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La zone grise

« 50+1 » nuances de sadomasochisme dans le football allemand

  • 25 février 201916 septembre 2019
  • par Victor Carteron

Qu’elle semble loin, cette finale 2013, qui voyait le football allemand asseoir sa domination sur le football européen au terme d’un alléchant sommet entre les frères ennemis du Bayern Munich et du Borussia Dortmund. Sans doute fallait-il y voir le succès annoncé de la Mannschaft à la Coupe du Monde l’année suivante, concluant ainsi une période couronnée de succès tant sur la scène nationale qu’internationale.  

Malheureusement, de cet âge d’or il ne reste aujourd’hui que les vagues souvenirs d’un temps lointain rattrapé par une réalité d’autant plus sombre que préoccupante. Si toute domination précède un déclin, la récente élimination précoce de la sélection nationale en poule de la Coupe du monde et les résultats en baisse constante des clubs allemands ne laissent que peu de doutes sur la réalité de ce déclin. En témoigne le coefficient UEFA de l’Allemagne en 2018 qui s’élève à 9,857 points soit son pire total depuis 2006, avec seulement un seul club qualifié en huitième de finale de la Ligue des Champions. 

La règle du « 50+1 », ode à la tradition 

          Un constat qui ne souffre d’aucune illusion et qui a poussé les instances allemandes a tirer la sonnette d’alarme pour enrayer la chute d’un football n’ayant pas su s’accrocher au wagon de la mondialisation des investissements et des dérives financières du football moderne. En effet, la “Deutsche Fußball Liga” n’a pas suivi ses voisins européens dans la course aux investisseurs étrangers et pour cause, il est tout simplement interdit de céder la majorité de la gouvernance d’un club à un repreneur privé pour les clubs de première et seconde division allemande. Très conservatrice, cette règle dite du “50+1” fut introduite en 1998 pour favoriser la proximité entre la direction des clubs et leurs supporters, ce qui n’est pas sans rappeler la fameuse co-gestion allemande très présente en droit du travail. Sans doute faut-il y percevoir l’héritage de la RDA, petite soeur de l’idéologie communiste et sensible aux questions de partage du pouvoir.

Concrètement, cela impose aux clubs allemands de Bundesliga et de Bundesliga 2 de conserver la majorité de leurs droits de vote, à savoir 50 + 1 voix. Ces clubs, le plus souvent sous forme d’association et dont les membres sont les supporters eux-mêmes, sont ainsi assurés de ne pas céder la direction à un investisseur privé extérieur à l’institution. Les exceptions existent, à l’image du Bayer Leverkusen détenu par le géant pharmaceutique Bayer (fondé par des employés de l’entreprise), du club de Wolfsburg détenu par Volkswagen ou encore du Red Bull Leipzig, dont l’association est composée des seuls propriétaires de la firme, mais ces contournements ont vocation à créer des inégalités au détriment de la concurrence sportive. Peu étonnant donc que le RB Leipzig soit aujourd’hui le club le plus détesté d’Outre-Rhin. En Allemagne, le football est une passion avant d’être une niche financière, même si la modernité en exige autrement ! 

Le football-business, c’est Nein ! 

          Mais au lendemain de son vingtième anniversaire, une large fronde menée par le président du club d’Hanovre Martin Kind s’est élevée à l’encontre de ce principe du “50+1”, jugé désuet et peu apte à répondre aux sirènes financières du football-business. L’avenir s’inscrira pourtant aux côtés de cette règle, déjà maintenue en 2009 par 32 des 35 clubs de première et deuxième division, et qui a encore été confirmée en 2018 avec une large majorité des votes (seulement quatre oppositions).

Cette décision ne surprend pas totalement … Il n’y a qu’à voir le gouffre qui sépare le Bayern Munich de ses homologues européens comme Barcelone, Manchester United ou encore le Paris SG en matière de recrutement pour constater le fort traditionalisme qui règne encore dans les mentalités allemandes. Le plus gros transfert du Bayern est celui de Corentin Tolisso, aux alentours de 43 millions d’euros, peu flamboyant en comparaison des transferts de Mbappé, Dembélé ou encore Neymar qui se chiffrent en centaines de millions d’euros. 

Un avenir toujours menacé 

          Un différentiel qui pose des questions sur le potentiel des clubs allemands à suivre le rythme de la concurrence. Premier en Bundesliga, le Borussia Dortmund s’est vu infliger une lourde défaite par Tottenham 3-0, pourtant une des équipes les plus abordables des huitièmes de finale. Une perte de compétitivité qui pourrait tirer l’ensemble du navire vers le bas, avec un décrochage des droits télévisés et un manque d’intérêt des étrangers à l’égard du football allemand. Désintérêt déjà manifeste notamment sur les réseaux sociaux, où les clubs allemands sont parmi les moins suivis. 

Et juridiquement, le maintien de cette norme est discutable, si bien que de nombreux clubs ambitionnent de porter l’affaire devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. En effet, de cette norme résulte une discrimination à l’entrée sur le marché des investisseurs externes qui est contraire aux principes européens de libre circulation des capitaux et de liberté du commerce. Sous un aspect davantage concurrentiel, il n’est pas à exclure l’existence d’une entente anticoncurrentielle eu égard à la restriction d’accès sur le marché qui en découle. 

Il n’en demeure pas moins que si le  conservatisme allemand est un frein à ses ambitions sur la scène européenne, les stades jouissent d’un taux de remplissage qui fait figure d’exemple en Europe. Au-delà de cette ferveur, la mainmise des fans sur la direction des clubs permet une politique tarifaire des plus attractives sur le continent pour jouir d’un football s’inscrivant dans les plus prolifiques du top cinq. 

La zone grise

Dossier FPF #1 – La masse salariale

  • 24 février 201916 septembre 2019
  • par Hayk Keshishian

Après sa sortie sur le salaire de Neymar payé par la Sécurité Sociale, Gérard ne s’est toujours pas calmé. Il s’attaque cette fois à un sujet qu’il maîtrise bien, le fair play financier, et affirme avec acharnement, après 2-3 pintes, que les clubs ont interdiction d’avoir plus de 70% de masse salariale mais que les grands, protégés par l’UEFA, la viole sans soucis et sans sanction. Admettons-le, la règle du Fair play financier instaurée par l’UEFA n’est pas d’une clarté frappante, et sa compréhension par le grand public est compliquée par l’imprécision des médias et la guerre entre les supporteurs. On a donc décidé de se lancer dans un « Dossier FPF » pour clarifier le tout. Et si on commençait en faisant le point sur la fameuse règle des « 70% de masse salariale » ? 

Aucune interdiction de dépasser un pourcentage de masse salariale. – Vous vous sentez trompé par certains articles que vous avez pu lire dans le passé sur ce sujet ? On comprend. On a même pu lire récemment sur un site assez suivi : « Règle simple et basique du Fair-Play Financier selon l’UEFA: la masse salariale d’un club ne doit, en aucun cas, dépasser 70% de ses revenus et aucune dérogation ne sera accordée en cas de dépassement. » – FAUX. Tout simplement. Aucun article du « Règlement de l’UEFA sur l’octroi de licence aux clubs et le fair play financier » ne crée une telle interdiction. Evidemment, vous ne devez pas nous croire sur parole : un simple CTRL+F sur le document disponible ici suffira. S’il n’y a aucune interdiction, alors de quoi parle-t-on ? 

Simple obligation d’information. – L’article 62 du règlement intitulé « Informations relatives à l’équilibre financier » est le seul à évoquer les 70% de masse salariale. 

Traduction ? Lorsque la masse salariale d’un club dépasse 70% de ses recettes, l’UEFA peut demander des informations supplémentaires au club en question. 

Alors quelle sanction ? –  Et oui, vous l’aurez compris, s’il n’y a pas d’interdiction alors il n’y a tout simplement pas de sanction rattachée au dépassement. L’UEFA sanctionnera une équipe seulement si, en considération d’autres facteurs (une masse salariale trop élevée pouvant faire partie de ces facteurs), l’équilibre financier du club est menacé. 

Coachs sans diplôme

La VAR ou l’illusion d’un football « plus juste »

  • 23 février 201916 septembre 2019
  • par Hayk Keshishian
Critiquée pour l’impact négatif de son utilisation sur la fluidité du jeu, l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) est louée par ses partisans pour sa capacité à rendre le football « plus juste ». Mais est-ce vraiment le cas ? 

Cet article n’a pas vocation à revenir sur les déformations évidentes du jeu par le recours à la vidéo et certaines situations aberrantes en découlant, mais à vérifier si l’effet positif annoncé est de nature à contrebalancer ces inconvénients. Le but est notamment de démontrer que l’opposition entre partisans du jeu et partisans de la « justice » n’a pas lieu d’être, puisque le football n’est tout simplement pas plus juste avec la VAR. 

La définition d’un football « plus juste » 

Dans notre hypothèse, le football « plus juste » serait celui comportant un nombre d’erreurs d’arbitrage par match inférieur à celui que l’on aurait compté en l’absence de recours à la vidéo. Les failles d’un tel raisonnement sont nombreuses. Premièrement, le nombre d’erreurs est-il véritablement réduit ? 

Des erreurs non corrigées. – Alors que les pro-VAR utilisent comme argument des exemples de situations dans lesquelles le recours à la vidéo a permis de corriger une erreur d’arbitrage (encore heureux), les contre-exemples pleuvent également depuis des mois avec un nombre important d’erreurs tout simplement non corrigées. La dernière en date qui nous vient à l’esprit est le penalty accordé au Real Madrid pour une faute en dehors de la surface lors du derby madrilène. 

Des erreurs lors du recours. – Pire que l’erreur non corrigée, on a eu également droit à des erreurs d’arbitrage engendrées par l’utilisation de la vidéo alors que la première appréciation était la bonne. 

L’erreur, une question d’appréciation. – Pour savoir si le nombre d’erreurs d’arbitrage a diminué, encore faut-il déterminer ce qu’est une erreur. Or, cette question dépend exclusivement de l’appréciation de l’arbitre. Vous l’aurez remarqué, le nombre de polémiques sur certaines actions n’a pas diminué (faute de Morata ou pas sur le premier but refusé de l’Atletico face à le Juve ?). Il est donc en réalité très difficile de savoir si le nombre d’erreurs d’arbitrage a été effectivement réduit par l’utilisation de la vidéo.

Ensuite, même si le nombre d’erreurs était effectivement réduit sur certains matchs, le qualificatif de « juste » peut-il se limiter à une simple question de statistique ?

La VAR, faux mécanisme de justice

De simples cas d’espèces (les erreurs corrigées) ne suffisent pas à qualifier de « juste » une hypothèse générale (le football). Pour cela, il faut s’intéresser aux mécanismes mis en place. Quels sont-ils ?

Une seconde appréciation. – Avec la VAR, on permet de rejuger une situation. Or, comme on l’a vu, cela permet certes de corriger une erreur mais donne également l’occasion de répéter une erreur ou d’en créer une nouvelle. Et force est d’admettre que le sentiment d’injustice devant une erreur non corrigée alors que la possibilité existe est encore plus puissant. Injustice non gommée donc, voire renforcée.  

Une hiérarchisation des erreurs. – Pour des raisons pratiques évidentes, la vidéo ne permet pas de corriger toutes les erreurs. Par exemple, l’arbitre peut accorder un corner ou un coup-franc à tort et ce dernier peut conduire à un but qui ne pourra être annulé. Sur ce point non plus, l’injustice n’est pas diminuée. 

Ainsi, la VAR ne semble pas en mesure de mettre en place un système « plus juste », alors pourquoi permettre les déformations du jeu qu’elle engendre ? Si la cause semble de toute façon perdue, on aurait pu envisager d’autres solutions… 

Quelles solutions ?

Certains avanceront que le football se portait très bien avant l’assistance vidéo, que des erreurs historiques (merci Diego) ont même marqué ce sport à jamais. Mais quelques pistes peuvent réduire les erreurs sans déformer le jeu. Par exemple, la VAR pourrait être limité aux actes extrasportifs susceptible d’être sanctionnés d’une exclusion. Le rôle et surtout l’efficacité des arbitres de surface pourrait également être augmenté pour éviter les penalties litigieux. Ou encore, des capteurs pourraient être utilisés pour détecter instantanément des hors jeu, à l’image de la goal line technology. 

Qu’en pensez-vous ? VAR ou pas VAR ? 

 

 

Coachs sans diplôme

Génésio vs Valverde – Qui veut gagner en légitimité?

  • 21 février 201926 février 2019
  • par Victor Carteron

Au lendemain de la première manche de ce huitième de finale, un contraste saisissant opère entre la pauvreté du score et la richesse des enseignements qui découlent de la rencontre. 

Si ce genre de rencontre est particulièrement prisé des joueurs dans leur quête de gloire personnelle, c’est bien du côté des entraineurs qu’il fallait se tourner hier au soir pour tirer les premières conclusions de cette confrontation. Vivement contestés par leurs supporters respectifs, les deux entraineurs entendent bien se servir du prestige de la Ligue des Champions pour redorer leur blason. Alors jouez avec nous à “Qui veut gagner en légitimité” entre nos deux candidats Bruno Génésio et Ernesto Valverde !

Tactique en entrée 

          Encore une fois, “Pep” a surpris son monde comme il en a pris l’habitude dans les grosses affiches en titularisant d’entrée Martin Terrier. Avec un peu de chance, la barre transversale se transformait en but et Génésio prolongeait de six ans dans la foulée. Mais la justesse de Terrier dans les sorties de balle et sa générosité dans l’effort valident un bon choix. Il faut ajouter à cela que si l’Olympique Lyonnais est souvent pointé du doigt pour sa défense carnavalesque, hier le système de l’entraineur a permis de faire le dos rond et de ne pas encaisser de but (si important à domicile). En effet, une charnière portée par Super Denayer et un Dubois conjugué au plus-que-parfait ont dégouté les barcelonais, sans oublier la prestation encore très aboutie de Lopes. 

Le ciel n’est pas tout rose cependant, puisqu’au niveau de l’animation offensive ce fut presque inexistant et le choix de Memphis en meneur de jeu ne marquera pas l’histoire du foot. Ah et aussi, le duo Ndombélé – Aouar avait semble-t-il lancé l’opération porte ouverte au milieu en fonçant tête baissé vers l’avant, laissant un Messi se balader tranquillement au milieu. Tousart aurait pu apporter en densité au milieu à l’image de son entrée. 

Bon maintenant Valverde … Par où commencer ? Pour comprendre le personnage, direction la conférence de presse d’après-match. À la question portant sur le choix du coach de sortir Ousmane Dembélé, pourtant le plus gros danger dans l’attaque barcelonaise, ce dernier répondit, en haussant les épaules : “C’est un changement classique … Je ne sais pas quoi vous dire de plus “. Ce choix pose vraiment question, puisque Dembélé posait de vrais problèmes à la défense lyonnaise et laissa place à un Coutinho qui aurait pu rester assis sans que cela ne se remarque. Et sans vouloir tirer sur une ambulance, entendre un coach incapable de justifier un changement est loin de rassurer sur le projet de ce dernier. De plus, bien qu’ayant la possession, celle-ci fut stérile et le tacticien ne trouva pas les clés pour donner du rythme et de l’efficacité au jeu catalan sans s’en remettre au génie argentin. Résultat : vingt cinq frappes pour zéro but. Davantage qu’un problème tactique, Valverde ne semble pas trouver les mots pour stimuler ses joueurs à l’mage de Suarez, dont la Grinta appartient aux vestiges du passé.

Avantage : Bruno Génésio

Le résultat, tout le résultat, rien que le résultat 

          Intéressons-nous au seul 0-0 du match d’hier pour départager les deux entraineurs sur ce point. Pour le coach rhodanien, le véritable exploit aurait été de s’imposer hier soir, mais on ne peut oublier que Barcelone faisait office de favori avant cette rencontre et que maintenir l’espoir à l’issue de ce match aller est déjà un bon résultat. Le coach a sans doute préféré ne pas prendre de but, comme l’illustre l’entrée de Tousart venu consolider l’assise défensive de l’équipe au moment où Barcelone insistait devant les cages de l’OL. L’absence de but à domicile fait néanmoins office de point négatif puisque poussés par leur public, les lyonnais auraient pu en profiter pour prendre un avantage avant le match retour. Mais encore une fois, l’espoir existe et c’est déjà une bonne chose. 

Du coté blaugrana, analysons le paradoxe Valverde aussi connu comme le syndrome de l’autosatisfaction. Ce dernier affichait une certaine complaisance après le match bien qu’admettant la dangerosité de ce résultat. Bon après tout un entraîneur qui se réjouit du contenu plus que du résultat, cela peut faire penser à un héritier de l’école du beau jeu dans la lignée d’un Guardiola par exemple ! Sauf que lorsque le jeu n’est pas là non plus, ça commence à faire beaucoup … Parallèlement, le défenseur Lenglet exprimait quand à lui la déception du vestiaire contrastant ainsi avec les propos de l’entraineur. Et cela se comprend : ne pas marquer le “si précieux” but à l’extérieur en Ligue des Champions peut se révéler être un véritable inconvénient. D’autant plus lorsque l’on se nomme le F.C Barcelone, on ne peut se satisfaire d’un match nul et vierge à l’extérieur contre l’un des meilleurs tirages possibles en huitième de finale. À noter tout de même l’absence de but encaissé et plus largement une maîtrise globale des offensives lyonnaises. 

Avantage : Bruno Génésio 

Légitime sera le qualifié 

          Ce duel de légitimité n’aurait guère de sens si l’on ne prenait pas en compte la perspective de la qualification qui est tout de même le point d’orgue de cette double confrontation. Et l’analyse n’est soudainement plus la même. 

En effet, Bruno Génésio devra concocter le plus gros exploit de sa jeune carrière d’entraineur pour se qualifier au Camp Nou à l’issue du match retour. Et lorsque l’on voit la série d’invincibilité de Barcelone à domicile (29 matchs sans défaites en Ligue des Champions, soit depuis 2013), un rire nerveux s’associe à l’idée de qualification de l’Olympique Lyonnais ! Mais attention, un nul peut suffire à Pep Génésio pour continuer son épopée européenne et devenir ainsi éternellement légitime au sein de son club. Après coup, deux semaines de répit serait déjà un exploit pour lui … 

Et le jugement sera ici plus clément à l’égard de Valverde qui n’a pas été épargné depuis la première ligne de cet article. En effet, si Barcelone a besoin d’une victoire impérativement pour se qualifier au retour, cette hypothèse est tout à fait probable. Plus que probable, elle incarne le rationnel et l’inverse relèverait du surnaturel. Il peut être mis au profit du coach espagnol que la qualification se joue sur deux matchs et ainsi, qu’en dépit de l’aller, la réussite au match retour lui permettra de remplir son contrat en filant en quart. Voilà l’essentiel. 

Avantage : Ernesto Valverde 

          En l’emportant deux manches à une, le vainqueur de cette confrontation entre coachs désavoués est ainsi Bruno Génésio qui tire profit de ce match aller. Mais le retour réserve son lot de surprises et pourrait bien se révéler fatal pour l’un de nos deux candidats. 

Les phrases de Gérard

La phrase de Gérard #1 – Neymar

  • 18 février 20192 octobre 2019
  • par Louis d'Aramon

« De t’façon c’est la sécu qui paie le salaire à Neymar ».

  • Si a priori il n’existe pas de lien évident entre un 16ème de finale de Coupe de France opposant le PSG et le RC Strasbourg et le déficit de la Sécurité sociale, Gérard est, lui, bien plus clairvoyant. Le 23 janvier 2019, alors qu’on atteignait l’heure de jeu au Parc des Princes, les alsaciens, las du cours de samba que leur infligeait Neymar, assénaient au brésilien une semelle qu’ils considéraient bien méritée. Le joueur du PSG sortira sur blessure quelques instants plus tard, le métatarse droit fêlé. Mais pourquoi Gérard est-il aussi inquiet ? La perspective d’une défaite ? Les phases finales de ligue des champions sans Neymar ? Non, ce qui préoccupe Gérard c’est le trou de la Sécu… 

  • Rappelons ici que Neymar est un salarié presque comme les autres. En effet, le Brésilien fournit 1 – des prestations (les matchs) contre 2 – une rémunération (trois millions d’euros mensuel brut – oui, mensuel). Surtout, si le prodige sait se défaire facilement du marquage de ses adversaires, il reste 3 – subordonné contractuellement à son employeur : le Paris-Saint Germain (ce dernier peut l’obliger à aller s’entrainer, applaudir les supporters en fin de match…). Ces trois critères étant réunis, il est donc un salarié au sens du Code du travail (art. 1221-2). Ainsi, au même titre qu’un index resté coincé dans une chaine de montage, la fracture de son métatarse est un accident du travail somme toute assez banal.

  • Or, lors d’un accident du travail, si l’employeur ne peut pas licencier son salarié, il n’est en revanche plus tenu de payer son salaire . En effet, s’il est difficilement concevable de licencier un salarié alors que l’accident est dû à son travail, il serait pareillement injuste que l’employeur continue à payer son salaire alors qu’il ne bénéficie d’aucune prestation de sa part : le contrat de travail est « suspendu » (L. 1226-2-1 C. travail). C’est donc la sécurité sociale qui prend le relai ici en versant par le biais de la CPAM des indemnités journalières aux salariés accidentés – ici les joueurs (L. 321-1 C. de la sécurité sociale). Le calcul de ces indemnités procède d’un savant et obscur calcul dont le droit du travail, toujours aussi savoureux, s’est fait une spécialité. Les plus courageux le trouveront ci-dessous, les autres iront directement à la conclusion. 

  • Il faut d’abord calculer le revenu journalier du salarié en le diminuant de 21%, soit seulement 79% du salaire, les 21% représentant les cotisations salariales (R. 331-5 2° Code de la sécurité sociale)
    : 3 000 000 x 79% divisé par 30 jours = 79 000 €. Pour autant, la CPAM ne verse que 60% de cette somme les 30 premiers jours, soit 47 400 €, puis 80% par la suite, soit 63 200 € (R. 433-1 et -3 Code de la sécurité sociale). Or, la durée de l’absence de Neymar étant estimée à 10 semaines (70 jours), la sécurité sociale aurait dû verser en théorie : 47 400 x 60 + 63 200 x 10 = 3 516 000 €.  Et là Gérard voit flou : il n’a pas cotisé toute sa vie pour payer les jérémiades d’une danseuse brésilienne courant après un ballon. Heureusement Gérard ne sait pas forcément que ces indemnités sont plafonnées (202 € pour les 30 premiers jours, puis 270€ par la suite – L. 433-2, alinéa 1, et R 433-3 du Code de la Sécurité sociale). En réalité, les indemnités versées ne seront finalement que de 60 x 202 + 10 x 270 = 15 000 €.

  • Conclusion : les indemnités versées par la CPAM étant plafonnées, Neymar touchera seulement 15 000 € de la part de la sécurité sociale, au grand désarroi de Gérard qui comptait fulminer toute la soirée.
  • Il faut préciser que le PSG est le grand perdant de l’histoire puisque dans les contrats « stars » une clause précise systématiquement que 100% du salaire sera payé au joueur même en cas de blessure. Ainsi, par exception au principe de suspension du contrat, et malgré le fait que le joueur n’effectue plus aucune prestation, l’employeur continue de payer. Et, selon l’article 276 de la charte française du footballeur professionnel, c’est le club (ici le PSG) qui règle la différence entre son salaire et les indemnités.

  • De plus, selon un rapport publié en 2005 par l’Union des clubs professionnels de football (UCPF), les clubs versent tous les ans 8,5 millions d’euros en cotisations sociales, alors que la « Sécu »,  grâce au plafonnement des indemnités, ne reverse que 2,5 millions d’euros par an aux clubs professionnels au titre des accidents de travail. Le football couvre ainsi les versements des indemnités dans les autres disciplines sportives comme le tennis ou le rugby, bénéficiaires de ce point de vue. Décidément, une mauvaise soirée pour Gérard.

© CrowdSpark/ Gerard Bottino

Coachs sans diplôme

#ChampionsLeague – Quel Lyon face au Barça ?

  • 18 février 201926 février 2019
  • par Victor Carteron

Demain soir, au coup d’envoi à 21 heures, la seule et unique certitude résidera dans la non-participation de Nabil Fékir à ce huitième de finale aller de prestige. Bruno Génésio devra ainsi s’adapter à l’absence de son meneur de jeu laissant dès lors plusieurs hypothèses envisageables, de la plus vraisemblable à la plus audacieuse. En voici une sélection. 

Le Onze “équilibré” 
 

              Fortement probable, cette composition en 4-2-3-1 a le mérite d’offrir une solide assise défensive à l’équipe rhodanienne. Avec une défense à quatre consolidée par la présence de Tousart en premier rideau devant les centraux, les déferlantes assassines nommées « Messi – Suarez- Dembélé » auront plus de chances d’être neutralisées. Malgré un temps de jeu réduit, il ne fait aucun doute de la capacité de ce dernier à harceler les milieux adverses et à combler le manque de travail offensif de son partenaire Ndombélé, mais il lui faudra hausser son niveau technique souvent insuffisant dans ces rencontres. L’aspect offensif demeure attractif en ce que la présence de Ndombélé aux cotés de Tousart permet une projection très rapide du bloc en phase de contre-attaque, même si la présence d’Aouar sur le côté gauche, de Dembélé en pointe et de Memphis en dix ne semble pas favoriser un jeu de contre-attaque. Enfin, la forme actuelle de Moussa Dembélé en pointe et la puissance athlétique du joueur sur les ballons aériens peuvent peser sur la défense barcelonaise lors des coups de pied arrêtés. Buteur contre Saint-Etienne et le Paris Saint Germain, le néo-lyonnais est le combattant idéal pour percer l’armure catalane. 

             Plusieurs interrogations subsistent néanmoins sur la légitimité de cette organisation tactique, et en particulier sur l’animation offensive qui en découlera. Bien que Memphis ait déjà joué en position de meneur, son inexpérience peut se révéler un vrai handicap pour la fluidité du milieu de terrain qui risquerait de prendre l’eau face aux milieux barcelonais. De plus, le positionnement à gauche d’Houssem Aouar n’est sûrement pas son poste de prédilection, et il risque de se faire enfermer voire oublier comme ce fut trop souvent le cas lorsqu’il joua à gauche …

 Le Onze “Bipolaire”  

 

               Dans les vieux pots les meilleures recettes ? Alors rappelons-nous la période de succès qui a accompagné ce onze bipolaire d’octobre à novembre. En effet, bipolaire puisqu’en phase défensive, ce 3-5-2 est très facilement modifiable en 5-3-2 pour permettre de fortifier la couverture défensive dans les temps forts barcelonais. Les trois centraux ont prouvé qu’ils étaient capables de s’entendre dans ce schéma, et la vivacité de Mendy ainsi que la justesse de Dubois verrouillent l’accès aux côtés. On me  signale un fou rire de Messi et de Dembélé à la lecture de ces lignes.  Le milieu à trois est aussi satisfactoire dans ce système et permet d’associer le duo Ndombélé – Aouar  cette saison, alliant puissance et finesse dans les phases offensives. La bipolarité s’illustre encore une fois en phase offensive, puisque les deux latéraux sont encouragés à participer aux actions, dimension qu’il faut prendre en compte au vu de la grande qualité de Mendy et de Dubois, particulièrement leur qualité de centre. Enfin, Memphis a déjà prouvé avec succès qu’il pouvait se muer en buteur et venir ainsi libérer de l’espace pour son compère d’attaque Dembélé, plus à l’aise dans les espaces.

                 Associer « Olympique lyonnais » et « défendre », voilà un bel oxymore ! Cette équipe n’est pas à l’aise dans un bloc bas, et ce système peut inciter la défense à se recroqueviller à cinq derrière sous la pression catalane pour mieux contenir le génie argentin. Risque d’humiliation annoncé … L’autre inconvénient majeur de ce dispositif est de ne pas occuper la largeur du terrain, obligeant par conséquent les milieux à se déployer pour ne pas laisser l’adversaire en surnombre sur les côtés, à condition d’avoir les jambes d’un marathonien. 

Le Onze “Européen”  

Quoi de mieux que le fameux 4-3-3 en Coupe d’Europe, celui qui a fait ses preuves à de multiples reprises et considéré comme le “roi des dispositifs”. Pas de surprise dans la défense à quatre, et un milieu en triangle qui se connaît avec une sentinelle Tousart et un duo Aouar-Ndombélé. La principale difficulté de ce système porte sur le choix des joueurs offensifs, bien que Dembélé en pointe semble avoir creusé son trou. La vitesse de Cornet et son travail de repli défensif font pencher la balance en sa faveur, tandis que Depay peut se montrer décisif aussi bien sur un côté que dans l’axe par sa percussion et ses qualités d’éliminations. 

                Ce n’est pas le moment pour Génésio de s’aventurer dans un nouveau système le soir le plus important de la saison, si bien qu’il est peu probable de voir cette composition demain. De plus, les efforts de replacements défensifs du néerlandais sur son côté sont quasi inexistants, et prendre ce risque serait un cadeau inespéré pour un Messi qui n’en demande pas tant. Enfin, l’isolement de Dembélé en pointe peut inquiéter, lui qui affiche une maîtrise technique relativement instable et dont le jeu de conservation n’est pas un atout.

Coachs sans diplôme

#ChampionsLeague – Quel Barça face à Lyon ?

  • 18 février 201926 février 2019
  • par Hayk Keshishian

A la veille du match aller entre l’Olympique Lyonnais et le FC Barcelone, deux questions se posent côté Barca : quelle équipe va jouer et surtout comment va-t-elle le faire ?

Les indiscutables

Le cas Coutinho. – A priori, le trio d’attaque sera composé de Messi, Suarez et Dembélé. De retour de blessure depuis plusieurs journées, O. Dembélé, titulaire, a joué plus de 70 minutes face à Valladolid et en montrant quelques accélérations intéressantes alors que l’équipe a été généralement médiocre. Mais c’est surtout la forme catastrophique de Coutinho – malgré l’obtention d’un penalty sur un bel enchaînement – qui rend cette décision indiscutable.

Le cas Umtiti. – Du côté de la charnière centrale, l’apparition dans le groupe de l’ancien lyonnais Umtiti après des mois d’absence a semé la panique chez certains supporteurs catalans. Néanmoins, c’est bien Clément Lenglet qui devrait être aligné aux côtés de Piqué. Bon dans ses placements et excellent à la relance, l’autre français de l’équipe n’a aucune raison de perdre sa place pour un joueur qui n’a pas mis les pieds sur le terrain depuis aussi longtemps.

Les autres indiscutables ? Jordi Alba à gauche, Busquets au milieu et… Rakitic ?

La compo redoutée – Spéciale Valverde.

Au fil du temps, Ernesto Valverde a semble-t-il confirmé sa considération particulière pour deux joueurs : Rakitic et Sergi Roberto. Ces derniers temps, Arturo Vidal a également pris une place importante dans l’équipe. Le onze de départ pourrait alors ressembler à ça :

Quel est le problème ? Les problèmes, au pluriel, s’il vous plait.

Une absence de créativité flagrante. En l’absence d’Arthur, Rakitic retrouve un rôle de création qui ne lui va pourtant pas si bien. En effet, le dernier bon match du croate avait été celui face à Séville, où celui-ci remplissait un rôle de projection en laissant la création à Arthur et Busquets. Alors, dans ces moments, Rakitic vient jouer encore plus bas que Busquets et vient non seulement empiéter sur la zone de ce dernier, mais également annihiler une ligne de passe. Et sinon, pas besoin d’expliquer pourquoi Arturo Vidal ne peut pas remplir ce rôle… 

Du côté de la défense, vous sentez le petit Roberto se faire manger par Depay ?

La compo espérée – la Masia à la rescousse. 

Vous avez dit créativité ? Aleñá est là pour vous servir. À 21 ans, ce jeune issu du centre de formation et imprégné de sa philosophie est entré dans les plans de Valverde et a enchaîné des prestations plutôt convaincantes. A l’aise balle aux pieds et pour combiner, porté vers l’offensive, le moment est peut-être venu de le lancer dans la cour des grands. 

Sans surprise, on préférerait voir Semedo au poste de latéral droit. Meilleur offensivement (par sa technique) et défensivement (par sa vitesse), on a parfois du mal à comprendre la préférence pour celui qui est devenu le 4ème capitaine de l’équipe…  

La compo probable – un peu de bon sens mais pas trop.

Lors du dernier Clásico, Valverde en a surpris plus d’un en titularisant Semedo à la place de Sergi Roberto en tant que latéral droit. Ce choix avait notamment été pris en considération de l’importance de la vitesse du portugais face au concurrent du jour, Vinicius. L’entraîneur du FC Barcelone devrait suivre le même raisonnement pour tenter de neutraliser cette fois-ci Memphis Depay. Semedo n’a d’ailleurs pas joué le dernier match de Liga alors que Valverde faisait tourner l’équipe… était-ce pour le garder au frais ? En revanche, difficile de penser que la confiance sera accordée à Aleñá pour ce match de Ligue des champions, d’autant plus que la problématique de la construction ne semble pas être la première préoccupation de Valverde… le milieu Rakitic-Busquets-Vidal devrait être titulaire et risque de passer un moment compliqué. 

Vos pronostics sur la composition de départ ? 

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