Aller au contenu
LA TRANSVERSALE
  • Accueil
  • Blog
  • Nos Compétitions
  • Événements
  • A propos
  • Contact
Recherche du site

Blog

La Veille

La veille de la Transversale #6

  • 22 mars 20215 avril 2021
  • par Justine Le Gall

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

Nombreuses problématiques autour des Droits TV 

 » De quoi le piratage des contenus sportifs est-il le symptôme ?  » 

D’après une étude d’Hadopi, la consommation illicite de contenus sportifs par 12 millions d’internautes français, représente un milliard d’euros de manque à gagner. Même si ce visionnage n’est pas simple d’accès pour les internautes, la passion prend le dessus. En raison de la rentabilité de plus en plus incertaine des droits sportifs, lutter contre ce phénomène devient nécessaire, ce qui est prévu dans un nouveau projet de loi. Cependant, la véritable cause de cette consommation illicite semble être la dispersion d’accès au spectacle sportif, qui imposerait une refonte plus large du système.

Payer pour voir à la TV les 15 dernières minutes d’un match de football : révolution ou supercherie ? 

Pour reconquérir l’attention des jeunes, Andréa Agnelli, patron du syndicat européen des clubs et président de la Juventus Turin, propose un abonnement permettant de regarder uniquement le dernier quart d’heure d’un match. En effet, selon plusieurs enquêtes, il serait aujourd’hui difficile de rester concentré « de la première à la 90ème minute du match ». Andréa Agnelli affirme ainsi vouloir s’adapter aux nouveaux modes de consommation du football.

Pourra t-on un jouer regarder la L1 gratuitement ? 

La loi sport est actuellement votée à l’Assemblée nationale. Après le scandale lié à Médiapro et les difficultés que rencontrent les fans de football pour regarder les rencontres, des centaines d’amendements ont été déposés par les représentants politiques. L’un d’eux vise à imposer une diffusion gratuite des matchs de championnat. Une idée qui pourrait rendre le championnat français plus attractif. Cependant, comment valoriser des droits sportifs si une partie est donnée gratuitement au service public ?

Des discussions entre F1 et Amazon sur les droits TV et le streaming

La F1 est en contact régulier avec Amazon afin de trouver un accord au sujet de la mise à disposition de leurs droits TV. Amazon essaie d’étendre ses offres sportives en obtenant des droits de diffusion, avec le tennis, la NFL et dorénavant la F1. Cela pourrait augmenter la visibilité de la F1 partout dans le monde entier, d’autant plus que la F1 rendra aussi la version premium de son service de streaming disponible dans 85 pays pour la saison 2021.

De la nouveauté chez les Lyonnais

ALIEXPRESS devient partenaire majeur de l’Olympique Lyonnais

L’Olympique confirme sa volonté de développer des partenariats innovants et s’allie avec AliExpress. Le logo sera présent sur la manche gauche du maillot pour toutes les rencontres de Ligue 1 dès la rencontre opposant l’OL au PSG. Grâce à ce partenariat, « cela offrira plus de services et de contenus localisés à nos utilisateurs » selon Jean-Michel Aulas, Président de l’Olympique Lyonnais.

Un avenir pour Platini ?

Fifa : semaine décisive pour Platini face à la justice Suisse

Michel Platini pourra s’exprimer une dernière fois avant la clôture de l’instruction, dans l’affaire qui a brisé son rêve de prendre la tête de la Fifa. Il est poursuivi pour un paiement suspect de 2 millions de francs suisses aux côtés de l’ancien président de la Fifa Sepp Blatter. Pour eux, il s’agit d’un reliquat de paiement pour un travail de conseiller effectué par Platini en 1999-2002. Une convention écrite existe bien mais atteste uniquement un salaire de 300.000 francs. Le reste aurait été convenu à l’oral et Michel Platini reste persuadé d’avoir été victime d’un complot.

Et aussi : 

Les rixes entre bandes, conséquence de l’arrêt du sport ? 

Depuis un an, les rixes de jeunes sont en hausse en France. Des éducateurs sportifs estiment que les restrictions sanitaires liées la pandémie sont un facteur aggravant. Le sport permettrait pour certains de sortir de leur environnement violent et leur offrirait une structure. C’est pourquoi le maire de Corbeil, Bruni Piriou, juge urgent de rouvrir les gymnases, les salles de sport et les établissements culturels afin de laisser la possibilité aux jeunes de se défouler.

Un congé maternité pour les handballeuses 

Le handball est devenu le premier sport collectif féminin à adopter une convention collective, qui entraîne une vraie couverture lors de la maternité. Cette première constitue une très belle avancée pour le sport féminin. Les clubs devront ainsi maintenir le salaire de leurs joueuses pendant 12 mois en cas de blessure ou de grossesse.

L’UEFA veut des spectateurs à l’Euro 

L’UEFA serait prête à ajuster le plan initial prévoyant douze villes hôtes dans douze pays si certaines ne peuvent recevoir de spectateurs. Pour le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin  » les matchs de l’Euro ne seraient pas disputés devant des tribunes vides » et « tous les hôtes devront garantir la présence des supporters ». Les villes hôtes ont jusqu’au 7 avril pour soumettre leur scénario.

La Veille

La veille de la Transversale #5

  • 15 mars 20215 avril 2021
  • par Pierre-André Kikano

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés. 

Des rachats et des chutes

Un prince saoudien va racheter Châteauroux

Un prince Saoudien dont la fortune personnelle est estimée à 200 millions d’euros va racheter le club de Châteauroux. Existant sous la forme d’une SASP mais promis à une descente en Nationale 1 après des résultats sportifs difficiles, le club espère ainsi retrouver un nouvel élan. A voir si cela deviendra un projet aussi ambitieux que celui de Monaco en 2011 ou s’il ne sera qu’un feu de paille.

La Juve favorable à une Super ligue européenne ?

Le président de la Juventus décrit le projet de réforme de la Ligue des champions comme « un projet « intéressant » , mais dont les contours n’ont pas été totalement précisés » . Avec l’ECA, il souhaiterait ainsi influencer l’UEFA, afin de favoriser une meilleure répartition des dotations financières et des places en faveur des équipes historiques.  Ce soutien pourrait être décisif, alors que le football européen est sur le point de vivre de grands changements.

Le titre de la Juventus s’écroule en bourse

Le football affole les marchés financiers, phénomène qu’incarne la chute actuellement observable du titre de la Juventus en bourse. Cette baisse intervient à la suite de l’élimination du club face au Porto, alors même que le club annonçait déjà une perte de 113 millions d’euros au premier semestre de son exercice 2020-2021

Le PSG essaie de renouer avec ses supporters

Alors que la situation sanitaire se dégrade et que le retour des supporters dans les stades semble se compliquer, les clubs doivent trouver de nouveaux modes de relation avec leurs supporters. Le PSG cherche à résoudre ce problème grâce à son partenariat avec Orange, à travers des jeux ou des appels téléphoniques. Un moyen d’allier marketing et distanciation sociale

Décisions de justice

Les lofts dans le football professionnel : la jurisprudence Ngamukol

Le directeur général du Stade de Reims vient d’être condamné pour harcèlement moral au travail à l’encontre de Ngamukol, ancien joueur que le club avait empêché de disputer des matchs avec l’équipe professionnelle, puis avec la réserve. Cette décision pourrait mettre à mal la pratique du loft, très courante dans le cadre de la gestion d’effectifs sportifs.

3 hommes condamnés pour streaming illégal

Coup dur pour le streaming illégal. Le tribunal de Rennes a condamné deux hommes se présentant comme des Robins des bois à payer 2,75 millions d’euros à Canal+,  3,94 millions d’euros à beIN Sports et plus de 600 000 euros à Sportscotv MCS, sociétés éditrices de RMC Sport. Les hommes transmettaient en direct les chaines en question via un logiciel, ce qui leur avait permis d’encaisser 230 000 euros grâce aux publicités.

Droits TV : La justice donne raison à Ligue de football professionnel

Le tribunal de commerce de Paris a donné raison à la Ligue quant à la réattribution des droits télévisés de Ligue 1, en considérant que la vente de gré à gré était légale et ne nécessitait pas un appel d’offres global. Canal+ devra donc continuer de payer 330 millions d’euros par saison jusqu’en 2024, pour le seul lot 3 qui représente la moitié des droits TV pour l’ensemble des rencontres. Le groupe a déjà annoncé faire appel de la décision et maintenir sa plainte auprès de l’Autorité de la concurrence.

Nouveautés en vue pour la Formule 1

Les pilotes de F1 continueront ils de s’agenouiller en 2021 ?

La nouvelle saison de Formule 1 est sur le point de commencer, et on ignore encore si certains pilotes continueront de s’agenouiller avant la course. La direction de la F1 a confirmé prévoir « d’inclure un moment avant le début de chaque course cette saison pour afficher son soutien uni face à des problématiques importantes ». Cette pratique est de plus en plus courante dans le sport, et la Formule 1, portée par Mercedes, cherche à s’inscrire davantage dans la promotion de la diversité.

Williams ne sacrifiera pas son image sur l’autel du sponsoring

Les écuries de Formule 1 présentent leur voiture et Williams fait sensation. L’écurie a sorti une voiture assortie d’un nombre de sponsors étonnement faible. Une diminution qui traduit une volonté de protéger la marque Williams, en cherchant à garantir son identité propre. Ce choix intervient curieusement après le rachat de l’écurie par le fond d’investissement Dorilton Capital en août dernier. Il pourrait s’agir autant d’un choix marketing que d’une posture face au manque de sponsoring.

La Veille

La veille de la Transversale #4

  • 8 mars 20215 avril 2021
  • par Justine Le Gall

Chaque semaine, la Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés. 

Négociations TV et recettes : gains en vue malgré la pandémie

Top 14  : Canal + débourse près de 455 millions pour conserver le Top 14 jusqu’en 2027 

Canal + a raflé l’ensemble des droits de rediffusion télévisée de la Ligue nationale de Rugby, à l’issue de son appel d’offres, pour les saisons 2023-2024 à 2026-2027. Nouveau record pour le TOP 14 : 114 millions par saison, ce qui correspond à un total de 455 millions d’euros sur quatre ans.

Rugby : France 2023 lance la vente des billets de sa Coupe du monde  

La vente des billets du Mondial de Rugby commencera le 15 mars. Le Comité d’organisation peut en commercialiser jusqu’à 2,6 millions, et espère engranger 330 millions d’euros. Ce programme de vente est crucial pour la Fédération française de rugby, mise à mal par les actuels matchs à huis clos, qui compte réaliser 85% de ses recettes avec la billetterie. Plusieurs packs seront mis en vente (Pack Ville ou Pack Équipe) du 15 mars au 5 avril, avant l’ouverture de la billetterie au grand public le 6 avril.

Amazon en pourparlers pour la diffusion exclusive de matchs de la NFL sur Prime Video 

La ligue nationale de football américain s’apprête à signer de nouveaux contrats avec ses partenaires de médias. Amazon pourrait ainsi diffuser les matchs en exclusivité. Un contrat avec Amazon aboutirait à plus de matchs du jeudi soir, diffusés en exclusivité sur Prime Video : cela reviendrait au plus grand engagement de la ligue dans le streaming. Les chaînes télé devraient quant à elles payer deux fois plus cher leurs droits TV.

Justice sportive : quels droits pour les joueurs ?

L’UNFP demande la réintégration des joueurs écartés par le FC Nantes 

L’union nationale des footballeurs professionnels demande la réintégration de trois joueurs du FC Nantes au groupe pro ( Jean-Kévin Augustin / Thomas Basila / Bridge Ndilu ). Selon elle, ils ont été rétrogradés en réserve et sont dans l’impossibilité de fournir correctement « la prestation de travail pour laquelle ils ont été embauchés « . Une situation contestable du point de vue de la Charte du football professionnel.

Le Top de l’After Foot : Panini-jeux vidéos et droits d’image.. les joueurs sont-ils lésés ? 

Le droit à l’image est un droit privé et exclusif, que possède toute personne. Il rend nécessaire l’autorisation du joueur concerné en cas de reproduction de son image. Ce n’est en pratique pas le cas. Les droits à l’image des joueurs sont autorisés par leur club, ou par l’UNFP si les joueurs d’une équipe sont représentés à coté d’autres joueurs d’une autre équipe, en vertu de l’article 280 al D de la charte professionnel du football. Ce qui est contestable au vu de la rémunération des clubs pour les droits à l’image de leurs joueurs. Les joueurs peuvent donc engager une action auprès du tribunal judiciaire afin d’obtenir réparation.

L’eSport, nouveau marché à conquérir

Esport – League of Legends : et si Schalke 04 vendait sa place en LEC ? 

Le Club de Schalke, dernier de Bundesliga, est criblé de dettes et pourrait vendre sa place au sein du Championnat d’Europe de League of Legends (LEC) afin de récupérer une vingtaine de millions d’euros. Ce championnat d’eSport connait une croissance et des audiences importantes. Vendre sa place permettrait à Schalke de bénéficier d’une belle plus-value dans une période difficile. D’autant plus que garder une place en LEC a un coût qui n’est pas remboursé par les revenus du club ou de ligue.

Pour les curieux, ce phénomène attire aussi en Espagne : El Barça ultima su proprio equipo de « LoL » en China y lanzara juegos con su marca junto a Tencent 

Et aussi : 

La Justice européenne tacle quatre clubs espagnols dont le Barça et le Real à propos du régime fiscal 

Le Barça et le Réal ont bénéficié d’un régime fiscal privilégié durant 25 ans, que la justice européenne considère être une aide illégale de l’État espagnol. La CJUE se conforme à la décision de la Commission européenne de 2016, en précisant que rien ne justifiait le régime fiscal particulier dont bénéficiait ces clubs. Ces clubs faisait valoir une exception à la loi espagnole de 1990, qui obligeait pourtant les clubs sportifs professionnels à se transformer en sociétés anonymes sportives.

Réduire le nombre de joueurs, une piste de sortie de crise pour les clubs de football français 

Au lieu d’instaurer une limitation de salaires, il serait préférable pour les clubs de réduire leurs effectifs, afin de limiter les pertes de revenus causées par le Covid-19. C’est l’idée du « squad limit », c’est-à-dire la limitation des effectifs, qui se répand à l’UEFA et à la FIFA. Il est difficile de réduire les salaires au sein d’un si grand marché européen, de sorte que l’alternative de réduction des effectifs serait plus crédible, surtout au vu du nombre de joueurs qui sont sous contrat.

Noel Le Graët :  » Il y a assez de bons entraîneurs en France pour qu’on aille chercher un technicien hors de nos frontières »

Noel Le Graët vise un quatrième mandat à la tête de la Fédération française de football, et clame qu’il est à ses yeux impensable de nommer un sélectionneur étranger à la tête des Bleus. Proche de l’actuel sélectionneur de l’équipe de France, il n’hésite pas à le taquiner. « Il y a quelques années, je trouvais qu’il jouait avec trop de milieux défensifs. Un jour, il vient me voir et montre l’équipe qu’il pense aligner pour le prochain match. Je regarde et je lui dis un peu taquin : à mon avis, il manque un autre milieu offensif ».

La zone grise

Club de Bruges : Introduction en Bourse imminente

  • 6 mars 20216 mars 2021
  • par Paul Capron

Ce jeudi, l’AGEFI a publié un article relatif à l’entrée en bourse imminente du club de football de Bruges, une première pour un club belge. Au-delà de la réalisation de l’opération, nous nous intéresserons ici  aux buts et conséquences de cette entrée en bourse.

Retenons tout d’abord que le Club Bruges est un des plus gros clubs belges, très régulièrement en Ligue des champions et sur la première marche du podium en championnat. C’est également un club historique qui a 129 ans et 16 titres de champions. Cette histoire lui permet d’avoir un « nom » et donc une base de supporters solide et nombreuse (nous y reviendrons). Il est important d’insister sur cette donnée, car la performance financière d’un club de football est extrêmement dépendante de sa performance sportive[1]. Les performances régulières de Bruges au haut niveau lui permettent donc une certaine stabilité financière essentielle à sa cotation. Mais avant d’aborder ces sujets, un peu de terminologie.

Introduction en bourse et cotation directe

Tout d’abord, qu’est-ce qu’une société cotée en bourse ? Il s’agit d’une société dont les actions sont admises aux négociations sur un marché réglementé. Ses titres vont alors pouvoir s’échanger entre n’importe quel acheteur et vendeur sur le marché financier en question, ici la bourse de Bruxelles.

Comment s’introduit-on en bourse ? Pour cela, une société a généralement la possibilité de recourir à deux méthodes distinctes : l’IPO ou la cotation directe[2].

L’IPO (Initial Public Offering) consiste en une offre au public de nouvelles actions émises par la société. Au moment de leur émission, ces actions sont admises aux négociation sur le marché concerné. Cette opération implique donc une augmentation du capital de la société et la dilution de la participation des actionnaires en place.

Contrairement à l’IPO, la cotation directe (direct listing) n’implique pas l’émission de nouveaux titres et, par conséquent, une augmentation de capital. Il s’agit simplement de l’admission aux négociations des actions existantes. C’est une opération de ce type que le Club de Bruges souhaite ici réaliser.

 Quel intérêt pour un club de football à entrer en bourse ?

Les objectifs d’une entrée en bourse pour un club de football sont multiples.

Un des objectifs actuels du club de Bruges est de trouver le financement nécessaire à la réalisation de son projet de stade, pour un montant de 100 millions d’euros. Sa cotation a vocation à permettre de renforcer l’attractivité du club et offrir un meilleur accès aux marchés de capitaux. On suppose donc qu’à terme, une augmentation de capital ou une émission d’obligations aura lieu pour financer le projet.

Cette opération permet également de dégager des liquidités à ses actionnaires principaux – Bart Verhaeghe qui est à la fois président du club et principal actionnaire, Vincent Mannaert qui dirige la holding, Jan Boone, patron des biscuits Lotus, ainsi que Peter Vanhecke – qui détiennent ensemble actuellement 94,43% du club à travers une holding. Ces actionnaires vont ainsi pouvoir vendre une partie de leur participation sur le marché tout en restant largement majoritaires.

Par ailleurs, l’introduction permettra à très court terme d’augmenter le nombre d’actionnaires et d’accueillir notamment des supporters au capital (v. ci-dessous).

Mais les avantages de la cotation ne vont pas sans les risques qui y sont rattachés.

Quels risques à la cotation ?

Les risques classiques d’une cotation sont une dilution du capital qui diviserait les décisions des actionnaires et une dévaluation du cours de l’action. Concernant le Club Bruges, le risque d’une dilution est pour le moment faible, et ce précisément en raison des détentions importantes de l’actionnaire principal et de l’absence immédiate de levée de fonds. Le principal risque est donc aujourd’hui celui de la perte de valeur des titres du club, qui pourrait être causée par plusieurs facteurs.

Le premier facteur de dévaluation est d’abord inhérent au fait même qu’il s’agisse d’un club de football, et tient à une baisse de sa performance sportive. En effet, une baisse de celle-ci entraînerait une baisse d’attractivité du club, et son cours boursier s’en ressentirait[3]. En outre, un club de football engrange des revenus principalement par les droits TV, ainsi que par la vente de joueurs pour certains. C’est particulièrement le cas pour le Club Bruges, dont la balance transferts est positive de 60 millions d’euros en prenant le solde des 5 dernières années. Quant aux droits TV, il s’agit évidemment de son revenu le plus important. Un club participant à la Ligue des champions touche au minimum 20 millions d’euros rien que pour sa participation.

A titre d’exemple des effets de la performance sportive sur le cours de l’action d’un club, on peut se pencher sur la forte baisse observée sur l’action de l’OL Groupe[4]. Cette baisse peut être attribuée à la crise sanitaire, ayant provoqué l’arrêt précoce du championnat durant la saison 2019-2020 et l’absence de revenus liés à la billetterie, mais aussi à la crise des droits TV qui a frappé le football français. Cependant, il ne s’agit pas de la seule explication possible. Les performances irrégulières du club ces dix dernières années peuvent aussi avoir leur part de responsabilité dans cette perte. Un agent économique aurait en effet du mal à investir dans un club dont le cours est volatile en raison de  l’irrégularité de ses performances.

D’autres facteurs influent également sur le cours d’une action. Par exemple, la signature de Cristiano Ronaldo à la Juventus avait entraîné une hausse de l’action du club, et ce en raison de la promesse de revenus marketing, d’attractivité et de résultats sportifs à la hausse liés à son arrivée. Toutefois, la non-concrétisation sportive (trois éliminations prématurées d’affilée en Ligue des champions), le montant très important de transfert pour un joueur de 33 ans (pas de revente à plus-value possible) et son salaire très élevé ont sans doute freiné l’enthousiasme du cours de l’action, qui s’est finalement déprécié depuis.

Ce caractère incertain et fluctuant inhérent à l’introduction en Bourse rappelle quel est l’intérêt du Club Bruges à s’assurer d’autres formes de revenus plus durables. A l’heure où le football européen pousse pour basculer vers une ligue fermée réservée principalement aux équipes des grands championnats, Bruges joue dans un championnat mineur. Il existe ainsi un risque important de disparition d’une partie des revenus du club liée aux compétitions européennes.

Enfin, il convient de rappeler qu’au-delà de ces aspects, il existe des risques liés plus généralement aux marchés financiers et à la conjoncture économique. Si ceux-ci ne concernent pas spécifiquement les clubs de football, il faut tout de même toujours les prendre en compte.

Pourquoi cette cotation pourrait être une bonne idée ?

Prenons tout d’abord la composition du capital. Les actionnaires actuels ont déjà confirmé leur intention de rester majoritaires, ce qui garantit une stabilité dans la gouvernance, essentielle pour l’attractivité. De plus, l’ouverture du capital aux supporters peut être bénéfique et souhaitable. En effet, ceux-ci ne sont pas des agents classiques intéressés par des dividendes ou une plus-value à la revente, mais investissent plutôt dans leur club pour que celui-ci maintienne ses performances sportives. Le Club Bruges ayant une base de supporters solide, il s’assure quasiment cette part stable de son actionnariat qui ne revendra pas ses titres dès qu’une plus-value sera possible.

Ensuite, le club a une forte stabilité financière et sportive qui lui assure depuis plusieurs années un Ebitda positif, chose peu fréquente dans le secteur du football. La société a en outre renégocié à la hausse ses droits TV avec son diffuseur, pour un montant supplémentaire de 20 millions d’euros par saison, somme qui s’ajoute à celle touchée en fonction de son classement en championnat. Sa participation régulière à la Ligue des champions lui assurant par ailleurs des revenus stables et solides. Ces éléments de stabilité financière nous laissent supposer que le titre sera attractif durablement.

On peut donc penser que cette entrée sur les marchés boursiers, rare pour un club de football, va amener la société à progresser durablement, à financer ses projets et à continuer d’exister sur la scène européenne. On peut toutefois formuler certaines craintes quant à sa performance boursière (cf. le cours de l’OL Groupe) et au risque d’une ligue fermée en coupe d’Europe qui lui couperait l’accès à une partie de ses revenus.

[1] Aglietta Michel, Andreff Wladimir, Drut Bastien, « Bourse et Football », Revue d’économie politique, 2008/2 (Vol. 118), p. 255-296.

[2] Cette liste n’est pas exhaustive. Une autre méthode d’introduction en bourse qui connaît actuellement une grande frénésie est celle du rachat de la société dont la cotation est envisagée par un SPAC (Special Purpose Acquisition Company)

[3] La baisse d’attractivité de l’action entrainerait un mécanisme de revente, qui avec l’offre demande d’actions, ferait baisser son cours. En effet, s’il y a davantage de vendeurs que d’acheteurs, le prix baisse car sinon la quantité disponible ne pourra être écoulée.

[4] Le cours de l’action de l’OL a perdu près de 30% en 1 an.

La zone grise

Vers l’avènement des joueurs-actionnaires dans le football ?

  • 4 mars 202128 avril 2021
  • par Hayk Keshishian
À la recherche de solutions pour traverser la crise financière qui frappe le football français, Jean-Michel Aulas, Président-Directeur général de l’Olympique Lyonnais, a proposé à ses joueurs de recevoir des actions de la société pour compenser une baisse de salaires. Est-ce une bonne idée et comment la mettre en place ?

Les mécanismes d’intéressement des salariés sont une pratique courante dans les sociétés. Ils permettent de motiver les salariés et de s’assurer que leurs intérêts financiers sont alignés sur ceux de la société. Cela tombe bien, l’Olympique Lyonnais est une société commerciale comme une autre et les joueurs en sont des salariés. Il faut rappeler par ailleurs que l’OL est le seul club français dont les actions sont admises aux négociations sur Euronext Paris. Autrement dit, l’OL est une société cotée à la bourse, ce qui signifie que n’importe qui peut facilement acquérir des actions du club, et donc en devenir (mini)propriétaire. Mais quel intérêt de transformer les joueurs en actionnaires ?

L’intérêt pour les joueurs

L’intérêt évident pour les joueurs est la perspective de gains si l’équipe réalise de bonnes prestations au cours de la saison. En effet, les performances financières des clubs de football sont en grande partie liées aux performances sportives et le cours de bourse tient compte des performances financières[1]. Plus simplement, si l’OL enchaîne les victoires et réalise une bonne saison, le prix de l’action augmentera et les joueurs-actionnaires pourront les revendre pour réaliser une plus-value.

On retrouve généralement cette forme de motivation des joueurs à travers les primes de résultats prévues dans les contrats des joueurs (ou indépendamment). En réalité, ces primes sont normalement plus intéressantes pour les joueurs que la détention d’actions, puisqu’elles sont directement liées à la performance sportive et le gain possible est davantage prévisible.

Néanmoins, dans le contexte de la baisse des salaires, l’acquisition d’actions peut s’avérer être le choix le plus rentable pour les joueurs. En effet, même dans l’hypothèse où le cours du titre n’augmenterait pas, le joueur resterait propriétaire d’un nombre d’actions dont la valeur serait égale ou légèrement inférieure[2] au montant non perçu en raison de la baisse de son salaire. Autrement dit, à travers cette option, le joueur est garanti de percevoir in fine un montant supérieur à son salaire abaissé, tandis que si la condition d’une prime de résultat ne se réalise pas, il ne recevra aucune somme supplémentaire. De plus, en raison de leur cotation, les actions de l’OL sont davantage liquides que celles des autres clubs français et peuvent dès lors être plus facilement revendues sur le marché[3].

L’intérêt pour le club

De manière corollaire, en motivant ainsi ses joueurs, le club peut espérer réaliser de meilleures performances sportives et donc financières.

Par ailleurs, la transformation de joueurs en actionnaires peut également motiver des particuliers ou institutionnels à investir dans le club et acquérir des titres ou participer à une future augmentation de capital. L’aspect marketing de la proposition peut donc être tout aussi intéressant pour le club. 

Mais dans le contexte actuel, il s’agit surtout d’un moyen de faire accepter la baisse de salaires par les joueurs les plus importants et d’éviter une baisse de leur motivation. La crise que rencontre le football français implique certes des sacrifices de la part de l’ensemble des acteurs, mais toute option pour les atténuer est la bienvenue.

L’opportunité de l’opération ayant été vérifiée, comment la réaliser ?

Les mécanismes envisageables pour l’actionnariat des joueurs

Plusieurs mécanismes juridiques permettent de réaliser l’idée d’Aulas d’attribuer des actions aux joueurs[4].

  • Attribution gratuite d’actions

Tout d’abord, l’assemblée générale extraordinaire (AGE) peut autoriser le conseil d’administration « à procéder, au profit des membres du personnel salarié de la société ou de certaines catégories d’entre eux, à une attribution gratuite d’actions existantes ou à émettre[5] » (cette autorisation a été donnée par l’AG de l’OL en 2019).

En tant que salariés, les joueurs peuvent se voir attribuer gratuitement des titres de la société. L’attribution peut viser soit des actions nouvellement créées, ce qui implique une augmentation du capital social, soit des actions existantes auto-détenues par la société dans le cadre de ses programmes de rachat d’actions[6].

Le grand inconvénient de cette méthode – du moins pour les joueurs – est que le bénéficiaire ne peut vendre les actions reçues avant l’écoulement d’une période minimale de deux ans. En effet, au moment de l’attribution gratuite d’actions, l’AGE doit fixer la durée de la période d’acquisition et celle de la période de conservation des actions. Or, la durée cumulée de ces deux périodes ne peut être inférieure à deux ans[7]. Ce mécanisme peut donc être intéressant pour les nouvelles signatures, mais difficile de savoir si un joueur comme Memphis Depay va rester encore deux ans au club…

  • Souscription à une augmentation de capital réservée

Autre méthode, non réservée à des dirigeants ou salariés : les joueurs peuvent souscrire directement à une augmentation de capital de la société.

L’article L. 225-138 du Code de commerce permet de réserver une augmentation de capital « à une ou plusieurs personnes nommément désignées ou catégories de personnes répondant à des caractéristiques déterminées ». Ainsi, l’assemblée générale extraordinaire peut autoriser le conseil d’administration à procéder à l’augmentation de capital (à un prix fixé en fonction du cours de bourse) à destination des joueurs, et le conseil pourra ensuite la réaliser en dressant la liste finale des bénéficiaires (cette autorisation a également été donnée par l’AG de l’OL en 2019).

Dans cette hypothèse, les joueurs pourraient souscrire à l’augmentation de capital soit directement, en reversant ici la partie du salaire à laquelle ils sont censés renoncer, soit par voie de compensation de créances si les créances de la société envers le joueur, liées à la quote-part du salaire non versé, sont exigibles[8].

Ainsi, à travers ce moyen, les joueurs auraient la pleine possession de leurs titres dès la réalisation de l’augmentation de capital et pourraient les revendre à n’importe quel moment.

  • Stock-options

L’assemblée générale extraordinaire peut également « autoriser le conseil d’administration ou le directoire à consentir, au bénéfice des membres du personnel salarié de la société ou de certains d’entre eux, des options donnant droit à la souscription d’actions[9] ».

Comment fonctionnent ces stock-options ? Chaque option donne le droit à son bénéficiaire d’acquérir dans le futur une action de la société à un prix X déterminé par le conseil d’administration le jour de l’attribution de l’option. Par exemple, si les joueurs reçoivent des stock-options le 1er mars 2021, donnant droit à la souscription d’actions à un prix unitaire de 2€, et que ces actions valent 5€ le 1er mars 2022, les bénéficiaires pourront décider de souscrire au prix unitaire initial le 1er mars 2022 et revendre les actions sur le marché en réalisant une plus-value par action de 3€.

Le prix ainsi que les autres conditions, notamment sur la période de souscription et la conservation des titres, sont déterminés par le conseil d’administration au jour de l’attribution.

Comme pour les attributions gratuites d’actions nouvelles, l’opération donne lieu à une augmentation du capital de la société lorsque le bénéficiaire décide d’exercer l’option de souscription, sauf s’il s’agit d’actions ayant préalablement fait l’objet d’un rachat par la société.

Outre le mécanisme utilisé pour attribuer des actions aux joueurs, la grande question est la suivante : que va-t-il se passer lorsque le joueur quittera le club ?

Scenarios lors du départ du joueur

Il est possible d’envisager plusieurs scenarios en cas de départ du joueur.

Tout d’abord, les actions de l’OL étant cotées, les joueurs pourront les vendre sur le marché comme tout autre actionnaire. Comme précisé plus haut, si les actions ont été attribuées gratuitement, les périodes d’acquisition et de conservation devront être respectées.

La sortie des joueurs peut également être organisée à l’avance par voie contractuelle. Ainsi, un pacte d’actionnaires conclu entre les joueurs et un ou plusieurs actionnaires de référence (ex. la holding de Jean-Michel Aulas) peut accorder aux joueurs une promesse d’achat de leurs actions (put option) en cas de départ ou de volonté du joueur de revendre ses actions.

Mais une dernière question est particulièrement intéressante : le joueur peut-il garder ses actions tout en jouant pour un autre club ?

Pour le moment, aucune règle ne semble expressément interdire la détention de titres de clubs tiers par les joueurs. Pourtant, la situation peut poser un problème de conflit d’intérêts.

La Charte d’Éthique et de Déontologie du Football, annexe 8 aux Règlements Généraux de la FFF, qui érige l’impartialité et l’indépendance des acteurs comme principes fondamentaux du Football, affirme que « toute situation pouvant donner lieu à un conflit d’intérêts doit être évitée. Il y a conflit d’intérêts lorsque les personnes ont des intérêts directs ou indirects susceptibles de les empêcher d’accomplir leurs obligations avec intégrité, indépendance et détermination. » Avec cette définition, on peut facilement imaginer le conflit d’intérêts affectant un joueur du PSG détenant des actions de l’OL, vis-à-vis de la ligue 1…

Suivant ces principes d’indépendance et d’intégrité, l’article 124 des Règlements Généraux de la FFF interdit aux acteurs des compétitions, dont les joueurs, de participer à des paris sportifs. Mais ce n’est pas tout, le paragraphe 3 dispose qu’« Est interdit tout comportement portant ou susceptible de porter atteinte à l’intégrité des matchs et des compétitions en lien ou non avec des paris sportifs. Il est interdit à toute personne d’agir de façon à influencer le déroulement et/ou le résultat normal et équitable d’un match ou d’une compétition en vue d’obtenir un avantage pour lui-même ou pour un tiers. » On peut faire deux interprétations de cette disposition : soit le fait de posséder des actions d’un club concurrent est en lui-même un « comportement portant ou susceptible de porter atteinte à l’intégrité des matchs et des compétitions », auquel cas il s’agirait d’une interdiction pure et simple. Soit celui-ci est un élément qui peut caractériser le manquement seulement s’il est démontré que le joueur a effectivement tenu compte de sa situation d’actionnaire d’un autre club pour adapter ses performances avec son équipe actuelle.  

Quoi qu’il en soit, il serait préférable qu’une telle situation de conflit d’intérêts soit évitée. Ainsi, si l’attribution d’actions aux joueurs devient pratique courante, il conviendra de bien organiser au préalable la sortie de ce nouveau genre d’actionnaires lorsque ces derniers changent de club. Le cas de l’OL sera particulièrement intéressant à suivre au cours des prochains mois, si l’opération a effectivement lieu.


[1] Aglietta Michel, Andreff Wladimir, Drut Bastien, « Bourse et Football », Revue d’économie politique, 2008/2 (Vol. 118), p. 255-296.

[2] En partant du postulat que le cours de l’action de l’OL ne s’effondrera pas davantage, celui-ci ayant déjà connu une baisse de près de 30% en un an.  

[3] Bien que des mécanismes contractuels peuvent également permettre d’organiser la sortie des actionnaires de clubs non cotés et donc renforcer la liquidité des titres de ces clubs (v. ci-dessous sur les scenarios en cas de départ du joueur).  

[4] Ni cette liste, ni la présentation de chaque mécanisme, n’ont vocation à être exhaustives. Il n’est pas non plus question d’identifier le meilleur schéma pour réaliser l’opération, ce qui nécessiterait une analyse plus approfondie et une prise en compte des enjeux fiscaux.

[5] Article L225-197-1 du Code de commerce.

[6] L’OL auto-détenait ainsi 751 564 actions au 30 avril 2020. L’autorisation donnée au CA de procéder à des rachats d’actions a été renouvelée par l’AGM du 26 novembre 2020.

[7] Article L. 225-197-1 al. 8 du Code de commerce.

[8] En effet, la compensation de créances est assimilée à un apport en numéraire. Autrement dit, si la société a une dette envers quelqu’un, ce dernier peut souscrire à une augmentation de capital de la société en « payant » avec cette créance si elle est certaine, liquide et exigible. Or, le salaire est par exemple bien une dette de la société envers le salarié.

[9] Article L. 225-177 du Code de commerce.

La Veille

La veille de la Transversale #3

  • 1 mars 20215 avril 2021
  • par Anthony Bouvier

Chaque semaine, La Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

Coupe du Monde de football 2022

Mondial 2022 : Le Qatar soupçonné de minimiser le nombre de morts sur ses chantiers

Une enquête du Guardian révèle le nombre de morts provoqués par les chantiers du Mondial de 2022, remettant en cause les chiffres officiellement déclarés par le Qatar. Quelques 6 500 travailleurs migrants travaillant sur le mondial seraient ainsi décédés depuis 2010, à l’antipode des 37 décès déclarés par le Qatar qui affirme que ces chiffres ne sont pas directement liés aux chantiers de la compétition.

Coupe du monde 2022 au Qatar : l’association anticorruption Anticor se porte partie civile

L’association française anticorruption Anticor s’est constituée partie civile dans le cadre de l’enquête sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde 2022. Une commission dédiée à l’étude sur la corruption dans le sport a d’ailleurs été créée au sein de l’association.

Fin du jeu à Marseille

Cataldo : « Face à Eyraud, on jouait notre survie », entretien avec Christian Cataldo, président des Dodgers

Le président des Dodgers, se déclare soulagé par la réactivité et les annonces du propriétaire de l’OM. Satisfait de l’éviction de Jacques-Henri Eyraud au profit de Longoria, il espère que ces premières annonces ne sont qu’un avant-goût des réformes que McCourt prévoit pour le club marseillais et ses supporters.

McCourt va faire fumer le chéquier

McCourt compterait calmer la colère des supporters marseillais en réaffirmant son attachement au projet sportif. Cela passe notamment par l’augmentation du budget de l’Olympique de Marseille pour le prochain mercato.

Sport et jetons non fongibles (NFT)

Les objets numériques, nouvel eldorado des collectionneurs

Les startups développant des objets numériques sur le mécanisme des non-fungibles tokens (NFT) se multiplient autour du globe, à l’image de la plateforme Top Shot spécialisée dans la vente de séquences vidéo de matchs de basket ou des français Sorare. Le mécanisme des NFT, basé sur la technologie Blockchain, permet une authenticité et une traçabilité parfaite des objets numériques, ce qui rend particulièrement friands les collectionneurs.

Sorare, startup tricolore spécialisée dans les NFTs, lève 48 millions d’euros

Une startup tricolore spécialisée dans la vente de cartes de joueurs en version numérique a levé 48 millions d’euros ces dernières semaines. De nombreuses personnalités y ont investi, dont les joueurs Gérard Piqué, Antoine Griezmann ou l’entrepreneur Gary Vaynerchuk.

En bonus, nous vous proposons cette semaine de suivre sur Linkedin l’actualité du Cercle de Réflexion sur le Droit Pénal Sportif qui a publié sa première newsletter sur ce thème.

La Veille

La veille de la Transversale #2

  • 22 février 20215 avril 2021
  • par Ornella Polito

Chaque semaine, La Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

L’Olympique de Marseille en mouvement

« On ne peut pas démissionner d’un CDD », la relation entre André Villas-Boas et l’Olympique de Marseille

Mis à pied par l’OM après la remise de sa démission aux dirigeants de l’OM, André Villas-Boas n’avait pas le droit de démissionner unilatéralement dans le cadre d’un CDD. S’ouvrira donc certainement une procédure de conciliation qui, en cas d’échec, pourrait entraîner le prononcé d’une rupture anticipée du CDD pour faute grave à l’encontre de l’entraîneur portugais.

L’OM peut-il vraiment résilier la convention avec les groupes de supporters ?

L’OM a indiqué son intention de prononcer la résiliation de la convention qui le lie aux associations de supporters “pour faute” tout en laissant une porte ouverte à la négociation jusqu’au 1er mars. Dans l’hypothèse d’une résiliation, le degré de gravité de la faute devra être démontré, et le lien de causalité entre les incidents et les groupes de supporters devra être établi. A ce jour, seuls des supporters, à titre individuel, ont fait l’objet de poursuites pénales.

Mediapro et les droits TV : les retombées

Droits TV : Pour le député Cédric Roussel, cet accord est « une bouffée d’oxygène »

Le député se réjouit de l’accord conclu entre la Ligue et Canal+. Il souhaite néanmoins tirer les leçons de cet épisode en demandant une réflexion complète du football français avant le prochain appel d’offres des droits TV, en particulier sur des lots qui pourraient répondre davantage à la révolution numérique et à l’usage de la consommation du spectacle sportif et du football à la télévision. 

Question-réponse au Sénat sur l’affaire Mediapro et le rendement de la taxe prévue à l’article 302 bis ZE du code général des impôts

L’intégralité du produit de la taxe Buffet avait été affecté à l’Agence nationale du sport (ANS), en relevant même le plafond de la taxe de 34,1 millions d’euros par rapport à 2020. Cette taxe ayant en grande partie pour assiette le contrat de diffusion des droits TV de Ligue 1, la crise Mediapro met en danger ce soutien essentiel à l’ANS. La ministre tente cependant de rassurer sur son effectivité, en proposant une compensation des ressources de l’ANS, notamment par une augmentation d’autres taxes la finançant. 

Les « gros » clubs devraient profiter de la nouvelle répartition des droits TV

Si un partage égalitaire était initialement prévu pour la période 2020-2024, le contrat finalement signé avec Canal + jusqu’à la fin de la saison, avec des droits divisés par deux, obligent sans doute à revenir au système de répartition du cycle précédent (2016-2020), plus favorable aux « grands » clubs. En reprenant le système du cycle précédent et en se basant sur le classement à la 24e journée, les onze derniers du Championnat auraient des recettes en baisse.

L’inventivité des responsables face à la crise sanitaire

Comment engager les supporters les jours de match et hors jours de match pendant la période de huis clos ?

Pendant cette période de huit clos, des efforts sont à déployer dans la relation club-supporter afin d’engager ce dernier dans la rencontre. Pour cela, il est important de ramener les supporters sur des plateformes propres aux clubs comme le site, la boutique, l’application. De l’avant-match à l’après-match, il faut créer de l’animation en dehors du terrain en partageant avec le fan des informations pratiques et ludiques personnalisées.

Un calendrier F1 tournant pour redonner de la valeur à certains GP ?

Annoncé pour la saison 2021, le calendrier de la F1 comprend un record de 23 Grands Prix, et ce malgré la crise sanitaire. La solution ? Un système de rotation entre certains circuits suivant les années, qui permettrait de réduire la pression sur le personnel des écuries en évitant les calendriers trop denses, tout en augmentant la valeur des épreuves.

Jean-Michel Aulas et la révolution qui vient

J-M Aulas présente les solutions permettant de contourner les pertes du club liées à la crise : une baisse du salaire des joueurs compensée par des primes ou des actions. En imaginant une compensation par actions, les joueurs qui l’acceptent pourront bénéficier d’une éventuelle valorisation de la cotation OL Groupe et revendre les actions avec plus-value, ce qui pourrait aussi mettre en péril leur stabilité salariale.

La Veille

La veille de La Transversale #1

  • 15 février 20215 avril 2021
  • par Malcolm Ali Fils

Chaque semaine, La Transversale vous donne accès à un éclairage scientifique de l’actualité sportive, en recensant les derniers articles publiés.

Football, économie…et COVID-19

La ligue chiffre à plus d’un milliard la perte des clubs pour la saison 2020/21

Les pertes des clubs professionnels sont estimées à plus d’un milliard d’euros par la ligue professionnelle de football (LFP). Ayant déjà soutenu le football professionnel pour la saison en cours, l’État est de nouveau appelé à discuter avec la LFP d’un plan de soutien d’urgence.

Joseph Oughourlian (RC Lens) sur la crise économique : « Quand la tempête se transforme en tsunami … »

Tous les parties prenantes du RC Lens, du propriétaire du club aux collectivités territoriales en passant par les joueurs et les prestataires, consentent à faire des efforts pour maintenir le club à flot économiquement. Cela passe, entre autres, par des réductions de salaires et des subventions.

Une saison blanche à l’étude pour le football amateur

Hors Ligue 1, Ligue 2, Première division féminine et Coupe de France masculine, le football est à l’arrêt. La FFF négocie avec son ministère de tutelle pour la reprise de la deuxième division féminine, de la N2 masculine (4ème division) et de la Coupe de France féminine. Pour le reste une saison blanche est à l’étude.

La NBA et les Français : une histoire d’amour 

BeIN sports, réseaux sociaux, ventes de maillots … Les Français sont les européens les plus accrocs à la NBA

Les Français aiment la NBA, comme le prouve son audience, à la fois à la télévision et sur le NBA league pass. Cela se ressent aussi au niveau de l’engagement, en témoigne le classement européen de la France en matière de ventes de maillots ou la vitesse à laquelle se sont vendues les places pour le NBA Paris game 2020.

Au-delà de la performance, l’esthétique du football, 

Le football est-il un art ?

On retrouve dans le football des problématiques proprement artistiques : l’idée de beau qui transcende les logiques partisanes, l’émotion collective mais aussi la perception subjective. Le footballeur peut autant créer du beau par des élans de grâce que via la répétition mécanique de gestes. Comme tout art, son accès ne passe pas seulement par la capacité de son auteur à l’expliquer mais nécessite l’éclairage d’experts pour en éclairer la portée et en suivre l’évolution.

Vendre le stade Vélodrome

Peut-on vendre un stade en France ?

Maire de Marseille, Benoît Payan, a lancé l’idée de vendre le Stade Vélodrome. D’ici à une possible vente, de nombreuses étapes juridiques, administratives, financières et commerciales se profilent. Cependant, un détail peut tout chambouler, un engagement contractuel, comme celui qui lie la ville de Marseille à Arema, filiale de Bouygues.

« Des années et peut-être des dizaines de millions d’euros pour la ville »

Une année de négociation, il s’agit du temps estimé nécessaire à la rupture du partenariat entre la ville de Marseille et Arema concernant le stade Vélodrome. Cette résiliation pourrait coûter des dizaines de millions d’euros à la ville.

Le FC Barcelone, institution ou entreprise au bord de la faillite ?

« Si on parlait d’une société normale, le Barça serait au devant d’une possible faillite »

La situation économique du FC Barcelone est catastrophique. La faute à des échéances à court terme et à l’impossibilité de générer la trésorerie suffisante pour les honorer. Cependant, si le FC Barcelone n’est pas encore perdu, son salut passe par des mesures drastiques.

Une nouvelle mouture de la Ligue des Champions pour calmer les sécessionnistes 

L’UEFA envisage de réformer la Ligue des Champions, sous la menace d’une scission

Face au risque de voir les clubs les plus riches monter une « superligue européenne », l’UEFA a décidé de changer le format de la Ligue des Champions à partir de 2024. Plus d’équipes, plus de matchs et exit les matchs aller-retour pendant la phase de poules.

    La zone grise

    Le combat perpétuel de l’Agence Mondiale Antidopage

    • 26 novembre 20204 mars 2021
    • par Justine Le Gall

    L’Agence mondiale antidopage, surnommée « l’AMA », est une agence qui a été créée le 10 novembre 1999 afin de lutter contre le dopage. C’est une pratique ancienne qui est apparue durant l’Antiquité en même temps que les premières compétitions sportives comme les Jeux Olympiques. Elle correspond à la prise de substances illicites de la part des sportifs de haut niveau.

    Les sportifs ont toujours cherché à améliorer leurs performances. Des méthodes pharmacologiques étaient utilisées, comme par exemple le taureau pour les lanceurs ou encore la viande de chèvre pour les sauteurs. Tandis que le but des lanceurs étaient de reproduire la force des taureaux, les sauteurs avaient l’espoir de sauter plus haut que les autres.

    Depuis, les enjeux économiques, financiers et idéologiques autour du dopage n’ont cessés d’évoluer. Il était donc nécessaire de trouver un moyen de lutter efficacement contre cette pratique lors des compétitions sportives. Les moyens pharmacologiques sont devenus de plus en plus ciblés et malgré la création de l’AMA qui vise à dissuader les sportifs de haut niveau de consommer des substances illégales, la tentation est encore réelle et très présente dans le sport. 

    La création attendue de l’AMA

    Crédits : Mines-ParisTech.jpg

    Les premières tentatives de réglementation du dopage sont apparues en 1920. Au départ, les fédérations internationales comme celle d’athlétisme ont commencé par interdire le dopage durant leur compétition. Cependant, faute de test efficace, une faiblesse existait et les sportifs continuaient de se doper. Ce n’est que dans les années 1960 que les premiers tests se sont avérés utiles. Les contrôles n’ont dès lors cessé de croître et il a fallu attendre les années 1999 avant que les premières lois antidopage soient adoptées en France. 

    La création de l’Agence mondiale antidopage a donné suite à l’affaire Festina qui, à l’époque, a fait couler beaucoup d’encre. Cette affaire était en lien avec le fameux Tour de France de 1998. Le médecin de l’équipe Festina a été controlé par la douane française qui aurait découvert dans sa voiture plus de quatre cents flacons de produits dopants et stupéfiants, 120 capsules d’amphétamines et d’autres produits relatifs au dopage. Face à une telle évidence, plusieurs personnes de l’équipe ont fini par avouer l’existence d’un dopage organisé au sein de l’équipe. Des coureurs comme Christophe Moreau ou encore Laurent Brochard ont rapidement été accusés d’avoir pris des substances pour améliorer leurs performances. 

    Jean-Marie Leblanc, le directeur du Tour, a donc décidé d’exclure Festina de la compétition pour « manquement à l’éthique ». Décision contestée par les coureurs mais qui se révèlera justifiée après des contrôles positifs au dopage. 

    Le dopage ne pouvait plus être toléré au sein des compétitions sportives. Cela allait à l’encontre des valeurs que devait prôner un sportif de haut niveau comme le respect envers les autres concurrents et l’éthique.  L’AMA est ainsi apparue peu de temps après cette affaire, dans un contexte de nécessité absolue et a même créé le Code mondial anti dopage afin d’asseoir son autorité. 

    Un dopage encore trop présent malgré l’impact positif de sa création 

    Crédits : Futura-Sciences

    Malgré la création de cette agence et l’impact positif qu’elle a eu sur l’ensemble du mouvement sportif, le dopage reste très présent. La majorité des sports est concernée et les techniques de dopage sont de plus en plus sophistiquées. Les joueurs apprennent à éviter les contrôles de manière subtile afin de ne pas être exclus de la compétition sportive qui les attend. 

    Le protocole concernant les contrôles n’est pas le même en fonction des sports et des pays. Pour certains, les dates de contrôle de dopage sont données à l’avance, ce qui rend bien évidemment cet acte très facile à dissimuler. L’oscar sera attribué au sportif qui effectuera la crise de panique la plus vraisemblable afin de se soustraire au contrôle antidopage.

    Sans grande surprise, le cyclisme est le sport le plus touché par le dopage. L’athlétisme se positionne juste derrière et les athlètes contrôlés positifs sont essentiellement Jamaïcains et Américains. Ces deux pays dominent le monde athlétique depuis des années et veulent donc préserver leur notoriété. Le dopage, représente beaucoup pour les États. Tandis que la Chine durant des années, a utilisé les Jeux Olympiques pour montrer sa prédominance culturelle et politique face aux États-Unis, la Jamaïque a tenu à montrer sa place sportive dans le monde, notamment grâce à Usain Bolt. 

    L’envie d’affirmer sa supériorité pour un pays à travers le sport pousse les sportifs à prendre des produits illégaux afin d’être le meilleur. C’est pourquoi la lutte contre le dopage est constamment en évolution. Les contrôles doivent se montrer efficaces et doivent continuer de dissuader la majorité des sportifs de haut niveau à prendre ces substances. 

    Des intérêts à prendre en considération avec les droits de la personnalité du sportif 

    Crédits : Le Soir

    Néanmoins, il ne faut pas oublier les droits de la personnalité du sportif qui sont à prendre en considération lorsque l’on sanctionne un sportif ayant été controlé positif au dopage. Les contrôles antidopage peuvent être effectués en tout temps, en tout lieu et à toute heure. Quant au sportif, il bénéficie, comme chaque individu, de l’inviolabilité du domicile et de la protection qui s’y attache. C’est pourquoi il est important de vérifier si les atteintes qui lui sont portées s’accompagnent de garanties suffisantes. L’atteinte à sa réputation entre également en jeu lors de sa suspension. Pour les besoins de la lutte contre ce fléau, il existe un grand risque de s’en prendre aux libertés individuelles.

    Il est donc nécessaire, selon l’ordonnance du Code mondial antidopage, « d’assurer une stricte proportionnalité entre les atteintes portées aux droits du sportif et les enjeux de la lutte contre le dopage ». Cette proportionnalité s’appliquera à chaque cas selon les circonstances. 

    Le Tribunal arbitral du sport a tout de même décidé à plusieurs reprises, notamment dans l’arrêt Guerrero du 30 juillet 2018, de faire primer les intérêts de l’AMA face au sportif, et semble alors prendre le dessus sur les intérêts du sportif. Dans cette affaire, un joueur de football péruvien a été suspendu après avoir effectué un contrôle suite à un match face à l’Argentine lors de la Coupe du Monde de la Fifa en 2018. Il a été contrôlé positif mais a voulu faire appel au Tribunal arbitral du sport (TAS) en avançant que le contrôle n’avait pas respecté ses droits de la personnalité. En effet,  la sanction alléguée par le TAS ruine sa réputation en l’empêchant de dégager un certain revenu en exerçant son métier. Cependant, le TAS a confirmé cette suspension. L’atteinte à la réputation d’un sportif de haut niveau durant sa suspension n’est pas suffisante pour retenir une atteinte à sa personnalité. 

    Le Conseil d’État en France a également validé la suspension provisoire de 4 ans de Clémence Calvin, une cycliste française. Selon sa version des faits, elle aurait été contrôlée devant une boulangerie et sous la pression des contrôleurs, aurait fait tomber son enfant par terre alors qu’elle le tenait dans les bras. Cependant, cela n’aurait pas suffit pour faire primer son intérêt personnel. Le Conseil d’Etat relève en effet que les contrôleurs se sont présentés et qu’elle était à l’approche d’une compétition sportive. Elle n’était pas à l’endroit qu’elle avait indiqué et ne pouvait pas être étonnée lorsque les contrôleurs l’ont trouvée. L’intérêt de l’AMA, qui est de préserver l’intégrité des sportifs, a donc primé face à une potentielle atteinte à sa personnalité. 

    Ainsi, malgré les innovations, notamment juridiques, le dopage reste un fléau dans le monde du sport. S’il apparaît qu’il existera toujours des sportifs essayant de prendre des substances illicites en vue d’être le meilleur, l’AMA se voit incomber la lourde charge de continuer sans cesse d’innover afin de limiter le plus possible de telles pratiques.

    Source : Wikipédia


    La zone grise

    Arbitrage : quand la machine remplace l’homme

    • 22 novembre 20204 mars 2021
    • par Alexandre Doligez

    Souvent discuté, polémiqué, pris à parti, autant par les acteurs que les spectateurs, l’arbitrage est toujours au cœur des débats. Le monde sportif, dont la bonne foi pourrait parfois être remise en question, a coutume de le dénoncer afin de mettre en évidence ses limites. Il peut aussi faire partie de la beauté et du charme du sport. En effet, son rôle central et l’importance de ses décisions font qu’il est un l’un des acteurs principaux d’une rencontre sportive, au même titre que les sportifs ou les entraîneurs. Néanmoins, les enjeux économiques grandissants le contraignent à être aidé par un atout qui devient de plus en plus intrusif : l’Intelligence Artificielle.

    Plus besoin de la présenter, son implication dans la société est débordante et le monde sportif n’y échappe pas. Outre son implication dans l’optimisation de la performance des sportifs (notamment grâce à son importance dans le traitement de données), elle se développe dans l’arbitrage de sports tels que la gymnastique, le football ou encore le tennis.

    Son objectif est clair : rendre l’arbitrage de plus en plus juste, amenant une réglementation toujours plus précise ne laissant pas la place au moindre écart. Fini les erreurs de jugement et d’interprétation ; fini les possibles décisions influencées ; fini les comportements litigieux. Tout mène à uniformiser les règles des jeux pour pouvoir rendre les décisions de moins en moins flexibles.

    Crédits : Freepik

    Bien que l’intelligence artificielle vienne à la rescousse des arbitres sportifs, nous pouvons quand même nous poser la question sur le rôle de l’erreur d’arbitrage dans le sport. Il est vrai qu’elle est devenue un indicateur phare faisant partie du jeu et peut amener un véritable sentiment d’injustice. Mais est-ce que cela ne participe pas au charme d’une rencontre sportive en apportant une pointe de singularité ? Devons-nous véritablement réorganiser nos rencontres sportives autour de l’Intelligence Artificielle, au risque de sacrifier nos coutumes et nos traditions ?

    L’arbitre humain est-il encore utile ? 

    Il est vrai que cette question peut paraître très philosophique voire existentielle, mais lorsque l’on observe le monde sportif actuel et son évolution, elle est totalement légitime.

    Prenons le tennis comme premier exemple. Ces Masters de Londres 2020 ont amené la disparition des juges de ligne ; des arbitres peu souvent mis en valeur, mais qui sont primordiaux. Faut-il les sacrifier au profit de l’Intelligence Artificielle, matérialisé par le « Hawk-eye », qui a la capacité de décortiquer la trace de la balle en une poignée de millisecondes ? Devons-nous les remplacer par des voix préenregistrées comme si nous voulions quand même garder une dose d’humanité ?

    Évidemment, cette technologie permet de fluidifier le jeu, ce qui a pour objectif de dynamiser ce sport (qui perd en attractivité). Cependant si nous continuons dans cette logique, que devient l’arbitre de chaise ? Son seul rôle est d’annoncer le score, perdant presque une totale influence dans la rencontre. Vu la rapidité de l’évolution, il pourrait même disparaître laissant place à une voix préenregistrée. Le jeu serait alors uniquement rythmé par l’Intelligence Artificielle.

    Crédits : Dreamtime

    Un autre exemple peut être celui du football, sport tellement populaire où l’arbitrage est le plus souvent décrié. Dans ce sport, le sacrifice arbitral a déjà débuté. Cela fait maintenant deux ans que les arbitres additionnels en charge de la surface de réparation ont laissé leur place à la Goal-line Technology. Un passage de cinq à trois arbitres de terrain, mais qui laisse entrevoir seulement le commencement. En effet, nous pouvons d’ores et déjà indiquer que les jours des arbitres de touche sont comptés. Leur degré et temps d’appréciation sont souvent jugés trop limités d’un point de vue de leur fiabilité, ce qui aura raison d’eux.

    La FIFA elle-même a pu affirmer que l’IA est un outil essentiel pour améliorer l’Assistance Vidéo, les dernières études ayant montré que la technologie de suivi visuel et les algorithmes permettent de contrôler les cas de hors-jeu plus facilement.

    Crédits : France 3

    Mais la véritable question porte sur la capacité qu’a ce sport d’endosser toutes ces nouveautés. Le problème, ne serait-il pas l’uniformisation des règles du jeu ?  Les arbitres sont livrés à eux-mêmes, malgré tous les enjeux qui en dépendent, avec des règles qui changent constamment, comme les situations de fautes de main ou de Hors-jeux. L’IA arrivera-t-elle à faire mieux et dans quelles conditions ?

    La finalité pourrait être semblable à la situation imaginée pour le tennis : un match guidé par l’intelligence Artificielle. Imaginez un peu ! Un match comme dans la célèbre série « Galactik Football » pour les amateurs. Des matchs guidés par une entité supérieure qui posséderait la vérité unique pour amener de la justice dans une rencontre sportive où les décisions sont traditionnellement contestées. Je préfère encore ce bon vieux Collina, arbitre légendaire qui savait calmer les joueurs les plus téméraires.

    Crédits : Le site Info

    Continuons avec le dernier sport qui verra l’IA arriver très prochainement au niveau de l’arbitrage : la gymnastique. Toutes les figures y sont décortiquées, analysées et chiffrées afin que la note du gymnaste soit attribuée directement par l’IA et non par des juges humains. Les données aideront les juges à trancher des différences qui ne sont pas forcément visible à l’œil nu, en particulier à un niveau Olympique. Les notes ne seront que mieux accueillies par les athlètes.

    Crédits : France 3

    Si cela peut laisser penser au premier abord que les notes seront désormais plus objectives, il est légitime de se demander si cela ne nuira pas à la créativité des sportifs. Espérons que l’Intelligence Artificielle sera seulement considérée comme une aide pour le Jury dans ce sport.

    Une IA qui peut faire peur

    Bien que cela ne soit pas encore totalement ficelé, l’IA arrive donc à grands pas. Sommes-nous capables de mettre de côté une partie de la mise en scène théâtrale du tennis, consistant à voir chaque arbitre jouer son rôle avec ses mimiques qui sont si particulières ? Sommes-nous capables de voir les plus grands sportifs qui nous sont chers arbitrés par des machines que nous avons conçues ?

    Quoi que l’on dise, et l’injustice, et la volonté de se libérer du cadre imposé font aussi parti du charme des rencontres sportives passées. La fameuse « Mano de Dios », la main de Maradona, serait-elle aussi connue si elle avait été refusée ? Les différences d’interprétation entre chaque supporter, ne doivent-elles pas rester au centre des débats sportifs ? Le sport serait-il aussi débattu et discuté s’il n’y avait pas d’erreurs d’arbitrage ? L’Intelligence Artificielle contribue certes à un arbitrage de plus en plus cadré. Mais les spectateurs sont aussi friands de joueurs sanguins et théâtraux comme Fognini, Kyrgios ou Benoit Paire. Des joueurs qui, malgré toutes les valeurs de sportivité et de fair-play qu’ils doivent incarner, font des erreurs humaines.

    Crédits : RMC

    Mais à leur manière ils permettent aussi de toucher une audience plus éloignée. Certaines vidéos deviennent virales et contribuent à l’expansion du sport concerné. L’Homme est aussi demandeur d’erreurs et de différences. Bien évidemment, cela peut avoir des limites. Accepter de temps en temps l’injustice à un certain degré fait aussi partie de la beauté du sport.

    Le développement de l’IA basculerait avec elle ce goût d’humanité et limiterait ces petits débordements qui font aussi partie du charme du sport et qui déchaîne les passions. L’interprétation de l’arbitre fait aussi partie de la beauté du jeu.

    Crédits : L’Equipe

    Bien que les coûts des services d’enregistrement ne soient pas excessifs, ils peuvent encore avoir certaines limites. Dernièrement, un club écossais en a fait les frais. Ce dernier a proposé à ses fans de regarder le match à l’aide d’une caméra devant suivre le ballon. Le problème ? La caméra a suivi l’arbitre de touche, confondant sa tête chauve avec le ballon. Une aubaine pour les spectateurs qui avaient déboursé 12 euros pour le match.

    Finalement, c’est une part d’humanité qui s’en va lorsque la justice artificielle arrive à grands pas. L’erreur est humaine, effacer l’erreur revient à effacer l’Homme. Réinventons nos sports tout en étant en accord avec l’histoire et les émotions qu’ils peuvent procurer.

    Navigation des articles

    1 … 6 7 8 9 10 … 13

    Rechercher

    Articles récents

    • La Veille de La Transversale #54
    • La Veille de La Transversale #53
    • COMPTE-RENDU DE LA CONFÉRENCE « ÉCHECS PASSÉS ET AVENIR DES DROITS TV DANS LE FOOTBALL »
    • La Veille de La Transversale #52
    • La Veille juridique #12 : La Transversale & Jurisportiva

    Catégories

    • Coachs sans diplôme
    • La Veille
    • La zone grise
    • Les phrases de Gérard
    • Non classé
    • Putaclic
    Thème par Colorlib Propulsé par WordPress
    • Twitter
    • Facebook
    • YouTube
    • LinkedIn
    • Instagram