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Coachs sans diplôme

Le pragmatisme, l’arbre qui cache la forêt tactique

  • 15 septembre 201916 septembre 2019
  • par Malcolm Ali Fils
Lorsqu’une idée de jeu mène à plusieurs victoires, cette dernière devient le paradigme dominant dans le football. Nous avons alors deux types d’entraineurs: ceux qui cherchent à l’imiter pour gagner à leur tour et ceux qui cherchent à s’y opposer afin de mieux le contrer. Le trait est souvent grossis à tort, afin d’englober les entraineurs qu’on ne peut classer dans les deux catégories précédentes, il s’agira donc d’une lutte entre les romantiques et les adeptes de la culture du résultat. Les entraineurs rentrant dans cette dernière catégorie seront nommés les pragmatiques. Parfois ces luttes intestines se matérialisent autour de deux entraineurs comme ce fut le cas pour Menotti et Bilardo en Argentine au siècle dernier ou Guardiola et Mourinho plus récemment. Le mot pragmatisme est utilisé par de nombreuses parties prenantes du football, parfois à raison et souvent à tort. Dans ce cas, qu’est-ce qu’un entraineur pragmatique ? 

Une définition adaptée au football 

Le pragmatisme correspond à l’attitude de quelqu’un qui s’adapte à toute situation, qui est orienté vers l’action pratique. Le pragmatisme est peu ou prou l’opposé du romantisme qui est un comportement, un caractère de quelqu’un qui se laisse dominer par l’imagination et se passionne pour les entreprises, généreuses mais utopiques. A première vue il serait donc juste d’opposer pragmatique et romantique. 

Cependant, le métier d’entraineur de part ses prérogatives s’accorde plus avec la première définition qu’avec la seconde. En effet peu importe la stratégie/idée de jeu mise en place, la tactique qui en découle doit remplir deux impératifs selon C. Ancelotti. D’une part, un système tactique idéal doit être concret, c’est-à-dire qu’il doit s’adapter aux joueurs disponibles et les mettre dans les conditions adéquates afin qu’ils puissent exprimer de manière optimale leurs qualités. D’autre part, celui-ci doit être efficace, ce qui regroupe le fait d’être équilibré, d’être flexible – plus précisément de s’adapter aux exigences du match et aux différentes dispositions tactiques des adversaires – et être rationnel, ce qui se rapproche des caractéristiques d’un système tactique concret. 

AFP

Un entraineur qui prétend au haut niveau ne peut donc être un romantique car cela rentre en totale opposition avec le système tactique idéal. De plus, nombreux sont les entraineurs arrivés dans des clubs avec des idées de jeu et des systèmes préconçus et qui ont dû les modifier afin de s’adapter à l’effectif en présence et leurs qualités. Dans le football, le pragmatisme ne prend donc aucunement en compte le paradigme de l’entraineur et il n’existe pas de réelle opposition avec le romantisme qui est marginal. 

Le romantisme n’existe pas au haut niveau

Afin de vaquer au mieux à leur mission – gagner des matchs – les entraineurs se doivent d’être pragmatique. Le romantisme n’existant qu’à la marge, nous nous devons de qualifier les protagonistes de cette lutte intestine au football autrement. Celle-ci peut être qualifiée d’opposition entre le jeu de position, dont l’idée principale réside dans l’attaque placée/la possession de balle, et le jeu de transition, qui se base sur les transitions offensive rapide/la contre-attaque. 

Les adeptes du premier furent ceux qu’on qualifiait de romantique tandis que les autres furent qualifiés de pragmatique. Cependant, le jeu de position ne déroge pas à la règle du pragmatisme. Sa mise en place nécessite de respecter les conditions précédemment évoquées d’un système tactique idéal. Il ne s’agit pas uniquement de se lancer à l’attaque de manière inconsidérée, de chercher l’esthétisme à tout prix, de défendre haut afin de satisfaire un idéal offensif. Il s’agit de maximiser ses chances de marquer et donc de gagner. Au-delà de l’adaptation, cette démarche s’inscrit dans une recherche de ce qui fonctionne effectivement afin d’atteindre la victoire. Le fer de lance du jeu de position, Pep Guardiola, se considère lui-même comme un pragmatique. Les adaptations et les évolutions de son style de jeu en fonction du championnat et des joueurs à disposition vont dans le sens de cette affirmation.

Reuters

Le choix de l’un ou l’autre paradigme, variantes comprises, est surtout régi par la voie que l’on pense la plus efficace pour gagner et les joueurs qui sont à disposition. Ce choix n’a donc rien de romantique même si d’autres paramètres rentrent en compte, tels que la sensibilité de l’entraîneur ou les envies du public, qui eux peuvent s’apparenter à une réminiscence romantique dans un monde qui n’y est pas adapté. 

 Pour gagner un match de football, il faut marquer, et pour marquer il faut avoir le ballon. A l’instant t, si je veux marquer, il me faut le ballon dans les pieds, sans vouloir enfoncer de portes ouvertes. Donc, à une échelle de tout un match et non plus simplement au moment t, en ayant une très grande possession de balle, j’augmente mes chances de marquer. Dans le même temps je réduis également les chances de l’adversaire de marquer puisque lui-même, pour marquer, devra avoir le ballon. L’analyse et la démarche ne prenne nullement en compte le style de jeu, la beauté ou la qualité du spectacle à offrir aux observateurs. Le but du jeu est de gagner, et c’est strictement cela qui motive la manière de jouer, rien de plus. La manière de faire n’est qu’un moyen. Le style n’est que le comment, pas le pourquoi.

– Pep Guardiola 
Coachs sans diplôme

Les enseignements du feuilleton Neymar JR

  • 14 septembre 201916 septembre 2019
  • par Melvil Chirouze
Lors de l’été 2017, le dossier Neymar avait tenu en haleine tout le monde du football jusqu’à sa signature au Paris Saint-Germain le 3 août. Deux ans plus tard, la saison estivale et son traditionnel marché des transferts ont une nouvelle fois été marqués par l’avenir du joueur brésilien, alimentant chaque jour les articles de presse et les discussions. Mais contrairement à l’épisode 2017, l’épisode 2019 fut bien moins passionnant à suivre, tout du moins sur le plan moral. Une semaine après la fermeture du mercato, certains enseignements peuvent néanmoins être tirés sur ce feuilleton sans précédent qui aura vu finalement Neymar rester au sein du club parisien.
Une presse internationale sans limites

On le sait, la période des transferts est une période vaste pour les journalistes. Des rumeurs, des enquêtes, des infos exclusives, le mercato est un intermède également intense au cours d’une saison pour la presse. Mais alors que cette dernière connait une grave crise de confiance chez son lectorat à cause notamment d’un traitement de l’information parfois peu professionnel et peu moral, le cas Neymar n’a pas permis de redorer sa réputation. Pire, elle semble en jouer et elle a trouvé dans le feuilleton de l’été, le parfait mélange pour satisfaire ses intérêts. Mais quels sont les intérêts d’un média ? On pourrait penser qu’avant tout c’est d’informer de manière impartiale le lecteur. Du moins, en France, puisqu’on sait qu’en Espagne, un autre type de journalisme s’exerce, où la prise de points de vue objectif ou non est bien encrée dans les moeurs.
Aujourd’hui, on peut cependant s’interroger si l’objectif d’information est LA priorité des journalistes au sein de leur rédaction. On peut affirmer que la recherche de buzz et donc d’un plus large public est devenue commun au détriment de la qualité et de la véracité de l’information relayée.
Le suivi des envies de départ de Neymar n’y a pas échappé et a même atteint son paroxysme.

Tout au long de l’été, les médias spécialisés du monde entier ont consacré quasi-quotidiennement un article relatif à l’avenir de l’ancien joueur de Sao Paulo. Avec à chaque fois, un contenu toujours plus inventif. Il faut savoir que dans un dossier aussi important et complexe que celui-ci, avec une dimension sportive mais aussi commerciale, peu de personnes participent aux négociations.
On peut surement les compter sur les doigts de deux mains. Les présidents des deux clubs concernés, le joueur et son entourage proche, et les intermédiaires de confiance. Au regard des enjeux, il serait impensable que ces personnes là trahissent les négociations en dévoilant tout type d’informations en lien avec le potentiel transfert du joueur.
Mais de l’autre coté, les médias ne peuvent rester silencieux en attendant le dénouement de l’affaire. Bloquées, les diverses rédactions sont dans l’obligation de monter de toutes pièces un scénario, avec toujours en tête la vente d’un maximum de papiers. Et c’est là où la morale disparait. Le rationnel et le probable ne vendent pas, il faut du sensationnel et de l’original.
C’est pour ces raisons que durant l’été, un nombre incalculable de prétendus informations est sorti dans la presse concernant les modalités du transfert du brésilien. On ne peut tous les citer tellement les éléments s’inter-changeaient à chaque fois. Il comprenait pour le Barça une certaine somme d’argent avec l’ajout de joueurs comme Démbélé, Coutinho, Rakitic, Vidal, Semedo, Todibo, rien que ça. Coté Real, le procédé était le même avec une forte somme d’argent et l’ajout de joueurs comme Bale, James, Isco ou encore Navas. On a également eu le droit à un prêt de Flamengo ! La palme d’or pourrait également revenir au journal qui a annoncé que Neymar était prêt à mettre 20M de sa poche pour forcer son départ. Quand le ridicule ne tue pas…
Il y avait peut être une part de vérité parmi ce flux de rumeurs mais il parait impensable que chaque jour, les dirigeants parisiens recevaient de telles propositions.

On peut donc clairement pointer du doigt des méthodes journalistiques peu éthiques et peu reluisantes pour l’image de ce métier. Mais les journalistes profitent d’une société peu avertie et demandeuse d’infos toujours plus détonnantes, et ce même en l’absence de vérité. Ils sont également utilisés consciemment et inconsciemment par les clubs pour faire passer un message ou pour faire pression sur telle ou telle partie. Le dossier Neymar en a donc été le parfait symbole, desservant ainsi les valeurs humaines du football et l’essence du jeu qui doit se jouer uniquement sur le terrain.

Un joueur prêt à tout pour partir

Depuis son arrivée au PSG, le comportement de Neymar est scruté à chaque instant. Durant sa première année, certains l’ont senti loin d’être adapté à son nouveau club et sa nouvelle ville d’adoption. Suite à l’arrivée du coach allemand, Thomas Tuchel, une embellie a été aperçu très nettement sur le visage du brésilien qui se disait « prêt à mourir » pour son entraineur et n’hésitant pas à embrasser l’écusson de son club. Mais à chaque fois, rien ne se passait comme prévu, la faute à deux blessures à la cheville, l’éloignant des terrains plusieurs mois deux saisons de suite.
On peut également citer ses affaires judiciaires contre son ancien club, le FC Barcelone, avec une mannequin brésilienne l’accusant de viol ou avec le provocant supporter rennais. Pour un homme aussi humain et émotif que Neymar, ses ennuis sportifs et extra-sportifs ne pouvaient pas rester sans conséquences. Alors que son avocat était présent à Paris en fin de saison dernière pour évoquer une prolongation, l’accumulation d’événements fâcheux à son encontre a semble-t-il finit par convaincre Neymar que la meilleure solution était de partir loin de Paris. En cas de départ, sa destination de prédilection fut un retour à Barcelone. Une fois sa décision prise, ses différents conseillers comme Pini Zahavi ont exercé un lobbying constant auprès du board barcelonais pour convaincre ce dernier que son recrutement était devenu une nécessité. Tout comme ses anciens coéquipiers et amis, Luis Suarez et Messi, qui ont révélé ouvertement leur désir de revoir le brésilien parmi eux. Malgré des finances peu prospères, ce travail se révéla fructueux et les dirigeants du Barça ont peu à peu pris contact avec leurs homologues parisiens. Pendant ce temps-là, le numéro 10 de la Selecao s’est mué dans son silence afin de ne se fermer aucune porte en cas d’échec des négociations. Il n’aurait en effet pas été insensible à un possible envol vers une autre capitale, celle d’Espagne où Florentino Perez lui fait la cour depuis des années. Mais, il ne s’empêcha pas, lors de ses quelques rares apparitions médiatiques, à forcer un peu plus son départ comme lors de la fameuse interview où il déclare que l’un de ses souvenirs les plus mémorables est la remontada… du Barça contre le PSG. Etrange timing mais pas anodin. Son souhait de partir doit être respecté mais il y a meilleur manière pour le faire, surtout quand on pense à tout ce que le club et les supporters ont pu faire pour lui. Sportivement, un départ lors de ce mercato de Neymar aurait encré à jamais son aventure parisienne comme un échec. Il lui reste donc au moins une saison pour retrouver ses ambitions en commun avec celles du PSG et ainsi reprendre le fil de sa carrière.

Crédit : Anne-Christine Poujoulat / AFP

Un Leonardo imperturbable

Revenu après 6 ans d’absence, Leonardo, nouveau directeur sportif du PSG, n’a pas eu un été facile à gérer pour son retour. Outre une institution à renforcer et une image à redorer, le brésilien se devait de réaliser un mercato au niveau des attentes des supporters et des besoins du club. Si l’on prend en compte l’énergie et le temps dépensés dans l’affaire Neymar, on ne peut que le féliciter avec les arrivées entre autres de Navas, Icardi, Gueye et Sarabia. Car, la gestion du numéro 10 parisien n’a pas été de tout repos. Entre un joueur et son entourage prêts à tout pour partir, la pression des dirigeants qataris et le peu d’offres intéressantes reçues, « Leo » n’avait pas le droit à l’erreur. Par sa communication et son sens de la négociation, il a préservé les intérêts du PSG tout au long de l’été. Surtout, que le potentiel départ de la star brésilienne n’était pas qu’un enjeu sportif, l’image du PSG et donc du Qatar était en jeu dans ces négociations, d’autant plus qu’elles étaient menées avec leur nouveau rival catalan.
Finalement, l’ancien milanais a gardé un cap clair et n’a pas cédé face aux pressions des diverses parties et de leurs offres, et ce même si cela entrainait la conservation un an de plus d’un joueur non content de sa situation au club. Malmené depuis plusieurs années, le club parisien ressort clairement vainqueur de ces négociations en s’étant montré ferme à la fois face au clan Neymar et face aux cadors européens. L’Europe est désormais prévenue et Paris peut d’ors et déjà remercier son directeur sportif. Une « victoire » qui en appelle d’autres pour reconstruire et forger une solide réputation au club de la capitale.

Crédit : Fred Dugit / Le Parisien

Une division au sein des supporters et un lien à rétablir entre le joueur et eux

L’été est synonyme de vacances mais même en vacances, les supporters de football ne mettent pas en parenthèses leur club. C’est ainsi que le cas Neymar a alimenté les débats au sein des supporters parisiens. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que tous les avis étaient loin d’être partagés par tous. On a souvent retrouvé des positions extrêmes comme en témoigne certains Ultras d’Auteuil et leurs banderoles hostiles et insultantes envers leur joueur et les fans inconditionnés du brésilien sur Twitter avec le #LeCheminDuROI. Alors, quand le mercato a fermé ses portes et que l’ancien du Barça était encore dans les rangs du PSG, sa réhabilitation auprès des supporters parisiens a forcément posé question. En marge de la réception de Strasbourg, une divergence est née, sous fond de liberté d’expression, entre le CUP et le club. Le premier voulant réaffirmer son hostilité à l’égard de leur star quand le second voulait calmer le jeu. La solution viendra peut être par la voie du consensus entre fermeté et ouverture. Les dirigeants parisiens auront pour rôle de rétablir l’image de leur joueur en dictant une démarche à suivre où Neymar ne pourra objecter. Ce dernier devra faire preuve d’un professionnalisme sans précédent s’il veut reconquérir les coeurs de ses supporters. Cela passera par une communication sincère et claire ainsi que de grandes prestations sur le terrain. Après cela, peut-être que la partie réfractaire à son égard pourra entrevoir le chemin de la réconciliation. Car la présence de Neymar au PSG doit être une chance et non un fardeau. Le natif de Mogi Das Cruzes a trop souvent fait parler de lui en dehors des terrains ces derniers temps et beaucoup ont oublié qu’il était un Top 3 mondial lorsqu’il était en possession de ses moyens. La réconciliation passera donc par les terrains et en dehors où Neymar n’aura plus la légitimité de demander autant de privilèges qu’il n’a eus jusqu’alors.
Toutes les parties ont ainsi les cartes entre leurs mains et chacun devra mettre du sien pour défendre un interêt commun : celui du PSG.

Crédit : Arnaud Journois / Le Parisien

 

Melvil Chirouze ( @iamxmelvil )

Coachs sans diplôme

Bilan du mercato du PSG (Partie I)

  • 10 septembre 20193 avril 2023
  • par Melvil Chirouze
Avant l’ouverture du mercato estival, nous avions dressé le mercato « idéal » du PSG en vue de la saison 2019-2020. Après de nombreux échecs sur la scène européenne et des tensions en interne, il était temps de donner un nouveau souffle au projet parisien.
Le 2 septembre dernier, le marché des transferts s’est refermé et il est désormais l’heure de faire le bilan. Pari réussi ou pas ? Verdict dans cette première partie qui s’intéresse exclusivement à la sphère dirigeante du club parisien.
Un club repris en main par Leonardo, Nasser en retrait

On ne peut aborder cette intersaison sans commenter le retour de Leonardo en tant que directeur sportif. Intronisé dès le début de l’été, le brésilien revient au poste qu’il avait quitté 6 ans plutôt suite à sa suspension pour avoir bousculé un arbitre. Accueilli en sauveur, « Léo » avait la lourde tâche de redorer l’image du club parisien et de lui donner une cohérence sportive.
Cette arrivée a été accompagnée par une sortie médiatique offensive du président Al-Khelaifi dans France Football où il trace les contours du nouveau fonctionnement du PSG, souhaitant mettre fin aux privilèges régnant au club. Cette prise de conscience, salutaire bien que tardive, s’ajoutant à la prise de fonction de Leonardo était nécessaire. Dans notre article précédent, nous disions du président du PSG qu’il était « incapable de se montrer ferme et d’assurer le respect de l’institution PSG donnant l’image d’un président passif et trop tendre avec ses joueurs ». Cette époque semble donc en théorie révolue pour le plus grand soulagement des supporters parisiens, lassés de voir leur président protéger des joueurs capricieux.
Avec Leonardo, « NAK » peut désormais se délester de certaines responsabilités car il sait que le brésilien sait parfaitement, et bien mieux que lui, gérer un vestiaire comme celui du PSG mais aussi négocier les arrivés et les départs nécessaires pour le club. Un semblant de hiérarchie et de partage des responsabilités voit donc le jour à l’inverse des saisons précédentes où chacun faisait ce qu’il voulait. On a d’ailleurs vu à travers le feuilleton Neymar, toute la maitrise et la défense des intérêts parisiens faites par Leonardo. A l’aube du nouvel exercice, l’optimisme peut désormais régner. D’autant plus que le nouveau directeur sportif a confirmé dès sa prise de fonction le maintien de Thomas Tuchel au poste d’entraineur, un choix logique et impératif même si on sait que Leonardo ne serait pas contre, dans le court-moyen terme, la venue de Massimiliano Allegri. L’entraineur allemand, choix de Doha, dispose donc d’une certaine confiance de son directeur sportif, lui qui était en conflit permanent avec Antero Henrique. Henrique OUT, Leonardo et Tuchel IN, Nasser en retrait, le remaniement des dirigeants s’est fait dans le bon sens cet été au PSG.

Crédit : Fred Dugit / Le Parisien

Un secteur médicale repensé

Le domaine médical était également un des « maux du PSG » que nous avions pointé du doigt dans un précédent article avec en tête de liste, le Professeur Rolland et ses méthodes douteuses. Au club depuis 2007, il avait été dans un premier temps écarté du banc du PSG lors des matchs du club parisien. Au début de l’été, il a été licencié pour faute grave et remplacé immédiatement par Christophe Baudot, ancien médecin de l’OM et de l’OL. Les blessures à répétition de joueurs comme Verratti et le manque de confiance des cadres du vestiaire, qui préféraient faire appel à des médecins personnels, montraient qu’il n’était plus l’homme de la situation. Cristiano Eirale, très proche de la sphère qatari, intègre également le staff médical avec pour mission la coordination des services médicaux de l’ensemble des sections sportives du PSG. Ces changements de direction devront permettre de retrouver plus de professionnalisme et surtout endiguer les blessures récurrentes des joueurs.
Ce n’est pour le moment pas encore le cas puisque depuis le début de saison, Kehrer, Meunier, Draxler, Cavani, M’bappé ont déjà séjourné à l’infirmerie. L’avenir nous dira si ces arrivants sont à même de remplir leur mission mais le départ du Docteur Rolland n’est que louable.

Crédit : Alexandre Dimou / Icon Sport

A venir dans la seconde partie, le bilan du mercato du PSG sur les joueurs, avec l’analyse poste par poste des arrivées et des départs.

 

Melvil Chirouze

Coachs sans diplôme

Bilan du mercato du PSG (Partie II)

  • 8 septembre 201917 septembre 2019
  • par Melvil Chirouze
Après avoir analysé les changements au sein de la direction du PSG, nous revenons dans cette seconde partie sur le mercato réalisé par le club de la capitale sur le plan sportif. En mai dernier, nous avions, poste par poste, imaginé le mercato idéal pour Paris. Il est désormais temps de faire le bilan sportif de cette intersaison.
Un grand gardien : enfin !

Au poste des gardiens, le club a annoncé très vite le départ en fin de contrat de Buffon, un an après son arrivée. Un départ discret pour la légende qui aura connu un court passage au PSG très mitigé. Kevin Trapp a quant à lui fait un aller-retour dans l’été entre Francfort et Paris puisqu’il s’est engagé avec le club allemand contre une dizaine de millions d’euros après sa bonne saison en Allemagne. Ne disposant plus que d’Aréola, le club parisien a signé librement le jeune polonais Marcin Bulka en provenance de Chelsea. Un pari sur l’avenir sur un joueur dont on ne connait pas vraiment l’étendu du potentiel. Le temps passait et on se dirigeait alors vers une doublette audacieuse Areola-Bulka mais c’était sans compter sur le volte-face de Keylor Navas.
Le costaricain, triple vainqueur de la Ligue des Champions avec le Real Madrid et référence mondiale à son poste, avait dans un premier temps informé son club de son souhait de prolonger l’aventure madrilène. Mais à quelques jours de la fermeture du marché des transferts, il changea d’avis, n’étant pas insensible au projet parisien, au grand dam de ses dirigeants. Un accord fut rapidement trouvé avec le PSG et il ne resta plus qu’à trouver un remplaçant pour les madrilènes, qui avait fait partir quelques semaines plus tôt le jeune Lunin suite à la décision initiale de Navas de rester au Real. Le timing étant serré, Areola, dont la venue de Navas ne faisait pas les affaires, devint la solution idéale. Les bonnes relations entre le PSG et le Real permirent de régler cet important dossier en quelques jours. Le PSG détient donc enfin un gardien de grande envergure, le premier depuis l’arrivée de QSI en 2011. Le recrutement d’un gardien aussi talentueux et à l’état d’esprit irréprochable ne peut être qu’un plus pour le PSG, sur et en dehors du terrain. Montant de l’opération : 15M d’euros.
Concernant la doublure du costaricain, les dirigeants parisiens ont signé Sergio Rico en prêt, ne sentant pas Bulka prêt à endosser ce rôle. Grand espoir il y a encore quelques années après des prestations intéressantes au FC Séville, l’espagnol a vécu une deuxième partie de carrière andalouse compliquée tout comme son prêt raté à Fulham. Mais pour une doublure, Rico reste un très bon choix.

Crédit : PSG

Une incertitude toujours régnante autour des latéraux 

Au poste des défenseurs, Daniel Alves n’a pas souhaité prolonger son aventure parisienne et a signé libre a Sao Paulo. Leonardo a alors tenté de recruter un latéral droit en vain mais peu de profils intéressants, comme attendu, étaient disponibles. On aurait aimé que le PSG se positionne sur Joao Cancelo avant qu’il signe à City. On retrouvera donc Dagba, Kehrer et Meunier. A gauche, aucun changement n’a eu lieu malgré quelques contacts avec Guerreiro et un bon de sortie pour Kurzawa. Le prochain chantier prioritaire parisien sera donc de renouveler ses latéraux sachant qu’Alaba est libre en juin prochain…
En défense central, le PSG s’est renforcé avec le recrutement d’Abdou Diallo. Jeune à fort potentiel, polyvalent, bien connu de Tuchel, le capitaine des espoirs a tout de la bonne affaire.
Il viendra concurrencer les joueurs déjà en place et incarnera avec Kimpembe la relève de Thiago Silva aux cotés de Marquinhos. Il palliera également numériquement le départ de N’soki à Nice et les incertitudes de Kehrer concernant son positionnement.

Crédit : PSG

Un milieu de terrain étoffé et varié 

Au milieu de terrain, Leonardo, avec les travaux préparatoires d’Henrique, a parfaitement rempli sa mission en amenant plusieurs recrues afin de garnir un secteur de jeu quasiment vide l’an passée.
Rabiot, Lo Celso et N’kunku partis, Paris a vu débarquer Herrera (gratuit), Gueye (32M) et Sarabia (18M). Tuchel dispose enfin d’un milieu étoffé en plus de Verratti et Paredes. Mais c’est surtout la variété de profils qui devrait plaire au coach allemand, adepte de nombreuses tactiques et tributaire l’an passé du manque de diversité au sein de son effectif. Paris bénéficiera en outre des qualités physiques et de récupération de Gueye et des qualités techniques des deux espagnols. L’apport quantitatif et qualitatif permettra d’éviter tout bricolage à l’avenir et de faire jouer à leurs postes les pompiers de services de ces derniers mois tels que Marquinhos, Draxler ou Di Maria. Le PSG peut désormais s’avancer avec une profondeur de banc interessante et salvatrice en cas de pépins physiques. Mais c’est aussi les mentalités des joueurs recrutés qui lui seront bénéfiques au regard de l’expérience d’Herrera et des valeurs morales au service du collectif incarnées par Gueye et Sarabia. Ces joueurs collent parfaitement à la nouvelle image désirée par Leonardo depuis son retour.

Crédit : PSG

Une attaque de feu avec … Neymar 

En attaque, le dossier Neymar a alimenté les médias du monde entier pendant tout l’été et fera l’objet d’un article par nos soins. Sur le plan sportif, compter sur Neymar dans son effectif n’a pas de prix. Top 3 mondial, le brésilien peut faire des différences à n’importe quel moment et dans n’importe quelle situation par ses dribbles et sa vision de jeu. Repositionné en numéro 10 l’an passé par Tuchel, il est le lien entre le milieu et l’attaque parisienne qui, sans lui, manque d’un fil conducteur. A condition que les blessures le laissent tranquille…
Avec la baisse de niveau observée ces derniers mois, son manque de flexibilité tactique et son âge, trouver un concurrent à Cavani pour un poste aussi important que celui de buteur devenait une nécessité au PSG. Et dans les dernières heures du mercato, Leonardo a bouclé le prêt avec option d’achat de Mauro Icardi. En conflit ouvert avec l’Inter, l’argentin a débarqué dans la capitale plein de motivation. Ses qualités techniques et son sens du but seront des atouts non négligeables cette saison et sa complémentarité avec Neymar et Mbappé pourrait faire des ravages. Le PSG pourrait donc s’avancer avec une ligne d’attaque impressionnante avec Di Maria, Neymar, Mbappé et Icardi. Avec sur le banc, des remplaçants de choix avec Cavani et Draxler. A Tuchel de créer une osmose entre ses joueurs pour transformer les promesses du papier en actes sur le terrain.

Crédit : PSG

En conclusion, le changement de cap amorcé par l’arrivée de Leonardo a permis au PSG de boucler un mercato plus intéressant qu’on ne pouvait l’imaginer.
Sportivement, Paris a recruté un gardien et un buteur de top niveau mondial, a étoffé son milieu de terrain avec des profils variés et a préparé la succession de Thiago Silva avec la venue de Diallo. Sans compter, le non-départ de Neymar et la recrue du prometteur Xavi Simons en provenance du Barça qui continuera sa formation avec les U19 cette saison.
Financièrement, et pour la première fois depuis l’arrivée des qataris, Paris a fini son marché des transferts avec une balance positive. Cela s’explique par la vente de plusieurs « titis parisiens » comme Diaby, N’kunku, N’soki, Weah ou encore Zagre. Mais aussi la vente d’indésirables comme Krychowiak, Lo Celso et Trapp. Sans oublier le prêt de Jésé au Sporting Portugal. Aucun de ses départs ne présente de réelles pertes sur le plan sportif mais occasionne une belle rentrée d’argent pour respecter le FPF. Sur le plan des arrivées, le PSG n’a pas sur-payé les joueurs recrutés et semble même avoir fait de belles affaires à l’instar de Sarabia, acheté 18M. Un été tourmenté mais rassurant en somme, même si la vérité émanera comme toujours du terrain.

Melvil Chirouze

La zone grise

Hainons-nous les uns les autres

  • 31 août 201916 septembre 2019
  • par Charles Henri Laval
« Le foot est une histoire de passion et non de haine » tweetait notre chère Ministre Mme Schiappa. Alors on aurait pu débattre sur un terrain politique ou juridique, de l’efficacité de la lutte contre les discours haineux. On aurait pu classiquement opposer discours de haine et liberté d’expression, citer de longs articles, de longues jurisprudences et faire appel à la conception américaine de la liberté d’expression. Mais finalement pourquoi ne pas en discuter sur un terrain philosophique ?

Mais pourquoi opposer haine et passion ? Existe-t-il une forme éclairée de l’animosité ? Ou à l’inverse, la haine est-elle irraisonnée et marqueur de notre trivialité ?

La première difficulté tient au fait que la haine est souvent confondue avec la colère qui en est pourtant qu’une simple manifestation. Aristote le dit si bien « Le temps peut guérir la colère ; la haine est incurable. La colère est un désir de faire de la peine ; celui qui est en colère veut être témoin de cette peine ; cela n’importe aucunement à la haine »[1].

La haine est dangereuse si elle n’est pas refoulée. Mais refoulée constamment elle le devient encore plus. Doit-on faire des stades le lieu de la frustration ou de l’exutoire ?

On s’interroge sur le fait de savoir si les stades de foot ne sont pas le lieu privilégié pour réguler cette haine. Pourquoi vouloir à tout prix éteindre cette haine ? Pourquoi ne pas au contraire se réjouir de la voir brûler dans les stades plutôt qu’ailleurs ? Ces 90 minutes seraient en réalité une immense thérapie de groupe, où chacun exprime ses problèmes, écoute ceux des autres et revient la semaine d’après.

De plus, le stade est un lieu d’amour. C’est ici que l’on exprime son attachement à sa ville, à sa région ou encore à son quartier. Et le retour de flammes de l’amour, c’est la haine. Georg Simmel, dans La philosophie de l’amour exprime bien cette idée. Selon lui « il suffit de placer l’un d’eux sous le signe inverse pour obtenir l’autre. Le contraire de l’amour, c’est l’absence d’amour, c’est-à-dire l’indifférence ». On peut dire la même chose de la haine. Le contraire de la haine est donc l’indifférence et de l’indifférence il n’y en n’a pas dans les stades.

Il s’agit maintenant de comprendre cette haine. En bons stoïciens que nous sommes ne blâmons pas un comportement, cherchons simplement la source qui l’alimente.

Selon O. Le Cour Grandmaison il est nécessaire d’identifier les « passions multiples qui en naissent ou qui la favorisent ». Ainsi, c’est un contresens d’opposer haine et passion. Mais quelles sont ces passions qui nourrissent cette haine ? L’indignation qui est « une haine envers quelqu’un qui a fait du mal à un autre » selon Spinoza. Ainsi, réagir à un tacle aventureux, blessant un attaquant vedette, c’est une indignation. Réagir aux interdictions de déplacement et s’en prendre verbalement aux instances, c’est une indignation. En voulant l’éteindre vous attisez la haine. Diable de paradoxe.

Le stade est aussi l’antichambre du jugement. Qui a déjà jugé son voisin de stade alors qu’il pleurait la défaite de son équipe ? Qui a déjà porté un regard inquisiteur sur celui qui insulte l’équipe adverse ? Dans le quotidien, la tristesse, la colère sont des passions discutables socialement, comme si leur expression publique était constamment blâmable. A l’inverse, dans un stade les passions, exprimées publiquement s’entremêlent. Tout ce qui n’est pas possible en dehors le devient ici comme si ces quatre tribunes étaient le rempart face à la norme sociale qui nous dit de toujours en exprimer le moins, même si on en ressent le plus. L’addition des sentiments personnels permet leur expression collective.

Alors oui, on nous taxera de romantiques, de laisser nos passions dominer et de nous inscrire pleinement dans cette citation de Hume dans le Traité de la nature humaine « la raison est et ne doit être que l’esclave des passions ; elle ne peut jamais prétendre remplir un autre office que celui de les servir et de leur obéir ». Mais soyons, honnêtes, quel lieu formidablement adéquat qu’est le stade pour agiter notre romantisme et réveiller nos passions. Célébrer un but revient à tomber amoureux de l’instant.

Faisons appel à la magnifique réplique de Calliclès dans le Gorgias « Ce qui, selon la nature, est beau et juste, c’est ce que j’ai la franchise de te dire à présent: que celui qui veut vivre droitement sa vie doit, d’une part, laisser les passions qui sont les siennes être les plus grandes possibles, et ne point les mutiler; être capable, d’autre part, de mettre au service de ces passions, qui sont aussi grandes que possible, les forces de son énergie et de son intelligence; bref, donner à chaque désir qui pourra lui venir la plénitude des satisfactions ». Cessez donc de mutiler nos passions.

Alors oui, vous l’aurez compris, pour nous empêcher d’haïr, il faut nous empêcher d’aimer.

Nous nous interrogeons : la haine est de nos jours rejetée puisqu’il faut faire preuve d’une tolérance totale envers tout. Détester n’est plus la norme. Aimer faussement, l’est davantage. Mais qui tolèrent ces gens qui haïssent ? N’est-il pas plus honnête sentiment que le désamour ? Méfions-nous de ceux qui aiment à outrance, leur haine n’y est qu’un Vésuve endormi. Méfions-nous de son réveil, puisque, qui n’a jamais éprouvé la haine ne tombera que trop facilement dans la colère. A l’inverse, ne craignons rien de ceux qui l’expriment tous les jours dans les stades puisque leurs sentiments sont honnêtes. Arrêtons de sacrifier une vérité hostile sur l’autel d’une illusion docile.

Mais une chose est certaine : nous vous haïssons passionnément.

[1] Aristote, Rhétorique, t. II, Paris, Les Belles Lettres, 1991, p. 71 

La zone grise

Le Chemin de Leonardo : Masterclass de la communication

  • 31 août 201916 septembre 2019
  • par Hayk Keshishian
Alors que des supporters parisiens ont lancé le hashtag #LeCheminDuRoi en faveur de la conservation de Neymar au club, on a plutôt décidé de parler du brésilien le plus important du PSG… Leonardo. Retour rapide sur son interview d’hier soir (Vendredi 30 août) à propos de la Telenovela brésilienne de l’été, qui est avant tout une masterclass de la communication indépendamment de l’issue du dossier. 

Avant toute chose, la manière dont les propos de Leonardo ont été reçus par le public a été très intéressante. Les paroles du directeur sportif du PSG apparaissent comme la révélation de toutes les vérités sur le dossier. Toutefois, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une des parties dans l’histoire et celui-ci a évidemment – plus que tout autre protagoniste d’ailleurs – un intérêt lié à la manière dont les choses sont présentées. De ce fait, les « vous voyez » ; « je vous l’avais bien dit » ou « tel journaliste raconte n’importe quoi » sont totalement infondés à ce stade et ne peuvent absolument pas être vérifiés. Même après cet instant de « transparence » – mot qui a d’ailleurs bien fait rire Leonardo – on ne peut savoir avec certitude comment le dossier s’est déroulé et comment celui-ci va se conclure. 

Pour bien comprendre les choses, il faut identifier les différentes batailles que le PSG doit remporter et dont cette communication est un des moyens, une arme de guerre. Le bras de fer originel est évidemment celui entre Neymar et le PSG, auquel s’est ajouté un désormais classique PSG-Barça. 

Le bras de fer PSG-Neymar

Concernant le duel PSG-Neymar, la tendance s’est complètement inversée au cours des dernières semaines. On est parti d’un club présenté comme humilié à une « institution » protégeant correctement son intérêt supérieur. Pas « vendeur » mais « ouvert aux offres intéressantes », refusant les caprices de l’un des meilleurs joueurs du monde… les mots sont employés minutieusement pour refaire l’image du Paris Saint-Germain.

Au final, sans que l’on sache si Leonardo a eu un jour réellement l’intention de le vendre, c’est Neymar qui se retrouve dans une mauvaise posture. Si ce dernier reste, il ne pourra pas reprocher au club de ne pas avoir négocié et attendu jusqu’à la dernière minute pour boucler son départ. Et durant les prochaines, il devra affronter les supporters qui se sentent trahis et tenter de reconquérir leur coeur. 

Le classique PSG-Barça 

Malgré tout ce qui a été précité, c’est surtout l’autre duel, celui face au Barça, qui permet au PSG de redorer son blason.

Premièrement, si le transfert échoue, ce sera vu comme une victoire parisienne face à un Barça qui n’a pas su faire les bonnes offres et réunir les conditions financières. Sur ce point, Leonardo n’a pas manqué de balancer des informations laissant sous-entendre une incompétence de la part des dirigeants du club catalan : date tardive de la première offre officielle (27 août), manque de communication avec Dembélé… et surtout, il a affirmé que la situation dépendant désormais d’eux. Autrement dit, si le transfert échoue, vous savez qui sont les coupables. 

Ensuite, la perspective d’une victoire face aux catalans ne laisse sans doute pas indifférents les supporters parisiens, qui bénéficient d’un argument de plus en faveur de la conservation de Neymar (au-delà évidemment de son talent et d’un effectif restreint). 

Alors qu’au départ de cette affaire, on voyait le PSG perdant quoi qu’il arrive, que ce soit dans l’hypothèse d’un transfert du joueur ou de son maintien, la situation est totalement inversée et seule une victoire se dessine à l’horizon. 

Pourtant, côté Barça, un éventuel retour de Neymar n’est depuis le début qu’un (gros) bonus. L’effectif est déjà bien fourni, notamment avec l’arrivée de Griezmann qui est sans conteste un des 5 meilleurs joueurs du monde actuellement. Et on sait que Bartomeu n’apprécie pas particulièrement le brésilien, les relations entre le club et le joueur étant litigieuses depuis son départ. Pour preuve, le FC Barcelone s’est débarrassé rapidement de l’un des joueurs qui pouvaient le plus intéresser le PSG comme monnaie d’échange, avec le départ Coutinho en prêt au Bayern Munich. L’échec du transfert serait-il réellement une défaite catalane ? On en doute fortement. 

En conclusion, peu importe l’issue finale et les vérités du dossier, c’est pour l’instant une très belle illustration des compétences de Leonardo, qui parvient à redorer l’image d’une « institution » et fait son retour comme grand patron. 

Coachs sans diplôme

Une journée historique pour le football arménien

  • 29 août 201916 septembre 2019
  • par Hayk Keshishian
On parlait jeudi dernier sur Twitter (@TransversaleLa) d’une journée historique pour le football arménien avec la première participation d’un club du championnat aux barrages (dernier tour de qualification) de la Europa League. Cette journée l’est encore davantage! 

En affrontant le F91 Dudelange, champion de Luxembourg, le FC Ararat-Armenia va tenter d’être le premier club arménien à se qualifier pour les phases de poules de la Europa League. Et les espoirs n’ont jamais été aussi grands. 

Match aller

A l’aller, les arméniens ont battu les luxembourgeois de 2 buts à 1 avec une réalisation victorieuse d’Antonov à la 93ème minute.  Ultra dominatrice durant la première demi-heure, l’équipe s’est relâchée après l’ouverture du score et le reste de la rencontre fut beaucoup plus équilibré.

Un retour plus compliqué

Contrairement à l’aller, les joueurs de Dudelange, champion 2018-2019 du championnat de Luxembourg, devraient entrer immédiatement dans le match et être beaucoup plus agressifs. De son côté, si le niveau de l’équipe menée par Vardan Minassian semble légèrement supérieur, celle-ci devra éviter les phases de passivité qui ont déjà failli lui coûter cher durant les précédents tours de qualification.  

Une histoire d’un but. Grâce à son but à l’extérieur, une victoire de 1-0 suffirait à l’équipe luxembourgeoise pour obtenir la deuxième qualification de son histoire en Ligue Europa. Dans le même temps, un but d’Ararat-Armenia compliquerait sérieusement la tâche de Dudelange, qui devrait en planter trois. L’ouverture du score sera donc décisive. 

Un match à l’extérieur. Interrogé sur la nécessité absolue d’obtenir un score favorable à l’aller, l’entraineur arménien a relativisé la question, en estimant que le terrain sur lequel l’équipe allait jouer n’avait pas d’importance, tout en remerciant le public pour le soutien. En effet, lors du précédent tour de qualification, Ararat-Armenia avait éliminé le FC Saburtolo de Géorgie malgré une défaite 2-1 à domicile, en s’imposant sur le score de 2-0 à Tbilissi. De quoi relativiser ce désavantage. 

La petite histoire

Pour évoquer rapidement sa petite histoire, le club Ararat-Armenia, champion 2018-2019, a été créé en 2017 (sous un autre nom) et son propriétaire est le milliardaire russo-arménien Samvel Karapetyan (groupe Tashir). C’est donc son premier parcours en Europe ! 

Suivre la rencontre

La rencontre débutera aujourd’hui (Jeudi 29 août) à 20h. Il n’y a évidemment aucun diffuseur français sur le coup mais le match devrait être disponible sur les sites classiques de streaming. De son côté, La Transversale assurera un live tweet bouillant de la rencontre !

Rendez-vous donc ce soir pour un moment historique ! 

Crédit photo : 1tv.am

Coachs sans diplôme

Remplacement des joueurs & autorité de l’entraineur

  • 22 juin 201916 septembre 2019
  • par Justine Le Gall

Le remplacement des joueurs, entre affirmation et remise en cause de l’autorité de l’entraineur

Une autorité découlant du rôle que l’entraineur a vis-à-vis de ses joueurs

Selon Arsène Wenger «  au football, l’important n’est pas d’avoir les 11 meilleurs mais le meilleur 11 ».
Pour être entraineur de football il faut savoir organiser des exercices appropriés selon une intensité qui sera propre à chacun. L’entraîneur définira sa tactique selon l’équipe qu’il affrontera et c’est en ça que le choix des 11 de départ sera différent. C’est à travers ce choix que se dessine l’autorité de celui-ci vis à vis de ses joueurs. Grâce aux entrainements, l’entraîneur principal ainsi que son adjoint analysent la qualité et la capacité de chacun de ses joueurs pour être sélectionné en match en tant que titulaire. On distingue un bon entraîneur d’un autre entraîneur par sa manière de faire évoluer son équipe au meilleur niveau en vue de la compétition.

Pourtant un remplacement peut remettre en cause cette tactique et même son autorité.

( Crédit : Daily express – James Cambridge )

La règle du remplacement, de sa création à l’autorité de l’entraîneur

Cette règle n’est apparue qu’au début des années 1930. Avant 1932, rien n’était mentionné sur le règlement. Cela n’a pas empêché certaines exceptions comme par exemple des jumeaux néerlandais Van der Graaf qui évoluaient au Racing club de Bruxelles de 1909 à 1911 et qui grâce à leur ressemblance ont procédé à des changements à la mi-temps.
La Grande Bretagne fut la première à mettre en place la règle des remplacements en 1932 : en cas de blessure, elle permettait de faire entrer sur le terrain un nouveau joueur pour remplacer le blessé. Réservée aux équipes nationales britanniques, jusqu’en 1958, elle s’est ensuite étendue dans le monde. Ce n’est qu’en 1967 que la règle a été élargie pour permettre à l’entraineur de remplacer ses joueurs à sa convenance.

( Crédit : fff.fr – district de l’allier de football )

Une autorité bafouée ?

Selon la loi numéro 3 du règlement de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), le remplacement n’est effectif que lorsque « le joueur remplacé a quitté la pelouse et le joueur remplaçant a pénétré sur la pelouse ». Par conséquent, le jeu se poursuit si le joueur remplacé refuse de quitter le terrain. L’arbitre reste libre d’exclure le joueur ou non du terrain au vu de l’imprécision de cette règle, ce qui risque de retarder la reprise du jeu.

Cette règle a donc donné lieu à quelques situations assez cocasses comme lors d’un match qualificatif de la Coupe du monde 1998 entre l’Allemagne et le Portugal. Costa, un joueur de l’équipe portugaise est remplacé, et lorsqu’il marchait pour sortir du terrain à faible allure, l’arbitre français, en estimant qu’il gagnait du temps, lui donne un carton rouge. Le remplacement n’aura pas lieu. Suite à ça, les allemands égalisent et éliminent le Portugal. L’arbitre n’a plus jamais arbitré au Portugal.
De même, récemment, lors de la finale de la Ligue Cup entre Chelsea et Manchester City, le gardien de Chelsea, Kepa Arrizabalaga a refusé de sortir peu avant la fin de prolongation alors que son entraineur Maurizio Sarri lui avait ordonné. Ce refus lui a couté la défaite de son équipe et une amende équivalente à une semaine de salaire (225 000 euros).

(Crédit : Sky news)

Comme évoqué précédemment, l’arbitre est libre de sanctionner ou non le joueur au vu de l’absence de précisions à ce sujet.
Mais en retardant la reprise du jeu, cela en vient à bafouer l’autorité du coach. L’entraîneur décide de sa tactique de jeu, du placement de ses joueurs et des joueurs qui selon lui sont les plus préparés. Les joueurs doivent respecter le choix de l’entraîneur pour renforcer la cohésion. En refusant de sortir du terrain et d’être remplacé, cela peut être fatal pour son équipe or pour un sport comme le football, l’esprit collectif est nécessaire. L’arbitre doit également faire respecter la volonté des entraîneurs étant le « maitre du jeu ».

Une possible réécriture du règlement

C’est pourquoi on peut se demander s’il est nécessaire de réécrire le règlement à propos du changement d’un joueur sur le terrain. Le fait de préciser cette règle permettrait d’éviter certaines situations aberrantes. En effet, il existe beaucoup de cas à coté de celui de Kepa, où des joueurs ont refusé un changement demandé par un entraîneur tels que David Luiz en 2016 face à l’Olympique de Marseille, Zlatan Ibrahimovic à Milan en 2010 ou encore Lionel Messi en 2014. Même si cela n’est arrivé qu’occasionnellement, les joueurs peuvent en faire qu’à leur tête et ne pas être à l’écoute de leur entraîneur. Ils font primer leur intérêt personnel avant celui de leur équipe.
De ce fait en refusant de sortir du terrain, le joueur va à l’encontre même du jeu collectif.

Le football est un sport collectif qui ne cesse d’évoluer au fur et à mesure des années. Le fait d’être footballeur est un métier. Cependant, si la loi du travail est très souvent réformée notamment en 2017 avec les Ordonnances Macron, le règlement de la FIFA ne l’est pas.
À quand la prise en compte de son évolution par les règles du jeu?

La zone grise

On ne peut plus célébrer ?

  • 12 juin 201916 septembre 2019
  • par Malcolm Ali Fils
« Marquer un évènement par une cérémonie, une démonstration » : on ne pourrait mieux définir la célébration dans le football. La célébration vient après un évènement si rare, un évènement qui récompense une contre attaque concluante ou une construction bien ficelée, le but. Ce dernier est à la fois le fruit du travail collectif et le fait d’un•e seul•e joueur•euse, celui•elle qui réussit a faire passer le ballon derrière la ligne. Marquer des buts est le seul moyen de gagner, ce seul évènement peut changer le cours d’un match, le cours d’une histoire. Toutes ces raisons expliquent l’exultation dont naît la célébration. Celle-ci est commune à tous les football, de celui du dimanche matin à la ligue des champions. Elle lie toutes les personnes qui ont la passion du ballon rond, du joueur Fifa qui marque un but, aux rares joueurs qui empilent les buts semaine après semaine mais qui exultent toujours comme au premier, en passant par le supporter devant sa télévision ou au stade qui partage la joie de son équipe. La célébration revêt plusieurs formes, réfléchie ou instinctive, collective ou individuelle, elle est un savant mélange du reflet de la personnalité du célébrant et du contexte dans laquelle celle-ci est née.
Comment célébrer en toute légalité ?

Malheureusement, pour certains et heureusement pour d’autres, la célébration est un acte soumis aux lois du jeu. Celle-ci permet d’exprimer sa joie lorsqu’un but est marqué, mais sans excès. De plus, les célébrations orchestrées ne doivent pas être encouragées et ne doivent pas entraîner une perte de temps excessive. En revanche il est tout à fait possible de quitter le terrain pour célébrer, sans recevoir d’avertissement, à condition de ne pas contrevenir à la règle sur la perte de temps excessive.

Certaines célébrations entraînent un avertissement, c’est le cas lorsque le•a joueur•euse grimpe sur les grilles entourant le terrain, fait des gestes provocateurs, moqueurs ou offensants, lorsqu’il•elle recouvre sa tête ou son visage d’un masque ou d’un autre article analogue et lorsqu’il•elle enlève son maillot ou s’en couvre la tête. Comme pour tout évènement se passant sur un terrain, la décision de sanctionner ou de ne pas sanctionner est laissée à l’arbitre.

Cela provoque des situations cocasses comme pendant un match Lens-PSG en octobre 2014, Edinson Cavani est sanctionné d’un carton jaune pour sa célébration iconique « le sniper » qui est considérée par M. Rainville arbitre de ce match comme une provocation. El Matador sera sanctionné d’un deuxième carton jaune dans la foulée, synonyme de carton rouge pour avoir touché M. Rainville.

AFP

Si l’on suit le règlement à la lettre, exit les célébrations masquées d’Aubameyang, exit le partage de la joie avec les supporters même lorsqu’il n’y a pas de grilles (car cela peut être assimilé au fait de grimper sur les grilles), exit le chambrage du rival historique ou d’un quelconque adversaire, exit les chorégraphies regroupant plusieurs joueurs qui nous auront tant fait rire, qui auront endiablé nos parties de Fifa et doublement exit aux célébrations où l’on montre son maillot retiré au préalable aux supporters adverses ou à ses propres supporters. Une fois toutes les célébrations interdite retirées, il en reste si peu même si les joueurs réussissent à se renouveler tout en restant dans le cadre.

La célébration, une espèce en danger ?

Les années passent, le football rapporte de plus en plus, toujours aux mêmes soit dit en passant, mais celui-ci s’aseptise pour plaire au plus grand nombre et donc rapporter toujours plus. Tout y passe, des interviews aux supporters en passant par les célébrations, oui même les célébrations. Dans une ère ou tout geste est enregistré, analysé, décortiqué sous tous les angles possible et imaginable, il est normal que la célébration ne puisse y réchapper.

Au début du football, il n’y avait rien, seulement 11c11 joueurs voulant taper la balle à tout prix sans une quelconque organisation. La lumière vint une première fois lorsque l’organisation et les passes se démocratisèrent. Elle vint une deuxième fois du Brésil, où les personnes noires et métisses ont inventé le dribble, une feinte, permettant d’esquiver les charges des personnes blanches jamais sanctionnées par l’arbitre. D’instrument de « survie » dans le football d’antan, le dribble est devenu dans le football d’aujourd’hui une arme destinée à l’humiliation lorsqu’il est utilisé par des maîtres en la matière. Combien de joueurs humiliés/chambrés par les dribbles chaloupés de Ronaldinho ou de Neymar alors qu’il existait une autre solution, au grand bonheur des supporters, des réalisateurs et le mien. Pourquoi sanctionner les célébrations qui chambrent un adversaire et pas les dribbles alors ? Ces célébrations rentrant dans un folklore inhérent au football, ces célébrations qui permettent aux joueurs de faire comprendre aux supporters qu’eux aussi aiment le club, qu’eux aussi comprennent les enjeux de tels ou tels matchs, ces célébrations qui permettent à un joueur de relâcher certaines frustrations sans violence.

Quoiqu’on en dise, quoiqu’on en pense, football et politique seront toujours liés. Le stade est historiquement un lieu d’expression politique, une tribune privilégiée car médiatisée et avec peu de présence policière donc de répression. Au détracteur de la politique dans les stades, le football est un sport dont l’essence même est une lutte entre le football bourgeois et le football ouvrier. De plus, le mouvement ultra – qui donne vie et voix à nos tribunes – est un mouvement à l’origine politique et certains chants sont inspirés de slogans utilisés lors de manifestations. Même des groupes se revendiquant apolitique font de la politique dans les stades, le meilleur exemple sont les banderoles dénonçant les institutions du football. Si les supporters le font, pourquoi les joueurs ne pourraient pas profiter de cette tribune eux aussi ? Certains s’y sont aventurés, non sans polémique, la célébration de « l’aigle albanais » de Shaqiri lors d’un match contre la Serbie en est le meilleur exemple. Sous prétexte de plaire aux plus grand nombres le football ne devrait pas être dénaturé, surtout pas pour quelques billets de plus.

Reuters/Gonzalo Fuentes
Coachs sans diplôme

Quel serait le mercato idéal pour le PSG ?

  • 17 mai 20193 avril 2023
  • par Melvil Chirouze
Après avoir énuméré, dans la partie précédente, les problèmes au sein du club parisien pouvant expliquer son incapacité à progresser sur la scène européenne, interrogeons-nous maintenant sur le mercato idéal pour le PSG dans l’optique d’aborder sereinement la saison 2019-2020. Cela passera nécessairement par un été où des décisions, sans doute difficiles, devront être prises sur tous les plans pour continuer de faire grandir le projet parisien.
Cibler les manques du staff

L’arrivée de Thomas Tuchel, tout comme celle d’Emery, a suscité beaucoup d’attentes et d’interrogations. A l’inverse de l’entraineur espagnol, l’ex-coach de Mayence a su imposer ses projets de jeu à l’image de ses nombreux schémas tactiques essayés en match.
Il a également su créer une réelle relation avec son groupe notamment avec les cadres comme Neymar.
Malgré l’élimination précoce en Ligue des Champions, se séparer de l’entraineur allemand serait une erreur et signifierait repartir à nouveau de zéro. Une défaite, aussi importante soit elle, ne doit pas remettre en question tout le travail fourni ces derniers mois et entrevu notamment lors de la victoire contre Liverpool. Tuchel a été davantage plombé par des erreurs individuelles que par un nauvrage collectif contre United. Lui faire confiance est donc la meilleure des solutions.

Comme cela est souvent pointé du doigt les soirs de défaites en Ligue des champions, le manque de caractère et de force mentale chez certains joueurs sont à corriger.
Même si Kimpembe a affirmé que les récentes défaites n’étaient pas une question de mental, le recrutement d’un préparateur psychologique ne serait pas de trop. Tout comme améliorer la cellule médicale en éliminant les éléments trop nombreux et néfastes qui ne conduisent pas à une hiérarchie claire entre les membres du club et les médecins personnels des joueurs. La fin de saison du PSG a été marquée par une série de blessures inacceptable pour un club d’une telle envergure.

Enfin, garnir l’encadrement d’anciens joueurs du club à même de représenter les valeurs du club serait bénéfique pour renforcer l’identité du club et faire comprendre aux joueurs ce qu’est le PSG.
Les déclarations choquantes de T.Motta qui ne savait pas que son club avait remporté une Coupe d’Europe doivent rester anecdotiques. Ainsi, donner un poste en ce sens au brésilien Rai et donner plus d’importance à Pauleta, actuel ambassadeur du club, ou Luis Fernandez serait vu comme une bonne chose tout comme la mise en lumière de légendes du club comme Weah, Valdo ou Susic.

Dans la même optique, consolider les liens avec le CUP apparait comme primordial afin de créer un véritable relais entre les joueurs et les supporters. Le dévouement des supporters parisiens pour leur club est inversement proportionné à celui donner par les joueurs sur le terrain.
Il serait donc de bonne augure de faire du CUP une pièce essentielle du projet parisien, eux qui ont tant impressionné l’Europe lors de leurs déplacements.

Crédit : Anne-Christine Poujoulat / AFP
Perfectionner l’effectif

Coté terrain, tout n’est pas à jeter mais des ajustements semblent nécessaires.
Un mercato parfait ne peut exister au PSG au regard de la pression constante de l’UEFA pour que le club parisien respecte le Fair-play financier.
Mais avec des ventes bien rémunérées et des achats bien sentis, le PSG pourra commencer la prochaine saison encore plus fort sur le papier que la précédente.

Gardiens : une concurrence à trancher

Pour le poste de gardien de but, l’arrivée de Gianluigi Buffon l’été dernier devait faire passer un cap au PSG sur et en dehors du terrain. La saison étant « terminée » après l’élimination dès les 1/8 de finale, l’apport sur le terrain de l’ancien international italien a été limité.
Lors des phases de poule, il a montré des signes étonnant de fébrilité, contre Naples par exemple.
Mais c’est son erreur sur le second but de United qui a coûté le plus cher à son club. Malgré un apport non négligeable dans le vestiaire où il partage son expérience du haut niveau, Thomas Tuchel devra trancher sur sa concurrence avec Aréola.
Le retour de prêt de Kevin Trapp, auteur d’une saison convaincante du côté de Frankfort n’est pas non plus à exclure.
Est-ce que le PSG peut gagner la Ligue des Champions ou même franchir un cap avec ces gardiens ? Cela n’est pas certain.
On espère donc que Buffon et le staff du PSG pourront faire d’Aréola ou de Trapp une référence mondiale à leur poste car les limites apportées par le FPF ne permettront pas à Paris de recruter un nouveau gardien à prix fort.
Longtemps pisté, un gardien comme Oblak ne partira pas à moins de 100M d’euros. La direction sportive du PSG ne souhaitant pas ( à tort ?) faire de ce poste une priorité pour le mercato estival, on retrouvera donc les mêmes l’année prochaine. Dernièrement, la prolongation épineuse de David de Gea à United s’est présentée comme une nouvelle solution pour le board parisien. En fin de contrat en juin prochain, le transfert du gardien espagnol n’engagerait aucun frais de transfert, seulement un salaire conséquent. Mais la récente baisse de forme de l’ancien Rojiblanco aperçue ces derniers mois et à l’Euro pourrait faire davantage réfléchir le PSG sur ce dossier. Une autre piste a émergé récemment en la personne de Keylor Navas. L’actuel gardien du Réal Madrid semble être poussé vers la sortie au profit de Thibault Courtois. Le Costaricain a prouvé qu’il pouvait être un gardien de niveau mondial sur la durée. A 32 ans, il pourrait représenter une solution à court terme de premier choix avec un transfert relativement peu onéreux. En somme, différentes options vont se présenter au poste de dernier rempart pour le PSG, qui n’aura pas le droit à l’erreur quant au choix retenu.

Crédit : Bein Sports

Défenseurs : améliorer la qualité des latéraux 

Commençons par les latéraux droits.
Le passage au 3-5-2 a eu de nombreuses conséquences à ce poste. En effet, Kehrer a reculé en défense centrale, ce qui a autorisé Dani Alves à avoir moins de taches défensives à remplir.
Thomas Meunier est donc la principale victime de ce changement tactique, lui qui mêlait le plus de certitudes sur le plan défensif et offensif à ce poste-là. Mais le 3-5-2 a permis de choisir le plus fort défensivement (Kehrer) et le plus fort offensivement (Alves) et donc écarter le plus complet (Meunier). L’avenir de l’international belge s’inscrit donc de plus en plus en pointillés dans la capitale. Une grosse offre d’un club anglais pourrait donc faire réfléchir les dirigeants parisiens.
Mais le nombre de joueurs de top niveaux à ce poste est pauvre ce qui pourrait freiner le départ de Meunier. De plus Carvajal, Walker, Kimmich ou Cancelo sont intouchables dans leur club.
Le PSG pourrait alors se tourner vers Ricardo Pereira, Danilo ou Kenny Lala, qui représentent des alternatives plus abordables financièrement mais sans certitudes de plus-values sportives.

De l’autre coté, Bernat, apprécié de Tuchel, semble avoir gagné sa place après de bonnes prestations en Ligue des Champions et de par son état d’esprit irréprochable.
Ce n’est pas le cas de Kurzawa, dont les blessures à répétition l’éloigne de plus en plus du PSG.
Il pourrait donc se trouver un nouveau point de chute en Angleterre ou en Italie.
Pour le remplacer, les mêmes problématiques que pour le poste de latéral droit s’imposeront aux décisionnaires parisiens. Alaba, Marcelo ou Sandro ne partiront pas à moins de 50M d’euros ce qui est hors-budget pour le PSG. Les solutions pourraient donc se nommer Guerreiro (Dortmund) Telles (Porto), Rose (Tottenham) ou Gaya (Valence). Ou pourquoi pas Tagliafico (Ajax) qui est étincelant cette saison à l’image de son équipe. Rapatrier Ferland Mendy aurait été également un choix judicieux mais on doute que Jean-Michel Aulas soit vendeur sauf offre déraisonnable.

En défense centrale, le mercato sera moins agité. Thiago Silva, Marquinhos et Kimpembe seront toujours là sauf énorme surprise. Contestés, leur niveau de jeu n’est pas à remettre en cause, c’est davantage un travail psychologique qui leur sera demandé.
Derrière, Kehrer et Nsoki continueront leur progression, avec un temps de jeu assuré pour le premier qui pourra compenser le repositionnement de Marquinhos en 6 ou la fatigue de Daniel Alves à droite.
Proche du PSG l’été dernier, l’arrivée de l’expérimenté Jerôme Boateng ne serait pas non plus un mauvais choix vu le prix demandé par le Bayern (aux alentours de 30M).

Milieux : réorganiser le milieu de terrain 

Réorganiser le milieu de terrain sera le véritable chantier du PSG.
Malgré l’arrivée de Paredes et avec l’inéluctable départ de Rabiot, le poste de numéro 6 sera une nouvelle fois au coeur des attentes. Le renouvellement à ce poste parait donc primordial notamment pour libérer des joueurs comme Di Maria et Draxler qui ont joué les pompiers de service à ce poste là ces derniers mois. Et pour faire souffler un Marco Verratti, incapable de faire un match complet à haute intensité.
En difficulté chez les Blues, la piste menant au croate Kovacic n’a pas encore été étudiée mais elle pourrait être interessante à creuser. Polyvalent, expérimenté pour son jeune âge, et doté d’un véritable potentiel, le joueur appartenant au Real Madrid a toutes les armes pour s’imposer dans la capitale. Mais l’interdiction de recrutement de Chelsea pour les prochains mercatos risque de rendre la mission impossible. Paris devra alors se retourner vers Weigl, ancien joueur de Tuchel ou Allan qui a impressionné le board du PSG lors de la double-confrontation contre Naples. Thiago Alcantara, référence mondiale à ce poste, pourrait être la recrue idoine si le Bayern est vendeur. Les dernières rumeurs feraient également état d’une offre de 80M pour Toni Kroos. Deux autres milieux du Réal Madrid, en instance de départs, pourraient s’avérer être des choix judicieux pour Paris, en les personnes de Ceballos et Llorente. A l’instar de Kovacic, le rapport qualité/prix serait non négligeable et permettrait de garnir l’effectif parisien sans se mettre dans le rouge au niveau des finances. Piocher dans le réservoir de l’Ajax pourrait être une nouvelle fois la solution avec le jeune Van de Beek, remarquable en Ligue des Champions cette année. Tout comme son compère De Gea, Juan Mata  se trouve en fin de contrat en juin prochain. Son profil pourrait rendre beaucoup de services au PSG, en cruel manque de créateur cette saison en l’absence de Neymar. Enfin, tout comme Ferland Mendy, recruter Tanguy N’dombélé serait bénéfique mais pas sûr là encore que JMA soit enclin à le laisser partir.

Du côté des départs, celui de Rabiot est acté, lui qui se trouve en fin de contrat en juin prochain et qui a refusé de renouveler son contrat. Quant à Giovani Lo Celso, il s’éclate actuellement au Bétis Seville qui n’a pas hésité à lever l’option d’achat fixée à 25M d’euros.
Concernant N’kunku, son avenir est flou entre volonté de persévérer au PSG et trouver davantage de temps de jeu ailleurs. Loin d’être indispensable à Paris, il pourrait représenter une belle rentrée d’argent pour le club de la capital.

Crédit : TF-Images / Getty ImagesCrédit
Attaquants : garder Neymar et M’bappé à tout prix

En attaque, la pression du Real Madrid pour s’attacher les services de Neymar ou de M’bappé vont agiter le mercato du PSG tout l’été. La confirmation du retour de Zidane sur le banc de la Maison Blanche vient conforter cette tendance. Les dirigeants parisiens devront se montrer inflexibles malgré les offres pharamineuses que proposeront le club de Florentino Perez.
Les récentes déclarations de Neymar et de son père ainsi que de M’bappé montrent leur attachement au projet parisien. Ils ont en effet affirmé leur souhait de rester à Paris la saison prochaine. De nombreux observateurs et mêmes supporters parisiens doutent néanmoins de ces promesses, surtout lorsqu’on sait que Wilfried M’bappé, le père de Kylian, est en contact permanent avec Madrid.
Mais il faut rappeler qu’un départ de la star brésilienne représenterait un échec, lui qui n’a pas pu participer aux matchs décisifs en LDC ces deux dernières saisons. Il est venu à Paris pour triompher et les relations qu’il a noué avec l’effectif parisien et la Ville ne le feront pas céder aux sirènes madrilènes. Il est donc plus que probable que Neymar porte les couleurs parisiennes la saison prochaine. Le Real Madrid aura sans doute beaucoup plus de facilités pour convaincre Chelsea et Eden Hazard, le club anglais ne pouvant prendre le risque de laisser partir libre l’international belge en juin 2020. On connait par ailleurs l’amour que porte l’ancien joueur de Lille pour le Real et Zidane.
Quant à M’bappé, il est encore trop tôt pour partir du PSG, lui qui a à peine 20 ans. Il aura donc tout le temps de partir plus tard en Espagne. Tout comme Neymar, un départ à l’été 2019 du PSG, signifierait l’échec dans le club de sa ville, connaissant sa mentalité et son attachement pour Paris, le champion du monde sera encore parisien l’an prochain. En cas de perte d’un de ses deux joueurs, le PSG disposerait cependant d’une enveloppe de plusieurs centaines de millions d’euros qui rabattrait les cartes de son mercato. Ils pourront ainsi investir pleinement sur un gardien de grande envergure, un 6 de classe mondiale et un nouvel attaquant référence. Finalement, le mercato serait tout aussi excitant.
Troisième compère de l’attaque parisienne, le cas Edinson Cavani est tout autre. Présent au club depuis 2013, il traine son spleen depuis de longs mois, mis en retrait logiquement sur le terrain et en dehors par la doublette M’bappé-Neymar. Malgré un état d’esprit irréprochable, l’attaquant uruguayen ne semble pas être le buteur capable de faire passer un cap au PSG. Pourtant, il a eu sa chance en 6 ans. Incapable de combiner dans les petits espaces et trop limité techniquement, il n’arrive pas à s’adapter au jeu rapide prôné par le PSG notamment depuis l’arrivée de Neymar et M’bappé. Le PSG peut espérer mieux à ce poste. Pas forcément un buteur plus prolifique comme Lewandovski, Kane ou Aguero mais un attaquant complémentaire du duo de stars parisiennes.
On pense alors à un Dybala, Icardi voir Lacazette dont le jeu dos au but et de remise ferait des malheurs au PSG.
Concernant Di Maria et Draxler, ils seront sans nul doute parisiens la saison prochaine sauf bouleversements. Ne pas oublier, Moussa Diaby qui s’est révélé cette année au PSG et dont la progression sera à suivre de près lors du prochain exercice.

Crédit : Reuters

Une chose est sûre, l’été s’annonce passionnant du côté de Paris…

Melvil Chirouze 

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