un outil prédictif dans lequel il évalue huit aptitudes psychologiques et mentales chez les jeunes joueurs, parmi lesquelles la créativité, l’autonomie, la gestion de l’anxiété ou encore la compétitivité. À la fin de cette étude, une estimation de potentiel sera faite.

La commercialisation de cet outil prédictif s’est faite il y a un an grâce aux différentes études réalisées.

De plus, lorsque les jeunes talents passent les tests, le but de Predicta est de créer de nouvelles échelles psychologiques qui seraient susceptibles des prédire une performance. Néanmoins, ce ne sera que dans trois ou quatre ans que ses échelles pourront être déterminées car il faut attendre que les jeunes joueurs se développent. Plus les études se réalisent, plus il sera possible de développer de nouvelles échelles afin d’être de plus en plus précis lors des recrutements.

Exemple de mise en œuvre de l’outil Predicta Football

Jusqu’à maintenant, Mr. Morgan Parfitt-David travaillait uniquement avec les clubs via Predicta Football. Suite à son évolution constante, il propose dorénavant à n’importe quels joueurs anglophones, francophones et germanophones de venir réserver une évaluation.

En tant que jeune sportif souhaitant faire carrière dans le football ou un autre sport, il peut donc être judicieux de réaliser une telle évaluation des données psychologiques et mentales. Cela peut probablement aider dans une carrière sportive : Predicta Football ne cesse de se développer et pourrait devenir central dans le recrutement des sportifs.

La Veille

La veille de la Transversale #19

  • 21 juin 202121 juin 2021
  • par Gildas Le Pennec

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

Sociologie et politique par le prisme de l’Euro de football

Euro : comment (et pourquoi) supporte-t-on son équipe nationale?

L’attachement aux équipes nationales se trouve à la croisée d’éléments socio-culturels communs, de l’affirmation d’une appartenance sociale, d’une culture sportive significative, de particularismes nationaux voire régionaux. Tour d’horizon des différentes modalités de supportérisme du football des nations et de ses différents degrés d’institutionnalisation.

Euro 2021 : l’Europe du football, c’est aussi un style

Les sélections nationales furent longtemps remarquables par ce qu’elles révélaient de l’approche culturelle et politique du sport dans chaque pays. La tendance sur le terrain est plutôt à l’uniformisation technique dans un sport où les clubs professionnels sont toujours plus forts.

Euro 2021 : influences, avantages fiscaux… Avec le football, Viktor Orban tisse sa toile en Europe centrale

Ancien joueur de football, le premier ministre hongrois utilise désormais l’objet de sa passion comme un levier politique et de corruption. Des règles fiscales très avantageuses font du sport un secteur d’investissements privilégié des entrepreneurs, ainsi que la principale voie d’accès au monde politique. La construction de stades permet d’afficher partout des sponsors proches du pouvoir tout en mobilisant des constructeurs corrompus.

La popularité du football, vecteur ambigu de la construction européenne

Bien que la construction du football européen se soit faite indépendamment des contraintes géopolitiques de la seconde moitié du XXème siècle, le mouvement de libéralisation financière des marchés qui fait suite à la chute du bloc de l’Est s’est imposée comme le phénomène majeur du football contemporain.

Diffusion télévisuelle du football

Vers un football sans images

La place de l’image dans le football actuel peut être débattue. Elle s’analyse en un l’affaiblissement de l’image dans un sport pourtant surmédiatisé. Sa banalisation et sa multiplication ont provoqué un désintérêt pour l’image instantanée : il convient désormais de savoir le résultat, de finir par voir les buts, mais pas nécessairement d’en profiter.

Vers un football sans images (suite) : de nouvelles formes à inventer

Suite de l’analyse : la solution est-elle technologique, culturelle ou psychologique? La question, ouverte, a le mérite de permettre la réflexion sur le particularisme du football.

Christian Eriksen: fallait-il diffuser les images du malaise?

Alors que le football connaît peu d’accidents tragiques, le traitement télévisuel des drames en direct est en débat. Suite au malaise d’Eriksen, fallait-il diffuser des images de ce-dernier, de son massage cardiaque ou même simplement de l’émotion du public ? Le temps pris par certaines chaînes pour retirer des images choquantes a fait polémique, compte tenu de leur réaction très rapide habituellement en présence de streakers sur la pelouse.

Remise en cause du règlement de l’UEFA sur le report des matchs

Les représentants de la fédération danoise plaident pour un changement des statuts de l’UEFA après le malaise de Christian Eriksen. Ils estiment ne pas avoir eu d’alternatives satisfaisantes à la reprise du match et considèrent que le facteur humain a été insuffisamment pris en compte.

Commotions cérébrales

France-Allemagne : Benjamin Pavard aurait-il dû sortir pour un protocole commotion?

La gestion médicale du choc subi par Benjamin Pavard contre l’Allemagne illustre le progrès qu’il reste à accomplir dans la réduction des risques liés aux commotions cérébrales dans le football. Et ce, alors que la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels publiait une nouvelle charte à ce sujet le 12 juin.

Sécurité des pneumatiques Pirelli en F1

Pirelli : Des pressions trop basses mais pas d’écurie en tort

Pirelli a communiqué le résultat de son enquête sur l’éclatement des pneus de Lance Stroll et Max Verstappen en course à Bakou. Le fournisseur des pneumatiques en attribue la cause à des réglages de pression trop bas bien que dans le cadre de leurs préconisations, en raison d’une inadéquation des simulations menées par le fabriquant. Ce-dernier réfute donc la responsabilité des écuries, qui avaient rapidement été pointées du doigt.

Présomption d’innocence

FIFA : Sepp Blatter médicalement apte à comparaître devant la justice

L’ex président de la FIFA, âgé de 85 ans pourra être auditionné en août prochain afin de fournir des explications sur le paiement présumé déloyal de deux millions de Francs suisses qu’il a effectué au profit du président de l’UEFA alors en poste, Michel Platini. Il a en effet été considéré comme médicalement apte pour cela.

La Veille

La veille de la Transversale #18

  • 14 juin 202114 juin 2021
  • par Gwenaëlle Pot

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

Une réorganisation probable du modèle sportif tennistique international

CVC Capital Partners is in talks to merge ATP and WTA tours in a 600M deal

Le fonds d’investissement CVC Capital Partners serait en négociations pour investir dans la fusion des tours masculins (ATP) et féminins (WTA) de tennis. L’idée est de permettre d’accélérer la reprise du tennis après la pandémie, de nombreux tournois ayant été annulés au cours des derniers mois. Il s’agirait pour CVC d’investir de manière plus importante dans les tournois et les récompenses en prize money des joueurs.

Super Ligue ou paris sportifs, des sanctions vaines

Super Ligue : la procédure contre le Real, le Barça et la Juve suspendu par l’UEFA

L’UEFA avait engagé le 25 mai une procédure disciplinaire contre le FC Barcelone, le Real Madrid et la Juventus Turin, les 3 derniers clubs à défendre le projet de Super Ligue, pour potentielle violation du cadre légal de l’UEFA. Elle a pourtant décidé de la suspendre jusqu’à nouvel ordre. Cette enquête menaçait les 3 clubs de sanctions alors que les neuf autres clubs à l’origine de la Super Ligue, qui s’étaient ensuite retirés, ont échappé à ces poursuites contre des sanctions financières légères.

Paris sportifs : un match perdu d’avance

En France, la croissance des sociétés de paris sportifs est exponentielle : elles recrutent de plus en plus de joueurs et sont omniprésentes dans l’espace médiatique. En Europe, la tendance est à la régulation par l’interdiction de partenariats entre clubs de football et ces sociétés. Les pouvoirs publics français restent impuissants en raison d’une législation peu restrictive, alors qu’il s’agirait de prévenir des effets délétères et addictifs sur des joueurs jeunes et d’origine sociale défavorisée.

Des évolutions pour le développement du football

La FIFA va installer certains de ses services à l’Hôtel de la Marine

Inauguré ce jeudi, l’Hôtel de la Marine rénové va accueillir une antenne de la FIFA, dont le siège est à Zurich depuis 1932. La fédération internationale va ainsi transférer à Paris une partie de ses services. L’idée est de consolider les relations de la FIFA avec la France, la francophonie et l’UNESCO en travaillant avec ses bureaux de développement régionaux.

Maternité des footballeuses : rares exemples et vrais obstacles 

La FIFA a instauré, fin 2020, des règles visant à protéger les footballeuses enceintes : droit à un congé maternité de 14 semaines durant lesquels les deux tiers de son salaire lui seront versés, et réintégration dans l’équipe à la fin du congé. Sinon, le club sera exposé à des sanctions. Néanmoins, des changements peinent à être constatés, dû à un manque d’évolution des mentalités.

Le PSG : net contributeur de l’économie française

1,9 milliard d’euros de taxes et impôts versés par le PSG depuis 10 ans 

Le Centre de Droit et d’Economie du Sport de Limoges a publié une étude sur l’impact économique et l’utilité sociale du PSG. Celle-ci met en avant la contribution financière du club aux finances publiques : il aurait versé 1,9 milliard d’euros de contributions sociales au budget des organismes sociaux, au budget de l’Etat et des collectivités territoriales, mais aussi via des impôts payés par les joueurs.

Droits TV et Ligue 1 : saison 2 épisode 14

Droits télévisuels de la Ligue 1 : l’Autorité de la Concurrence rejette la plainte de Canal 

Après son succès face au tribunal du Commerce, la LFP a une nouvelle fois obtenu gain de cause face à Canal+ devant l’Autorité de la Concurrence. La chaîne avait porté réclamation car elle reprochait à la Ligue un abus de position dominante pour ne pas avoir effectué un appel d’offres global, comprenant le lot 3 détenu par Canal+ et estimé comme surévalué à la suite du retrait de Mediapro.

Le foot français choisit Amazon et Canal claque la porte 

A la suite d’un énième appel d’offres, les droits TV de la Ligue 1 ont été attribués à Amazon pour 250 millions d’euros. Celle-ci devrait donc être diffusée par Amazon Prime pour 8 matchs par journée, et par Canal+, détenteur du lot 3 d’une valeur de 370 millions d’euros, pour 2 matchs par weekend. La LFP était donc censée empocher 663 millions d’euros par an. Néanmoins, la chaîne cryptée a annoncé son retrait de la Ligue 1 et a décidé d’engager une procédure en justice en plaidant le préjudice.

Une mission parlementaire sur les droits TV

Des députés ont présenté à l’Assemblée Nationale la mission d’information sur le financement du sport et les droits audiovisuels sportifs, qui s’inscrit dans la continuité de la loi visant à démocratiser le sport. L’idée est d’élaborer un nouveau modèle économique et, pour ce faire, seront auditionnés divers acteurs dont le président de Médiapro, ou Nathalie Boy de la Tour et Didier Quillot, respectivement ancienne présidente et ancien directeur général de la LFP.

Matches de rugby et jauges sanitaires, des débordements

Finale du Top 14 : trop de billets vendus, la Ligue va devoir rembourser

Malgré le pass sanitaire, la jauge maximale d’accueil dans les stades reste de 5000 spectateurs. Pour la finale du Top 14 se déroulant le 25 juin, la ligue nationale espérait obtenir une dérogation et a donc vendu beaucoup plus de billets que le plafond de 5000. N’ayant finalement pas obtenu de réponse positive, elle a décidé de rembourser les billets de ceux qui ne pourront assister au match.

Top 14 : Biarritz n’a pas respecté la jauge contre Bayonne, la préfecture veut des sanctions

Le match de barrage permettant de déterminer le promu en Top 14 opposait le Biarritz Olympique et l’Aviron Bayonnais et avait lieu au Stade Aguilera de Biarritz. Il aurait été selon la préfecture le théâtre de plusieurs abus des règles sanitaires : tribune pleine et jauge dépassée, vente d’alcool à emporter, envahissement de terrain à la fin du match. Le club biarrot, qui s’était engagé au respect des règles, se verrait exposer à des sanctions administratives.

La Veille

La veille de la Transversale #17

  • 7 juin 202120 juin 2021
  • par Daoud Freih

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

La Ligue 1 repasse à 18 clubs

Maxime Saada, le patron de Canal+, met la pression pour une Ligue 1 à 18 clubs

Maxime Saada, président du groupe Canal +, est un fervent défenseur d’une Ligue 1 à 18, plus attractive que le modèle à 20 clubs qu’il voit comme l’une des causes des recettes insuffisantes perçues par les clubs. Il rêve à terme d’un championnat calqué sur le modèle du Top 14 en rugby. Dans le cadre de cette réforme, le groupe Canal compte offrir plus de 350 millions d’euros pour les deux meilleures affiches du week-end.

Droits TV, mercato, un championnat avec 18 clubs…où va la Ligue 1 ?

Après Canal+, reste à déterminer qui prendra en charge la diffusion des autres matchs de Ligue 1. BeIN Sports serait prêt à reprendre le reste des matchs de chaque journée, pour un montant d’environ 570 millions par an.  Les clubs espèrent qu’un championnat à 18 leur permettra de percevoir plus de droits télé, car il va désormais leur falloir vendre bon nombre de leur talents afin de pouvoir boucler le budget qu’ils présenteront très bientôt à la DNCG.

La DNCG soutient la réforme d’une Ligue 1 à 18 clubs

La DNCG, gendarme financier du football, est aussi en faveur d’une Ligue 1 à 18 clubs. Le président de l’institution affirme que cette réforme est le seul moyen pour que le championnat reste compétitif, alors que les clubs ont perdu un milliard d’euros cette saison et que leur dette a également augmenté. La DNCG travaille en parallèle avec Bercy afin que les clubs puissent percevoir certaines aides d’Etat aujourd’hui perçues par d’autres entreprises, comme le fonds de solidarité ou des aides aux coûts fixes.

Ligue 1 : L’assemblée générale de la LFP vote le retour de la L1 à 18 clubs en 2023-2024

L’assemblée générale de la LFP a officialisé le retour de la Ligue 1 à un format à 18 clubs, et ce à partir de la saison 2023-2024. La saison 2022-2023 verra donc quatre clubs de l’élite descendre en Ligue 2 pour seulement deux montées. Cette décision a été prise à une écrasante majorité de 97,28%, seul le FC Metz s’y étant opposé.

Des Jeux videos au J.O

Le club Esport, le podcast : l’esport et l’olympisme

Le comité olympique réfléchit sérieusement à intégrer l’Esport dans son catalogue d’épreuves olympiques. En marge des JO, deux compétitions auront lieu : les Olympic Virtual Series sur des jeux de sport type Zwift (cyclisme) ou Virtual Regatta (voile), et l’Intel World Open, sur Rocket League et Street Fighter. L’intégration de certains jeux E-sport en tant que disciplines devrait avoir lieu lors des JO de Los Angeles en 2028.

LFP vs Canal+, épisode 8 saison 12

Canal condamné pour avoir denigré la Ligue de football professionnel

Alors que leur relation demeure difficile en raison des négociations relatives aux droits Tv, Canal + et la LFP se sont à nouveau confrontés au tribunal de commerce. Le litige initié par Canal + a vu la filiale de Vivendi être finalement condamnée pour acte de dénigrement à l’égard des reports de matchs de Ligue 1 et de Coupe de la Ligue lors de la saison 2018-2019.

Roland Garros se plie à Amazon Prime au détriment des fans

A Roland-Garros, des sessions de soirée très confidentielles

Depuis 2019 et pour une durée de trois ans, les meilleures affiches de Roland-Garros sont diffusées par Amazon prime, et le dernier carré en co-diffusion avec France Télévision, au grand dam des fans de tennis. A cela s’ajoute que ces affiches ont lieu lors des sessions nocturnes afin de satisfaire le diffuseur, mais donc sans public du fait du couvre feu. Les meilleures affiches, cibles des plus forts enjeux économiques, semblent donc de moins en moins accessibles au grand public.

La Copa America au Brésil malgré une situation sanitaire hors de contrôle

L’accueil de la Copa America suscite l’indignation d’une partie des Brésiliens

Nombre de Brésiliens s’indignent contre la décision de leur président, qui a accepté d’accueillir sur son sol la prochaine Copa alors que le pays compte plus de 465 000 morts du Covid. Cette décision a aussi suscité l’indignation des scientifiques, qui craignent la résurgence de nouveaux variants alors que seulement 14% de la population est vaccinée. L’accueil par le Brésil arrange grandement la Commebol, qui risquait une perte de 122 millions de dollars en cas d’annulation de la compétition. 

Nouvel imbroglio juridique pour Israël Folau

Rugby à XIII : Israel Folau poursuit en justice la ligue de rugby du Queensland

Le rugbyman australien Israël Folau, banni par la fédération australienne pour des propos homophobes, a effectué un recours auprès de la Cour Suprême australienne afin de pouvoir jouer pour les Tigers. La ligue du Queensland lui refuse le droit de jouer car il est encore sous contrat avec les dragons catalan, tandis que le club catalan refuse de le libérer, le joueur étant encore sous contrat jusqu’en novembre 2021. 

Vaccination obligatoire pour le Grand Prix des Pays-Bas

Vers une ruée sur les vaccins COVID avant le GP des Pays-Bas

A l’instar des Saoudiens, les Pays-bas ont fait savoir à la FIA que les travailleurs présents lors du Grand Prix du 5 septembre devront être vaccinés. Cependant, les écuries ne peuvent pas imposer la vaccination à leurs employés et devront aussi se conformer aux calendriers nationaux, alors même que les employés des écuries britanniques en-dessous de la trentaine ne sont pas encore éligibles à la vaccination. Le délai risque d’être très serré du fait de l’intervalle de 8 semaines entre les deux injections. 

Les All blacks face à la réalité du capitalisme

The All blacks creed thats blocking a sale to private equity

Le fonds de capital-développement Silver lake doit acheter une participation de 12,5 % dans les opérations commerciales de New Zealand Rugby pour 387,5 millions de dollars néo-zélandais, mais l’accord nécessite l’approbation des joueurs. Ceux-ci veulent plutôt céder 5% des parts au public néo-zélandais, car ils estiment que le maillots All blacks dont ils sont les gardiens doit appartenir au peuple et non à une entreprise privée. L’argent récolté servira à l’investissement à destination du rugby local en manque de moyens.

La Veille

La veille de la Transversale #16

  • 31 mai 202131 mai 2021
  • par Pierre-André Kikano

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

Le monde du rugby pense au futur

Le rugby algérien a la Coupe du monde 2023 en ligne de mire

Créée en 2015, la Fédération algérienne de rugby vient de devenir membre de World Rugby, une avancée particulièrement importante pour le développement du sport dans le pays. La nouvelle intervient juste avant le début des qualifications pour la coupe d’Afrique 2022, dont le vainqueur participera à la coupe du monde 2023 en France. Il s’agirait là d’une opportunité incroyable pour le développement du rugby algérien.

Sébastien Chabal à Nice pour signer une convention pour la Coupe du monde 2023

L’ambassadeur de France 2023 Sébastien Chabal et le directeur général du comité se sont rendus à Nice pour signer une convention formalisant le statut de « département hôte » pour les Alpes-Maritimes. Cet événement montre une volonté de décentraliser l’organisation de la Coupe du monde 2023. Ses conséquences économiques sont extrêmement intéressantes pour les régions, qui comptent profiter des matchs joués sur leur territoire pour générer un grand nombre d’emplois liés à l’accueil de supporters étrangers.

« Grindr », le site de rencontre gay, devient sponsor maillot du BO

Le Biarritz Olympique vient d’officialiser le nom de son nouveau sponsor maillot : il s’agit du site de rencontre gay « Grindr ». Ce coup marketing s’inscrit dans la volonté du club de participer à la lutte contre l’homophobie, encore tabou dans le monde du rugby. Au-delà, l’opération est très intéressante puisque ce sponsoring s’élève à 4 millions d’euros.

Sports automobiles et leurs règlements

Pourquoi le Moto GP ne suit pas la voie de la F1 sur le gel des moteurs

Contrairement à la décision prise par la F1 et malgré les fortes incitations économiques et environnementales, la moto GP ne gèlera le développement des moteurs. Une solution dont l’explication résiderait dans le pouvoir laissé aux écuries pour la prise de telles décisions. De grandes écuries s’y montreraient ainsi hostiles, comme Suzuki dont les investissements pour de nouveaux moteurs ont déjà été faits.

Pirelli : Comment mener le développement avec le plafond budgétaire ?

Pirelli victime des restrictions budgétaires des écuries de F1 ? Cette question revient de plus en plus alors que le règlement limite aujourd’hui les dépenses que peuvent engager les écuries. Ces limitations budgétaires pourraient notamment empêcher des véhicules de rouler lors des séances visant à aider Pirelli, fournisseur historique de la F1, à développer ses pneumatiques

L’UEFA attaque

Super League de football : l’UEFA poursuit ses représailles contre les clubs rebelles

L’UEFA a annoncé que les 9 clubs fondateurs de la Super Ligue et qui s’étaient finalement retirés devront verser ensemble 15 millions d’euros, et renoncer à 5 % de leurs revenus européens pour une saison. Une amende de 100 millions d’euros est prévue en cas de récidive. Les 3 autres clubs ne s’étant toujours pas retirés s’exposent à des sanctions beaucoup plus sévères pouvant aller jusqu’à une exclusion de la compétition, voire une interdiction d’exercice de leurs dirigeants dans le monde du football.

Amazon se penche sur Roland-Garros

En diffusant du sport, Amazon tente le service gagnant

Alors que l’arrivée des géants du numériques dans le monde du sport se fait attendre, Amazon enclenche un pas très important en diffusant pour la première fois des matchs de Roland-Garros en direct. Ce projet prend forme a moment même où la programmation du tournoi a prévu pour la première fois des matchs nocturnes, qui seront donc diffusés sur la plateforme. La diffusion se fera cependant toujours en collaboration avec France Télévisions.

La Veille

La veille de la Transversale #15

  • 24 mai 202124 mai 2021
  • par Malcolm Ali Fils

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

La Blockchain fait son nid dans la Formule 1

L’écurie de F1 de Red Bull fait équipe avec Tezos (XTZ) et se lance dans le monde des NFTs

Grâce à un partenariat avec Tezos, l’écurie de F1 Red Bull se lance dans les tokens non fongibles. Ces derniers seront disponibles uniquement sur la blockchain Tezos. Le Red Bull Racing Honda n’est cependant pas la première écurie à se lancer dans les tokens non fongibles, l’Aston Martin Cognizant Formula One Team ayant également adopté ce système via un partenariat avec crypto.com.

La Super League met les institutions dans la tourmente

Que l’UE laisse notre foot en paix !

Une bataille juridique entre la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) et l’UEFA est en passe de commencer. La raison de celle-ci ? L’article 49 du règlement de l’UEFA qui lui octroie le monopole des compétitions continentales. Cet article est mis en opposition avec l’article 102 du Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE) prohibant toute position dominante d’une entreprise privée sur un marché quelconque.

The Super League Thought It Had a Silent Partner: FIFA

Derrière les remontrances publiques de la FIFA envers les clubs sécessionnistes (les douze clubs fondateurs de la Super League), le New York Times révèle que, dans les coulisses, un accord avait été trouvé entre l’institution et ces clubs. La FIFA s’était notamment engagée à soutenir la Super League en échange de la participation de certains participants aux compétitions mondiales de club.

Au cœur des finances des clubs

Lower fees and wages in revamp of Financial Fair Play rules

La pandémie n’a pas laissé les finances des clubs de football indemnes, ce que l’UEFA prend en compte dans son désir de refondre le Fair play financier. En effet, l’UEFA compte orienter ce nouveau Fair play financier vers la réduction des salaires et des indemnités de transfert pour les ramener à des montants considérés comme raisonnables.

Un plan de relance en préparation pour le rugby français

Sur le toit de l’Europe mais fragile économiquement, voila comment résumer la situation des clubs de rugbys français. Pour résoudre ce problème, la Ligue Nationale de Rugby (LNR) prépare un plan de relance sur quatre ans pour diversifier et augmenter les ressources, et envisage notamment le recours à un fonds d’investissements. Ce plan aura pour objectif de permettre aux clubs de se développer, avec toutefois la contrainte de ne pas aller contre l’équité sportive.

Et aussi :

« Nous attendons de nouvelles mesures contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle dans le sport »

Dans le contexte de l’adoption en première lecture de la proposition de loi « Démocratiser le sport en France », certaines personnalités reprochent à cette dernière de ne pas faire plus dans la lutte contre les discriminations. Ils critiquent notamment les nombreux rejets de certains amendements ambitieux sur ce sujet.

Droits TV : la nouvelle chaîne de la LFP coûterait 10 ou 11 euros par mois

Après l’échec Mediapro, le conseil d’administration de la LFP est favorable à la mise en place d’une nouvelle chaîne de télévision consacrée à la Ligue 1 et à la Ligue 2. Celle-ci coûterait aux alentours de 10 euros et proposerait toutes les affiches de Ligue 2 et 80% des matchs de Ligue 1.

La Veille

La veille de la Transversale #14

  • 17 mai 202117 mai 2021
  • par Adda Zaoui

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

Sport et santé

Le Comité olympique confirme la tenue des JO cet été à Tokyo

Le vice-président du Comité international olympique a confirmé qu’il n’y aurait pas de nouveau report des JO de Tokyo, dont la cérémonie d’ouverture est prévue le 23 juillet prochain. Le CIO fait confiance au Japon dans sa gestion de la pandémie. Pour assurer la sécurité des athlètes, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont annoncé la conclusion d’un protocole d’accord avec le CIO pour la fourniture de vaccins contre la Covid-19 aux sportifs et délégations des pays participants.

Accès au sport des mineurs : un questionnaire de santé pour les mineurs à la place d’un certificat médical

Pour les mineurs, l’obtention ou le renouvellement d’une licence n’est plus subordonnée à la présentation d’un certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive mais à « l’attestation du renseignement d’un questionnaire relatif à l’état de santé du sportif mineur » (article 101 de la loi n° 2020-1525 du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique).

Quelle solution financière pour le sport professionnel ?

L’intérêt porté par Silver Lake pour les revenus générés par les All Blacks fait débat en Nouvelle Zélande

Les syndicats provinciaux ont approuvé un accord prévoyant un investissement à hauteur de 282 millions de dollars de la part de Silver Lake dans la marque All Blacks. New Zealand Rugby, qui détient la marque, a vu sa situation financière s’aggraver à cause de la pandémie et a besoin d’argent. Cependant, l’accord des joueurs est nécessaire pour conclure le deal, et ceux-ci ont exprimé leur inquiétude quant à cette prise de participation. De plus, certains fans craignent que la recherche de profit soit privilégiée au détriment notamment du bien-être des sportifs.

130 millions d’euros, c’est le prix à débourser pour acquérir les Girondins de Bordeaux

Pour assurer la pérennité financière et sportive du club de football professionnel des Girondins de Bordeaux, le repreneur devra dépenser au moins 130 millions d’euros. Ce montant comprend notamment toutes les dettes du club, dont le montant est estimé à 70 millions d’euros minimum. Déjà 5 repreneurs sont déclarés dans ce dossier.  

L’intelligence artificielle dans la planète football

Liverpool se tourne vers l’intelligence artificielle

Le club anglais a conclu un partenariat avec DeepMind afin d’étudier les apports de l’intelligence artificielle (IA) au football. Grâce aux données fournies par Liverpool, les chercheurs ont développé une technologie capable de repérer des détails difficilement visibles pour un être humain. De tels outils d’IA pourraient être d’une grande aide dans l’analyse vidéo des adversaires et devraient donc se développer largement dans les cinq ans à venir.

L’entrée de l’intelligence artificielle dans le football professionnel

Liverpool a partagé les données de tous ses matchs entre 2017 et 2019 avec Deepmind afin qu’ils soient traités par l’intelligence artificielle (IA).
L’objectif de Deepmind est de simplifier le travail d’après-match.  A l’issue du traitement des données, l’IA est ainsi capable par exemple de prédire comment les joueurs vont réagir dans certaines situations. En outre, l’intelligence artificielle a une fonctionnalité d’analyses de leurs performances (puissance ou encore condition physique).

Bataille juridique autour de la Super ligue

Les questions juridiques autour du projet avorté de Super ligue européenne

Le droit de l’UE s’applique aux activités économiques sportives. Le Tribunal de l’UE a déjà confirmé une décision de la Commission, qui estimait que l’interdiction faites aux patineurs de participer à des compétitions non reconnues par l’UIP était incompatibles avec le droit européen de la concurrence, en jugeant le système de sanctions « disproportionné » et « mal défini ».  Une sanction de l’UEFA à l’encontre des clubs et/ou sportifs participant à la Super ligue pourrait donc elle aussi constituer une telle atteinte.

Une enquête lancée par l’UEFA contre le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus

L’UEFA a engagé des poursuites disciplinaires contre le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin et a annoncé avoir nommé des « inspecteurs éthiques et disciplinaires » pour mener l’enquête sur le projet de Super ligue. Les statuts de l’institution prévoient des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’à « l’exclusion de compétitions en cours et/ou de compétitions futures » et l’interdiction pour les dirigeants d’exercer « toute activité relative au football ».

La justice européenne saisie pour se pencher sur la conformité de l’interdiction de la Super Ligue à la libre concurrence

Un tribunal de Madrid a demandé à la justice européenne qu’elle détermine si l’UEFA et la FIFA n’abusent pas d’une position dominante en s’opposant à la mise en place d’une Super ligue fermée. Le 13 mai, il a transmis une question préjudicielle à la CJUE pour qu’elle se prononce sur le point de savoir si les articles 101 et 102 du TFUE ont été violés ou pas par ces instances.

La bataille judiciaire autour de la Super ligue pourrait aboutir à un nouvel arrêt Bosman

Saisie par un tribunal de Madrid, la CJUE doit décider si l’UEFA et la FIFA ont commis un abus de position dominante. Dans le cas où la CJUE considèrerait que l’UEFA ne respecte pas le droit communautaire, le monde du football en serait bouleversé. En effet, les clubs frondeurs pourraient alors relancer et continuer leur projet de Super ligue européenne.

Vers le développement de clubs basés sur un système de socios ?

Le futbol popular comme réponse à la Super Ligue

En Espagne, 19 clubs représentant le futbol popular souhaitent être une alternative au football business. Fondés sur un système de socios, ils entendent recréer le lien identitaire entre les équipes et leurs supporters. Au sein de petites structures, les supporters peuvent faire entendre leur voix, ce qui augmente le sentiment d’appartenance.
Ce mouvement encore marginal pourrait se développer : malgré des moyens financiers moins importants, certains clubs arrivent à intégrer le football professionnel.

Et aussi :

La formation de 100 avocats au métier de mandataire sportif financée par une bourse privée

C’est le dixième anniversaire de la loi de modernisation des professions juridiques qui permet aux avocats d’exercer en tant que mandataire de sportifs. A cette occasion, la possibilité est offerte à 100 avocats en exercice de suivre gratuitement une formation en ligne au métier d’avocat mandataire sportif. Pour être parmi les heureux élus, tout avocat en exercice a jusqu’au 21 juin inclus pour postuler à cette bourse d’augmentation.

La côte de popularité de la F1 en hausse sur les réseaux sociaux

Depuis quatre ans, la F1 a vu une nette augmentation de sa popularité sur les réseaux sociaux grâce à une stratégie de contenu ambitieuse. Les fans sont plongés dans les coulisses via la publication régulière d’échanges entre pilotes et écuries, et peuvent poser des questions aux pilotes lors de rencontres virtuelles. Les partenaires sont aussi mis en avant par le biais de contenus attractifs comme la « podium cam » . Enfin, la F1 n’hésite pas à faire preuve d’humour dans sa communication.

L’application du régime des impatriés aux sportifs de haut niveau

La Cour administrative d’appel de Paris a rendu un arrêt le 16 mars 2021 portant sur l’application du régime des impatriés aux sportifs de haut niveau. Dans le cas d’espèce, les juges ont notamment considéré que « les joueurs [de football] occupant des postes de défenseurs ou d’attaquants ne peuvent être regardés comme exerçant des fonctions analogues à celles des joueurs exerçant comme milieux de terrain au sens des dispositions de l’article 155 B du CGI »

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