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La zone grise

Le Tribunal Arbitral du Sport

  • 14 mai 201917 septembre 2019
  • par Adda Zaoui

Une institution centrale du monde sportif

Etranger du grand public, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) est pourtant une institution centrale du monde sportif. C’est en 1981 que le président du Comité International Olympique (CIO) Juan Antonio Samaranch a eu l’idée de la création d’une juridiction indépendante afin de répondre à la croissance du nombre de contentieux liés à la pratique sportive de haut niveau. Cette idée devient réalité le 30 juin 1984, date d’entrée en vigueur des statuts du TAS. La juridiction acquiert véritablement son statut de tribunal arbitral à la suite de l’arrêt Gundel rendu par le Tribunal fédéral suisse le 15 mars 1993. De plus, son indépendance est entérinée par la signature le 22 juin 1994 à Paris de la « Convention relative à la constitution du Conseil International de l’Arbitrage en matière de Sport ».

Source: BBC.com

Rôle du TAS

Le Tribunal Arbitral du Sport a de nombreuses missions. Tout d’abord, il a la charge de trancher les litiges juridiques prenant racine de manière directe ou indirecte avec le sport. Des sentences arbitrales ayant force exécutoire sont rendues. Ensuite, il doit donner un avis consultatif non contraignant concernant des questions juridiques posées par des acteurs du monde du sport tel que le CIO par exemple. Enfin, il offre la possibilité d’une médiation entre les parties avec comme but d’aboutir à un règlement amiable.

Composition du TAS

Nous pouvons dénombrer au sein de cette institution environ 300 arbitres issus de 80 pays différents. C’est le Conseil International de l’Arbitrage en matière de Sport (CIAS) qui les élit pour une durée de 4 ans. Ceux-ci doivent avoir une compétence juridique en droit du sport et/ou en arbitrage qui soit reconnue, selon le Code de l’arbitrage en matière de sport. Le siège du TAS est à Lausanne. L’institution est composée d’une Chambre d’arbitrage ordinaire pour les instances uniques et d’une Chambre arbitrale d’appel pour les litiges dus à des décisions rendues en dernière instance par des organismes sportifs. De plus, des chambres ad hoc sont mises en place de manière temporaire par le CIAS durant certaines compétitions sportives internationales afin de résoudre les possibles contentieux qui pourraient survenir durant celles-ci. Les sentences sont rendues par une formation de trois arbitres. Dans la procédure ordinaire, un arbitre est choisi par chaque partie parmi la liste des arbitres du TAS, puis les arbitres élus désignent le Président. Celui-ci peut être désigné par le Président de la Chambre ordinaire en cas d’absence de consensus. Ensuite, concernant la procédure d’appel, chacune des parties nomme un arbitre et c’est le Président de la Chambre arbitral d’appel qui décide de l’identité du président de la formation. Les parties décident du droit applicable au fond du litige. A défaut d’accord, le droit suisse est utilisé. Pour la procédure d’appel, sans choix convenu de la législation applicable, les arbitres usent des règlements de l’organisme sujet de l’appel ou du droit du pays dans lequel la fédération est domiciliée. Concernant la procédure stricto sensu, c’est le Code de l’arbitrage en matière de sport qui doit être respecté.

Procédure hors demande d’avis consultatif

Le TAS peut être saisi par toute personne physique ou moral. Les contractants doivent avoir convenu de cela dans une convention d’arbitrage. Le recours au TAS peut être prévu par écrit, à l’avance ou après le litige. En outre, il peut être directement évoqué dans les statuts d’un organisme sportif. Une requête d’arbitrage ou une déclaration d’appel doit être soumise au TAS par une partie. Pour la procédure d’appel, il est nécessaire que toutes les voies de recours internes de la fédération sportive aient été exploitées. Le défendeur transmet ensuite une réponse au TAS. Puis, les parties sont entendues durant une audience qui est consécutive à un échange de mémoires. Enfin, le TAS rend sa sentence le jour même ou des semaines après. Des mesures provisoires peuvent être décidées en cas d’urgence. La procédure d’appel a une plus grande célérité que la procédure ordinaire, 4 mois maximum alors que la seconde peut durer jusqu’à 12 mois.

Conclusion

Le Tribunal Arbitral du Sport est une institution nécessaire du fait d’une complexification constante des activités sportives et d’un développement des contentieux. Ses décisions ont une réelle influence sur les activités liées au sport. Le destin de clubs ou sportifs populaires se joue souvent en son sein. Ainsi, récemment, le PSG a vu son appel contre l’UEFA admis par le TAS qui a confirmé que la « décision rendue le 13 juin 2018 par la Chambre d’instruction de l’ICFC de l’UEFA, par laquelle l’enquête sur la conformité du Paris Saint-Germain au règlement du fair-play financier de l’UEFA a été clôturée », est définitive. L’activité du TAS mérite un meilleur écho auprès des passionnés de sport en général. Sa fonction n’est médiatisée qu’à l’occasion de certains litiges telle que l’affaire Platini.

La zone grise

Football féminin, rompre avec les idées reçues

  • 19 mars 201917 septembre 2019
  • par Justine Le Gall
Le Football féminin ou comment rompre avec une idée préconçue

Aujourd’hui, le football est le sport le plus médiatisé au monde et le plus populaire. Mais conjugué au féminin, cette discipline reste néanmoins dans l’ombre des médias. Les footballeuses ont gagné en reconnaissance, en médiatisation et en visibilité, bien que le ballon rond a longtemps été la compétence privilégiée des hommes et reste aujourd’hui l’apanage de ces derniers. Celles-ci ont même été privées de terrain par l’association britannique de football féminin de 1921 à 1971.
Cependant, depuis lors, le football féminin n’a cessé d’évoluer et dans moins de 90 jours a lieu en France, la Coupe du Monde féminine de football.

© Eurosport
Coup de projecteur sur l’impact de la Coupe du monde féminine sur l’évolution du football féminin

La Coupe du monde féminine de football se déroule dans moins de 90 jours sur le sol français, ce qui n’est pas arrivé depuis la première édition qui a eu lieu en 1991. Chaque joueuse trépigne d’impatience face à l’arrivée de cette Coupe du monde et l’équipe de football féminine de France espère suivre les traces de ses homologues masculins qui en sont sortis vainqueurs l’été dernier, le 15 juillet 2018. Comment oublier un jour de fête où une seule équipe de football a su réunir tout le peuple français. Comme l’a très bien dit Wendie Renard, la capitaine de l’équipe de football de l’Olympique Lyonnais, « c’est grâce aux victoires que l’on attire les médias ».
Cet événement est fortement soutenu par la FIFA ( fédération internationale de football association ) qui contribue de manière active à l’évolution des moeurs et du football féminin.
En effet, depuis l’apparition de ce sport, beaucoup de préjugés existent et biaisent les mentalités de chacun. Cela est encore le cas comme les propos qu’a eu Denis Balbir, un journaliste sportif du groupe M6 en octobre 2018, «  un match de foot masculin commenté par une femme? Je suis contre. Elle ne pourra jamais avoir le timbre de voix qui fonctionne… Dans une action de folie, elle va monter dans les aigus et cela sera délicat ». De tels propos sont aberrants et confirment l’importance de la médiatisation du football féminin à travers cette Coupe du monde.

© Denis Balbir

Toutefois cet événement témoigne de cette évolution avec la vente de toutes les places pour le match d’ouverture de la Coupe du Monde au Parc des Princes en deux jours à peine. De plus, les matchs de football féminin accueillent de plus en plus de public. Le dernier match amical de la Coupe du Monde féminine de football entre la France et l’Uruguay qui a eu lieu à Tours le 4 mars 2019, a accueilli 11 000 spectateurs, représentant le nombre de places maximums d’entrées à ce stade. En réalité, il y avait plus de 30 000 demandes pour assister à ce match. Il est important pour les joueuses de l’équipe de France de se sentir soutenues pour s’imposer encore plus dans leur discipline. Et oui, les supporters jouent un rôle dans les victoires des équipes !
Puis, avec l’arrivée de cet événement, le nombre de licenciées a fortement augmenté cette année, notamment suite à la victoire de l’équipe de football masculine de France en été 2018. À l’heure actuelle, il y a plus de 160 000 licenciées en France dont 126 000 pratiquantes. L’attractivité du football féminin est imminent.

Cette Coupe du monde approche à grands pas et son impact sur la féminisation de ce sport est déjà fulgurante. Et ce n’est que le début…

Un salaire encore trop faible ?

Malgré cette évolution incontestable du football féminin, la différence de salaire entre un footballeur et une footballeuse reste insensée. La joueuse la mieux payée en France est Ada Hergerberd, une joueuse taulière de l’Olympique Lyonnais avec un salaire entre 400 et 500 000 euros bruts par an. D’autres joueuses comme Wendie Renard, peut gagner jusqu’à 14 000 euros bruts par mois. Cela étant dit, même si ces joueuses sont les mieux payées, le salaire de Wendie Renard correspond à un salaire moyen d’un joueur de football en ligue 2 ce qui est assez paradoxal. De plus, le salaire moyen d’une footballeuse française équivaut à 4 000 euros par mois contrairement au au salaire moyen du footballeur français qui équivaut à 55 000 euros par mois.
Cependant, le football masculin rapporte plus d’audiences que le football féminin. Comme l’a évoqué Brigitte Henriques, la vice présidente déléguée de la Fédération Française de Football chargée du développement du football féminin, « Ce sont les Américaines qui permettent à leur Fédération d’engranger le plus de revenus, donc la question de l’égalité salariale peut se poser. Chez nous, les revenus sont issus à 90 % des recettes commerciales de l’équipe masculine (..) ».

© Ada H.
Conclusion

Je me sens principalement concernée par cette cause étant moi-même une joueuse de football. Tout au long de ma carrière sportive j’ai participé à l’évolution du football féminin. Lorsque je suis entrée à l’université Paris II Panthéon Assas durant l’année 2015, étant passionnée de football j’ai voulu intégrer l’équipe de football féminin de mon université. Néanmoins au vu du faible nombre de filles voulant pratiquer ce sport, il existait uniquement un cours regroupant trois universités différentes telles que Paris II, la Sorbonne et Paris Descartes. Ce n’est qu’en 2017 où l’université Panthéon Assas a pu réunir assez de filles pour ouvrir un cours de football féminin.
C’est pourquoi il est essentiel de continuer à médiatiser le football féminin. Son évolution permettrait de dégager plus d’économies et peut être un jour égaler le salaire d’un footballeur français et le salaire d’une footballeuse française. La féminisation du football doit être continue. Une victoire de l’équipe de France féminine de Football renforcerait son essor considérable. Il suffit d’y croire !

Coachs sans diplôme

Un match, un club #OM

  • 12 mars 201918 septembre 2019
  • par Malcolm Ali Fils

Montre moi un match et je te dirai qui tu es, l’exemple de l’Olympique de Marseille

L’histoire récente de l’Olympique de Marseille est marquée par une instabilité a tous les échelons. On ne sait jamais à quoi s’attendre du coté de l’Orange Vélodrome, les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas, les matchs se suivent mais ne se ressemblent pas et les mi-temps se suivent mais ne se ressemblent pas. L’Olympique de Marseille alterne le bon et le moins bon (voire le très mauvais) que ce soit au niveau des mi-temps, des matchs ou des saisons. Malheureusement pour les supporters et le niveau de la ligue des talents cette saison est l’une de celle que l’on aimerait oublier. A qui la faute ? Divers points de vue, Rudi Garcia et le fond de jeu, le board de l’OM avec a sa tête Jacques-Henri Eyraud ou les joueurs qui n’affichent pas un niveau décent pour un club comme l’OM.

La saison de trop pour R. Garcia ?

Deux saisons, des résultats en perpétuels amélioration avec comme point d’orgue la finale d’Europa League 2018. Rudi Garcia porté aux nues malgré quelques réserves au niveau du jeu. Cependant, lorsque les résultats ne suivent plus, le fond est remis en question et c’est le cas cette saison.

D’une part, une défense fébrile, sans cesse prise dans son dos et avec des latéraux cherchant tellement a fermer l’axe que les renversements du jeu adverses ou les centres au second poteau font souvent mouche. D’autre part, une attaque sans réel entrain, avec trop peu de mouvements pour attaquer efficacement, ultra dépendante de Florian Thauvin et avec un vrai problème concernant le poste d’attaquant de pointe en première partie de saison tout du moins. Ces problèmes dans le jeu, couplés a certaines méformes et certains choix hasardeux de Rudi Garcia ont pesé sur les résultats et sur la situation de ce dernier.

Cependant, comme le montre le match contre l’ASSE, Rudi Garcia semble voir le bout du tunnel grâce a des changements majeurs, un onze rajeunis, sans certains cadres et un troisième système en trois ans, un 4-4-2. Ce 4-4-2 d’abord déployé pour palier aux blessures et aux suspensions, fut conservé grâce aux bons résultats, laissant ainsi sur le banc Payet ou Luiz Gustavo notamment. Ce système permit de mettre Balotelli et Germain ainsi que les milieux de terrains dans les meilleures conditions. Contre l’ASSE, pendant la première mi-temps, les joueurs ont joué entre les lignes, nous avons retrouvé des combinaisons, du jeu en triangle et du jeu dans les petits espaces, choses rares cette saison. En plus, de cela la jeune charnière centrale de l’OM s’est montrée intraitable.

Des joueurs en sur régime ?

Les joueurs peuvent-ils perdre leur talent en un été ? Non, bien sur que non. La méforme des joueurs peut en partie être expliquée par la coupe du monde. En effet, la préparation des mondialistes (Thauvin, Mandanda, Rami, Sakai et Caleta-Car) a été tronqué et puis dur de se remettre dans le train train quotidien après avoir ajouté un titre mondial (pour les internationaux français) a son palmarès. Cependant, tous les joueurs n’étaient pas mondialistes, le mental de ces derniers est donc remis en question. Des joueurs ne jouant pas a leur poste, des entraînements trop axés sur le physique ou des dissensions dans le vestiaire dus aux émoluments de certains nouveaux venus, tant d’hypothèses sorties dans la presse et pouvant expliquer cette soudaine méforme.

Même lorsque le club reprend du poil de la bête comme ces dernières semaines, le mental joue encore des tours. En effet, les joueurs passent au travers de matchs largement a leur portée (cf. Rennes) ou ne jouent qu’une mi-temps, le match ASSE-OM en est un bon exemple. Durant ce match, fort d’une première mi-temps ou ils auront marqué deux buts et appliqué des séquences de jeu peu vue cette année, les joueurs ont baissé le pied en seconde période se regardant jouer et retombant dans les travers des matchs précédent en terme de fond.

Un board dépassé par les événements ?

Lundi 29 août 2016, Franck McCourt est présenté comme le futur repreneur de l’Olympique de Marseille par l’éternel maire de Marseille, J.C Gaudin. Une véritable bouffée d’air frais pour les supporters, poussés a bout par les dernières saisons et le tandem Margarita Louis-Dreyfus/Vincent Labrune. Franck McCourt arrive sur la Canebière avec dans sa valise, Jacques-Henri Eyraud en tant que président, Andoni Zubizarreta au poste de directeur sportif, une promesse de stabilité et des investissements massifs. Cependant, après presque trois ans de Champions project, les supporters restent dubitatifs. En effet, excepté les mercatos de la saison 2018-2019 que nous ne commenterons pas, les mercatos du club présentent de nombreuses erreurs de casting pour peu de bonnes pioches.

Il est aussi reproché et plus particulièrement a J.H. Eyraud, une communication hasardeuse que ce soit pendant les mercatos, avec les instances ou avec les groupes de supporters et le non limogeage de R. Garcia après de nombreux résultats contrariants. Malgré des erreurs manifestes, la direction de l’OM a investit comme promis, a impulsé une restructuration de la formation, du club et a misé sur la stabilité, comme le montre le fait que R. Garcia soit toujours en poste.

Conclusion

Cette saison, la méforme de l’OM semble plus être due a un problème conjoncturel (coupe du monde, états d’âmes, coach qui doit de se renouveler) plutôt qu’a des problèmes structurels (problèmes financiers, formation défaillante …) comme le club en a connu auparavant. En effet, le nouveau propriétaire et son équipe dirigeante ont ramené une stabilité jusqu’alors inconnue dans la cité phocéenne malgré quelques erreurs de parcours. Le match contre Saint-Etienne en est l’illustration la plus probante, lorsque les esprits sont a l’endroit cette équipe est capable de jouer les premiers rôles dans notre ligue 1 Conforama adorée

Coachs sans diplôme

EDF et XV de France, destins croisés ?

  • 12 mars 201917 septembre 2019
  • par Emma Favier

Ce Tournoi des VI Nations le confirme une nouvelle fois : potentiel gâché, coups d’éclats sans lendemain et raclées improbables rythment le rugby français. En panne de solutions, le XV de France serait bien inspiré d’imiter l’Equipe de France de football, tant les trajectoires des deux équipes sont comparables. 

Une finale de coupe du monde perdue

Le point de départ est le même, avec 5 ans de décalage. En 2006 l’Equipe de France de football perd en finale, mais son parcours met un terme aux errances de la période 2002-2005. Le XV de France chute aussi en finale de coupe du monde, en 2011. Si son jeu a été largement critiqué, l’équipe montre une belle résistance en finale face aux All Blacks. A l’issue de ces compétitions, les deux équipes provoquent un léger regain d’espoir, mais leurs insuffisances sont pointées du doigt.

Une débâcle aux yeux du monde entier

Ces insuffisances éclatent finalement. En 2015, après 4 ans peu rassurants la France connaît sa plus large défaite en coupe du monde, 62-13 face à la Nouvelle-Zélande. Quant à l’équipe de France de football, son échec à l’Euro 2008 et sa qualification polémique à la coupe du monde 2010 ne sont qu’un avant-goût de l’humiliation que sera cette compétition. Le XV de France et l’Equipe de France de football sortent de ces compétitions en pleine crise.

Une reconstruction incertaine

Laurent Blanc teste de nombreux joueurs peu ou jamais sélectionnés auparavant, et l’équipe n’obtient la qualification à l’Euro 2012 que par un nul lors du dernier match de poule. Les footballeurs sont par la suite éliminés de la compétition avec seulement une victoire, en atteignant tout de même les quarts de finale.

A l’inverse les entraîneurs du XV de France font le choix de conserver des joueurs impliqués dans les débâcles passées. Le rugby français érige la défaite encourageante en art de vivre (trois défaites lors d’une tournée sud-africaine, nul face au Japon, rouste face aux Anglais) mais réalise de rares coups d’éclats, comme sa victoire face au Pays de Galles en 2017 après 100 minutes de temps de jeu.

Une lueur d’espoir : les jeunesses dorées

La lueur d’espoir apparaît du côté des jeunes. En 2013 l’Equipe de France de football U20 remporte la coupe du monde et toute une jeunesse dorée émerge : Varane, Griezmann, Mendy, Areola, Umtiti, Pogba… A nouveau l’histoire se répète : avec 5 ans de décalage, l’Equipe de France de rugby U20 remporte en 2018 la coupe du monde (il n’y a pas eu que du football cet été !). Une autre génération dorée émerge avec de jeunes talents comme Ntamack, Carbonel, Bamba, Joseph.

Une comparaison qui reste à achever

Didier Deschamps a exploité ce jeune vivier lors de la coupe du monde 2014, en alignant une équipe à 20 sélections en moyenne. Cela ne l’a pas empêché de réaliser un parcours honorable mais a surtout contribué à former cette génération à jouer ensemble. Le résultat a été au rendez-vous : c’est cette génération dorée, reconduite à l’Euro 2016, qui a pu pleinement exprimer son niveau à l’été 2018.

C’est le pari qui se présente aujourd’hui au XV de France : son sauvetage résiderait-il également dans sa jeunesse dorée ? Quelques jeunes sont bien sélectionnés en équipe nationale mais ils se retrouvent au contact d’un groupe déjà rodé dans son goût de l’échec, où ils risquent de gâcher leur talent. C’est une refonte globale qui doit être engagée, en changeant une partie conséquente de l’équipe actuelle pour y installer de jeunes joueurs déjà habitués à jouer ensemble et prometteurs.

Certes une telle équipe ne pourrait être performante dès la coupe du monde 2019. Mais au vu des performances actuelles il n’y a rien à attendre de cette compétition. Elle pourrait en revanche être mise à profit, comme le fut celle de 2014 pour les footballeurs. Le XV de France doit pour avancer accepter de sacrifier le mondial à venir et viser le suivant, d’autant plus que celui-ci se déroulera en France. Avec une équipe jeune, rodée depuis 2019 et si notre décalage de 5 ans est respecté, on peut rêver que la France soit sacrée à la maison.

Coachs sans diplôme

Les maux de tête du PSG

  • 11 mars 201917 septembre 2019
  • par Melvil Chirouze

Ou comment la direction du PSG est devenue responsable de l’échec du club en Ligue des Champions

Quelques jours seulement après l’élimination honteuse en Ligue des Champions contre Manchester United, la douleur est encore vive chez les supporters parisiens comme en témoigne l’accueil houleux réservé aux joueurs parisiens dimanche dernier au Parc des Princes par les membres du Collectif Ultras Paris. En effet, l’effectif parisien s’entrainait exceptionnellement dans leur antre. Lors de cet entrainement un peu particulier, les 500 supporters présents ont pu exprimer leur ressenti après la nouvelle débâcle subie par leur équipe sur la scène européenne. Pourtant, il apparait néanmoins nécessaire d’aller de l’avant et de préparer l’avenir. Mais pour cela, il convient d’étudier les maux du PSG pour comprendre la situation actuelle et envisager sereinement l’avenir.

Cet article qui se veut avant tout objectif n’est pas un pamphlet contre l’ensemble de l’organigramme parisien mais tente de mettre en perspective l’échec répété du PSG au delà du spectre du terrain. Car si les joueurs semblent être naturellement la cible facile pour les critiques, il n’empêche que le cadre dans lequel ils évoluent n’est pas exempt de tout reproches.

Un Président trop tendre mais indiscutable

Le président Nasser Al-Khelaïfi, figure marquante du projet QSI depuis son début en 2011, semble accumuler les critiques au fil des saisons. Outre la gestion catastrophique du cas Aurier ou les prolongations de Laurent Blanc et Adrien Rabiot, sa communication laisse à désirer. Incapable de se montrer ferme et d’assurer le respect de l’institution PSG, « NAK » donne l’image d’un président passif et trop tendre avec ses joueurs. Dernier fait en date ? Sa communication d’après-match déplorable contre Manchester. Au lieu de se montrer objectif quant à la nouvelle désillusion de son équipe, il a préféré critiquer l’arbitrage et la VAR. Se chercher des excuses ne fera pas avancer le PSG, surtout ce PSG. Comment voulez-vous après voir des joueurs sortir de leur zone de confort en match alors qu’en interne leur président cède à tous leurs caprices ? Cette indulgence vis-à-vis des joueurs a eu de lourdes conséquences. Emery fut par exemple incapable d’appliquer ses principes de jeu face à des joueurs peu enclin aux changements et soutenus par leur président. C’est notamment pour ce manque de rigueur que l’Emir a décidé de nommer directement Tuchel l’été dernier.

Mais ce manque de professionnalisme se retrouve également lors des négociations. En effet, on peut reprocher au président du PSG de promettre tout et n’importe quoi à n’importe qui. Résultat ? A chaque nouveaux dossiers, les homologues du club parisien s’arrachaient les cheveux pour comprendre à qui ils devaient s’adresser. Et pour cause, Al-Khelaifi avaient promis les pleins pouvoirs à la fois à Tuchel et à Henrique. Dans ce marasme, il lui arrivait également de jouer un rôle décisionnaire tout comme l’Emir qui avait naturellement son mot à dire. Impossible donc de désigner une hiérarchie claire et cohérente. Sur ce point, l’amateurisme ou le manque de courage du président du PSG contrevient aux ambitions de son club, lui qui possède assez de pouvoirs pour affirmer les rôles de chacun. Comme pour les joueurs, Al-Khelaifi fait plus du copinage qu’autre chose.

Mon avis : Nasser Al-Khelaifi pourrait avoir fait son temps au PSG.
Figure de proue du projet parisien depuis ses débuts et bien connu, désormais, du paysage médiatique français, il incarne à la fois les succès mais surtout les déceptions parisiennes. Un changement de présidence ne serait donc pas mauvais pour le club de la capitale. Le fantasme Nicolas Sarkozy revient souvent lorsqu’on aborde les possibles successeurs d’Al-Khelaifi mais on voit mal un ancien Président de la République française recevoir des ordres de l’Emir d’un pays de 2M d’habitants, aussi puissant soit-il.
De plus, malgré les échecs en Ligue des Champions, le président du PSG garde la confiance de Doha. Et ce n’est pas rien quand on sait que la confiance est un critère davantage important que la méritocratie dans le système politique qatari.
Enfin, Al-Khelaifi a su gravir les échelons au sein des institutions européennes devenant en février 2019 membre du comité exécutif de l’UEFA. Cette empreinte qatarie a son importance et renforce la crédibilité du dirigeant parisien. On voit donc mal l’Emir le démettre de ses fonctions où seul un rôle majeur dans l’affaire de corruption touchant l’attribution du Mondial au Qatar en 2022 pourrait réellement l’impacter.

 

© Frédéric Dugit / Le Parisien
Une direction sportive sans repères et animée par une guerre d’influences en interne

La direction sportive du PSG est aujourd’hui une sphère complexe à appréhender au PSG. Dans les premiers temps de l’ère QSI, Leonardo incarnait clairement la fonction de directeur sportif. Mais depuis son départ mouvementé en 2013, cette fonction est devenue floue, impensable quand on sait l’importance d’un tel poste dans le football actuel. Olivier Letang occupa ainsi la fonction de directeur sportif adjoint de 2013 à 2016 alors que le club n’avait même pas de directeur sportif. En 2016, Patrick Kluivert est nommé « directeur du football », poste innovant dont on se demande encore l’utilité. 1 an plus tard, il était déjà parti. En juin 2017, après 4 ans de bricolage où Jean-Claude Blanc et Nasser Al-Khelaïfi auront mené de front les divers dossiers parisiens, un véritable directeur sportif débarque en la personne d’Antero Henrique.

L’ancien dirigeant du FC Porto arrive avec une solide réputation mais une politique bien différente de celle du PSG. En effet, au sein du club portugais, il s’est fait remarquer par ses achats-reventes fructueux, bien loin de la stratégie de dépenses parisienne. Pourtant, par son réseau, Antero Henrique boucle dès le mois d’aout, le transfert du siècle avec l’arrivée de Neymar JR pour 222M d’euros. Alors que le brésilien était déjà proche de s’engager avec le PSG à l’été 2016, Henrique était la pièce manquante du puzzle. Toutefois, un peu plus d’un an après sa prise de fonction le voilà déjà remis en cause. La faute à de nombreux échecs notamment dans la recherche du fameux numéro 6. Et oui, le transfert de Neymar ne peut pas tout masquer. En 3 mercatos, Henrique s’est fait davantage remarquer par son manque de résultats que par son efficacité. Pourtant, les pistes ne manquaient pas : Kanté, Weigl, Carvalho, Gueye, Doucouré, ect. Pire, l’échec Frenkie De Jong, après de longues négociations, se révèle être un véritable camouflet, le génie hollandais choisissant le FC Barcelone. On peut également citer son échec dans la tentative de prolongation d’Adrien Rabiot. Au final, c’est l’argentin Leandro Paredes qui a débarqué tardivement dans la capitale fin janvier, ce qui obligea Thomas Tuchel à poursuivre son bricolage avec Marquinhos au poste de numéro 6.

En parlant du coach allemand, ses relations avec Henrique n’ont jamais été au beau fixe. Alors que l’ancien coach de Dortmund souhaitait voir le recrutement de joueurs provenant de Bundesliga, le directeur sportif du PSG poussait pour enrôler des joueurs de son réseau portugais. Antero Henrique saborda même le transfert de Jerôme Boateng alors que tout semblait bouclé. Cette guerre d’influence a néanmoins tourné en faveur du technicien allemand au regard des arrivées simultanées de Kehrer, Bernat et Choupo-Moting. Elle s’est d’ailleurs intensifiée lors du mercato d’hiver où Thomas Tuchel n’a pas hésité à faire part publiquement de leur divergence. Alors que l’on pensait le portugais plus que sur le départ après la déroute contre United, Nasser Al-Khelaïfi a surpris son monde en lui maintenant sa confiance par voie de presse … quelques jours après avoir fait de même pour Thomas Tuchel. Il est peut-être là le véritable problème du PSG. Ne pas savoir prendre de réelles décisions. Cela permettrait en outre de faire de l’ordre au sein de la hiérarchie.

Mon avis : Tuchel ou Henrique.

Le président parisien devra trancher mais leur cohabitation devient de plus en plus invivable. Le technicien allemand est l’un des seuls à garder du crédit aux yeux des supporters parisiens et l’avancée du projet parisien doit s’appuyer désormais essentiellement sur lui, quitte à se séparer d’Henrique dont les nombreuses déconvenues ont été citées. Merci pour Neymar et au revoir !

© Anthony Dibon / Icon Sport
 Un staff à perfectionner

Thomas Tuchel et son encadrement technique ne sont pas les coupables principaux des maux du PSG. Ici, il s’agirait davantage de parler des personnes dont on entend moins parler mais donc l’influence au PSG est grande. Mis à l’écart depuis le début de la saison lors des jours de match, le Docteur Rolland semble avoir fait son temps lui aussi au PSG. Présent au club depuis 2007, peu de joueurs de l’effectif actuel lui font pleinement confiance sur ses méthodes. Sa gestion du cas Verratti est tout bonnement scandaleuse, lui qui parait-il fume des cigarettes avec l’international italien ou sort en boite de nuit lors des tournées d’été du PSG. Pour un directeur médical d’un grand club comme le PSG cela fait tâche. On peut également citer certains membres du personnel qui trahissent l’institution en révélant des secrets de vestiaires aux journalistes. Enfin, le « staff » des joueurs, leur entourage en d’autres termes, est aussi à pointer du doigt pour leur attitude active et passive dans la carrière des joueurs. Fumer des cigarettes ou la chicha, sortir à l’Arc lors des semaines charnières sont autant de comportements indignes de joueurs professionnels et cautionnés par leur entourage. Mais comme vu précédemment, il ne faudra pas compter sur les dirigeants du PSG pour mettre un terme à toutes ces habitudes.

Mon avis : On pourrait penser que les personnes qui ne sont pas directement liées à la politique sportive ont moins d’importance mais cela n’est pas vrai. Avec un encadrement et un entourage à même de faire comprendre aux joueurs ce qu’est la vie d’un sportif de haut niveau, peut-être que Verratti et Kurzawa seraient moins blessés et Rabiot plus altruiste.
Les maux du PSG se retrouvent à tous les étages et dépenser des millions pour s’attacher les services de grands ne changeront rien si une remise en question profonde au sein du club ne se fait pas. On compte donc énormément sur la rigueur allemande de Thomas Tuchel pour faire évoluer les mentalités ou faire partir les éléments perturbateurs.

© Marca
Coachs sans diplôme

Bilan du septennat parisien en Ligue des Champions

  • 8 mars 20193 avril 2023
  • par Quentin Ranson

Malédiction ou plafond de verre?

En 1974, lors de la première finale de la Coupe des clubs champions (aujourd’hui Ligue des Champions) que disputait l’Atletico Madrid, celui-ci avait été rejoint au score par le Bayern Munich dans les derniers instants de la prolongation, et de fait contraint à rejouer la rencontre, perdue  4-0 par les Colchoneros, offrant à son légendaire Président Vicente Calderon une saillie depuis passée à la postérité: « Nous sommes le Maudit Football Club ». S’il ne savait pas alors à quel point il disait vrai au regard de l’histoire récente de son équipe, battue notamment  deux fois en trois ans, et de manière cruelle, par son voisin  merengue en finale de la compétition reine des clubs, l’Atletico a su gagner ses galons de grand d’Europe et a eu l’occasion de remporter des trophées continentaux (coucou les Marseillais) et, surtout, de rejouer des matchs de cette importance.

Ce qui n’est pas le cas du Paris-Saint-Germain dont les fans plus ou moins récents se damneraient volontiers pour aller si loin dans les compétitions européennes. En effet, depuis la prise de contrôle du club par le Qatar en 2011, et la première campagne de ligue des champions en 2012, le club n’a jamais su aller plus loin que les quarts de finale. Pire, ces 3 dernières saisons, il a pris la porte dès les huitièmes, marquant, au moins du point de vue du seul résultat , une régression.

Le constat est le suivant, Paris n’y arrive pas. Une fois cela dit, et une suze partagée avec Gérard, il convient de se demander si ces éliminations ont autre chose en commun que la détresse profonde dans laquelle elles ont laissé les supporters parisiens dont l’auteur de ces lignes.

Si cela fait désormais sept éliminations dans la phase finale, il serait facile et rafraichissant de s’amuser à les ranger dans diverses catégories.

Les cas où l’adversaire était trop fort

Finalement, et en essayant de se départir de la subjectivité exacerbée qui caractérise tout supporter, les éliminations du PSG ne tenant qu’à la supériorité de l’équipe adverse ne sont pas si nombreuses.

Il y a ce quart inaugural de 2013 lors duquel les Rouge et Bleu arrachent le nul à domicile sur un but hors-jeu de Zlatan et une frappe déviée de Matuidi, le PSG se permettant même de faire frissonner le Camp Nou au retour lorsque Pastore ouvrira le score avant de claquer des dents à son tour en voyant un Messi diminué retirer son survêtement et être décisif quelques minutes après son entrée en jeu. 

Deux ans plus tard,  de nouveau contre le Barça, Paris se fera rouler dessus par une machine de guerre portée par une MSN irrésistible, avec un doublé de Neymar au retour et des gourmandises de Suarez à l’aller, bien secondé par David Luiz, dont les supporters franciliens se rappèleront surtout pour ses difficultés motrices au niveau des membres inférieures.  

© The Independant, Getty Images

De manière moins évidente pour certains, en raison de la forme supposée des deux équipes au moment du tirage au sort, l’élimination face au Real Madrid l’an dernier en huitièmes de finale face à une équipe partie dérocher sa troisième LdC de suite et la quatrième en cinq ans est assez logique, et ce malgré le non-match au retour des Parisiens, certes privés de Neymar. 

Les cas où Paris aurait pu passer

Gâcher un avantage de deux buts obtenu au match aller? Le PSG n’en est pas à son coup d’essai puisqu’en 2014, c’est après une victoire 3-1 glanée sur ses terres face à Chelsea qu’il s’inclinera dans l’antre des Blues, une fois de plus crucifié dans les derniers instants par l’un de ses supporters en la personne de Demba Ba, natif des Hauts-de-Seine.
Toutefois, l’ampleur du score de l’aller, boursouflée par un exploit de Pastore dans le temps additionnel, ne devait pas fair oublier les occasions des Blues, et le crève-coeur que fut le but du Sénégalais à Stamford Bridge  sonnait comme un juste retour des choses. 

Deux ans plus tard, ce n’est plus la même chose, le PSG a éliminé deux fois Chelsea de suite en huitièmes de finale, la seconde en faisant montre d’une supériorité indiscutable, et pense en avoir fini avec ses démons. Se dresse sur la route de l’Eden des demies, le Manchester City en fin de cycle de Pellegrini dont le remplacement par Guardiola est déjà prévu. S’il doit avoir des regrets, c’est principalement  pour son match aller lors duquel le PSG ne fait mieux que match nul avec de nombreuses occasions manquées (coucou Zlatan) avant d’aller perdre à Manchester dans un révolutionnaire 3-5-2 , qui vaudra à Laurent Blanc d’espérer entrainer les plus grands clubs européens, mais surtout de très belles indemnités. 

Les cas où Paris aurait dû passer 

Le football est tout sauf méritoire, et certaines de ses « injustices » les plus célèbres ont fait son Histoire et contribué au fait qu’il soit le sport le plus populaire, parce que le plus humain (coucou les Rugbymen).  Ces belles paroles, que n’auraient pas reniées un de mes amis qui est robinet d’eau tiède à mi-temps, prononcées, la mise en pratique est tout autre. En 2017, le PSG détruit le Barça au match aller, Kimpembe se révèle au monde en éteignant à lui seul Messi et Suarez et Di Maria est céleste.  A ce moment-là, en match aller-retour, aucune équipe s’étant imposée à l’aller sur un score aussi large, 4-0, ne s’est fait éliminer. Aucun commentaire ne sera ajouté sur le match retour, tout ayant déjà été dit et plus d’une fois. Mais se faire éliminer après l’avoir emporté à l’aller avec un tel écart et avec la manière est une faute professionnelle et une tache indélébile dans l’histoire du club. L’élimination subie la semaine dernière à l’issue d’une défaite à domicile contre un Manchester United,  loin d’être un grand cru, privé de plusieurs titulaire dont son meilleur joueur suspendu, et arrivant au Parc de Princes avec un handicap de deux buts à remonter est évidemment à ranger dans cette catégorie… sans pour autant parvenir à l’expliquer. Vous avez dit malédiction?  

Pléthore de causes ?

C’est un fait donc, Paris n’y arrive pas. Hormis le Real des années 2000, éliminé en huitièmes de finale six fois consécutivement, rarement une équipe aussi attendue et supposément aussi talentueuse aura autant plafonné. Mais malgré les catégories pré-citées, une élimination reste une élimination et pour citer un grand philosophe « il n’y a pas de défaite encourageante ». Chaque année ou presque, Paris semble avoir les armes pour viser haut et chaque année, les espoirs placés en lui viennent se fracasser contre la réalité du haut niveau.  Car là est la question, à qui la faute?

  • À l’arbitrage diront certains, le souvenir encore brûlant de ces possibles penaltys refusés au club de la capitale contre Barcelone lors de la Remontada, ou de celui concédé, non sans polémique,  par « Maestro » Kimpembe ce mercredi soir. 
  • À l’entraineur s’écrieront d’autres, pointant les choix de système de Blanc, ou d’hommes, d’Emery comme de son prédécesseur. 
  • Aux joueurs et à leur mental, évidemment, certains ayant contribué sinon participé à la plupart de ces désillusions et en étant si profondément marqués mentalement qu’il semble rationnel de se demander s’ils sont seulement capable de surmonter ce passif… Tout en notant, clin d’oeil du destin, que les deux joueurs offrant des buts aux Mancuniens ce 6 mars n’étaient pas au club les années précédentes. 
  • À la faiblesse de la Ligue 1 argueront les observateurs, que le PSG survole et jugée trop peu relevée pour préparer les hommes de Tuchel aux  grands matchs européens. 
  • À la malchance, avanceront les superstitieux comme les désabusés, devant l’indisponibilité deux années consécutives du meilleur joueur du club dans le money time, et au vu du match de mercredi soir voyant Manchester marquer sur des erreurs parisiennes ou des décisions arbitrales sans être dangereux par ailleurs, on aura du mal à les contredire.
Des maux institutionnalisés

Cependant, s’il est évident que le PSG n’a pas toujours été aidé par le destin, les arbitres, son propre championnat national,  ou même par le tirage au sort, la cause semble plus grave car endogène, et même inhérente au fonctionnement actuel du club.

© Unkown

Les passe-droits laissés à certains joueurs, ou la complaisance à leur égard en matière d’hygiène de vie, la propension du club à régulièrement s’agenouiller devant un joueur de peur que celui-ci ne parte , en le prolongeant grassement ou en laissant sa sélection nationale décider du traitement médical adéquat quand c’est pourtant bien le club qui rémunère le joueur (et non la Sécu, voir Gérard #1 Neymar)  la gestion du cas Rabiot ou encore le mercato lors duquel ferraillent l’entraineur et le directeur sportif pour imposer leur vision plutôt que d’agir de concert et lors duquel le club surpaie des joueurs de seconde classe sont autant de raisons invisibles qui, ajoutées aux précédentes, contribuent à expliquer le plafonnement du PSG à ce stade de la compétition et l’empêchent de se mêler aux prétendants à la victoire finale, ou au moins de nous dispenser de l’humiliation subie mercredi soir.

Tuchel sinon rien  

Toutefois, les choses changent. Un entraineur compétent est aujourd’hui aux commandes, qui en plus d’apporter une plue-value tactique indéniable, élargissant les options du PSG, et masquant les manques de son effectif, n’hésite pas à mettre au pas les fortes tête et à faire respecter l’institution qu’est le club, le tout en ayant gagné, et gardé l,  respect, voir l’amour, de son groupe.  Sous sa houlette, le PSG est sorti d’une poule relevée dans laquelle il était qui plus es mal embarqué, et continue, exception faite d’une élimination rocambolesque -encore une- en coupe face à Guingamp, sa sinécure sur la scène nationale.  L’Allemand a par ailleurs marqué son territoire en affrontant en privé, et joutant en public avec le directeur sportif Antero Henrique, rendant leur collaboration sur le long terme improbable. Cet été, le club devra faire un choix. Qu’il choisisse bien.

© BBC

Si Lampedusa écrivait qu’il faut « que tout change pour que rien ne change », on serait tenté de prendre le contrepied et ainsi d’écrire qu’il faut que pour que Thomas Tuchel reste en place pour que les choses continuent de changer au Paris-Saint-Germain.  L’élimination contre Manchester pourrait alors être perçue comme une erreur de parcours dans ce nouveau voyage, ou une résurgence des erreurs passées plutôt qu’une énième sortie de piste d’un club qui tourne en rond.  Mais à Paris, il y a souvent plus de questions que de réponses.

  • Tuchel résistera-t-il à cet échec?
  • Neymar et Mbappé seront-ils de nouveaux associés en compétition européenne au PSG? 
  • Comment le club abordera-t-il le prochain mercato censé restructurer et renouveler un effectif déséquilibré et incomplet?
  • Quelle latitude sera laissée au club pour recruter par l’opaque Fair-Play financier  ? 

La qualité des réponses à ces questions sera appréciée à partir de mars prochain, car pour Paris, plus que jamais, seule l’Europe compte.  

Coachs sans diplôme

Un match historique, un match symbolique

  • 7 mars 20193 avril 2023
  • par Charles Henri Laval
Pendant des années le système solaire a tourné autour d’un astre, celui du soleil madrilène. Mais autour du système Solari, personne ne souhaite graviter.

Madrid était comme cet ami que l’on a tous. Il ne vient pas aux CMs, vient de manière épisodique aux TDs, ne semble pas réviser mais décroche son semestre avec mention. Le point commun entre cet ami et la Casa Blanca était l’expression « j’y vais au talent ».

Mais ce temps est révolu, le soleil madrilène s’est éteint hier, au terme d’une partie historique et cette chute fut accompagnée par la clameur des 4200 supporters Bataves présents hier au Bernabéu.

Il faut maintenant analyser ce match dans une perspective symbolique et historique.

Au terme de la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568- 1648), les Provinces-Unies se détachent des Pays-Bas espagnols et gagnent leur indépendance.

Cette guerre met fin aux ambitions territoriales de l’Espagne dans le nord de l’Europe. Le 6 mars 2019, l’Ajax écrase Madrid, mettant fin à leurs ambitions en Ligue Des Champions.

Dans l’Histoire, à chaque Espagnol ambitieux répond un Batave défenseur de ses valeurs.

Mais quelles ont été les valeurs défendues lors du match ?

Ce sont celles du football total, un football dans lequel l’attaque est de mise, les postes ne sont pas totalement hermétiques et où la totalité de l’effectif est impliquée dans chaque phase de jeu, qu’elle soit offensive ou défensive.

En réalité, ce parcours pour l’instant remarquable pour l’Ajax est assez symptomatique de cette petite renaissance que vit actuellement le championnat des Pays-Bas.

Les équipes y bénéficient de joueurs en prêt en provenance des plus grands clubs. Les cadors européens sont toujours convaincus que ce championnat permet l’éclosion des futures pépites qui marqueront les esprits. Au Vitesse Arnhem ce ne sont pas moins de quatre joueurs de Chelsea qui évoluent temporairement sous les couleurs noire et jaune. La politique actuelle des grandes institutions est de placer une équipe d’un championnat moins huppé dans son satellite. Ce statut de satellite permet des arrangements sur le marché des transferts ainsi qu’une préférence concernant la politique de prêt.

Le pays est également connu pour former les grands de demain. L’Ajax, du Feyenoord ou encore le PSV Eindhoven n’ont plus à prouver qu’ils font partie des meilleurs centres de formation européens.

Enfin, les moyens réduits des différents clubs obligent les cellules de recrutement à travailler dur pour attirer des talents. En réalité, dans le monde du football actuel, un constat s’impose : les clubs qui ont des moyens réduits font de meilleurs transferts que les grands cadors. Parlons de la ligue 1. Toute proportion gardée, les meilleures cellules de recrutement ne sont pas à Paris ni à Marseille mais bien à Strasbourg, Reims ou encore Saint Etienne. Ce schéma se reproduit sur la scène européenne et on le constate pour l’Ajax. Cette année, la cellule de recrutement de l’Ajax n’a commis aucune erreur. Tadić, Neres ou encore Tagliafico. Tant de joueurs qui font grandir l’équipe, dénichés à moindre frais par la cellule de recrutement.

Ces différents éléments conduiront certainement à replacer le championnat néerlandais au cœur du jeu européen. Le Football, tout comme l’Histoire, est fait de cycles. Des périodes ont été dominées par l’Ajax, peut-être sommes-nous à l’aube d’une nouvelle domination Batave. Une seule certitude : le cycle madrilène, lui, s’est bien achevé hier.

Hier soir, le football populaire a triomphé. Cette jeunesse rouge et blanche a renversé cette aristocratie bien pâle.

Mais des paradoxes se dessinent. Cette jeunesse, celle qui renverse l’ogre aujourd’hui va être amenée à le nourrir demain. De nombreux joueurs de l’Ajax sont en effet proches d’un transfert dans les plus grands clubs européens…parfois même à Madrid ! Le bourreau d’un soir qui fait rêver l’Europe risque de se transformer en sauveur d’un club à la déroute demain. Dans le football moderne il faut avoir les moyens de ses ambitions.

C’est ici la preuve que le football populaire ne peut pas triompher, il est contraint à l’exploit. L’argent triomphera, il permet même de racheter une défaite et des ambitions.

Si ce constat vous désole, demandez à Fiorentino Pérez quelques billets, afin de sécher vos larmes.

La zone grise

Un nouvel Accor pour le Paris Saint-Germain

  • 3 mars 20193 mars 2019
  • par Aymar de Poncheville

All-in pour le club de la capitale, sur fond de concurrence économique et sportive

Après treize ans de collaboration avec Fly Emirates, le club de la capitale a officialisé hier son nouveau partenariat avec le groupe hôtelier Accor, et plus précisément avec sa marque « lifestyle » « ALL » signifiant « Accor Live Limitless ». Outre sa présence sur le maillot du club de la capitale, ALL obtient également par ce contrat le naming de l’espace réceptif Skybar du Parc des Princes ou encore le naming des tournées estivales.

Un contrat lucratif pour les deux co-contractants

Le PSG et le groupe hôtelier ont tenu une conférence de presse vendredi dernier au Parc des Princes, afin d’officialiser le partenariat. Si le contrat présente des éléments qui sont et demeureront probablement ignorés par les profanes, sa durée est d’ores et déjà connue. Il s’agit en effet d’un partenariat de trois ans renouvelables pour une même durée, et ce contrat apparaît bénéfique pour les deux parties. En effet, à l’instar des propos récent de Jean-Claude Blanc, le Paris Saint-Germain souhaite désormais limiter son nombre de partenaires dans le but d’offrir une visibilité sans commune mesure à chacun d’entre eux, et miser sur l’image exceptionnelle que renvoie la ville de Paris dans le monde. Ce contrat semble par conséquent satisfaire les deux parties qui jouiront de fait de leurs forces et qualités respectives.

D’une part, Accor Live Limitless devrait sans doute inclure à son offre des expériences inédites telles que la présence d’académies de football au sein de ses hôtels, ou encore l’installation temporaire de chambres au sein du Parc des Princes, à l’image de ce qui a déjà été réalisé au Matmut Atlantique de Bordeaux. Ambition assumée d’Accor : proposer des prestations d’exception autour du sport, tout en renforçant sa visibilité mondiale. Il apparaît en effet évident de préciser qu’ALL bénéficiera de la visibilité du Paris Saint-Germain à l’international, point notamment mis en exergue par Sébastien Bazin, qui a reconnu que la répartition intercontinentale des supporteurs et suiveurs du club était un point qui faisait du Paris Saint-Germain « l’une des trois plus grandes marques de sport mondial ».

D’autre part, le club des Lumières obtient un contrat très lucratif, selon les dires des initiés. Il apparaitrait que le deal porterait sur un montant compris entre 52 et 60 millions d’euros par an. Néanmoins, cette somme supposée ne demeure qu’une estimation, puisque la seule réponse apportée à ce sujet a fait sourire les journalistes présents, Sébastien Bazin se fendant d’un « ce n’est pas cher mais c’est beaucoup d’argent ». Par ailleurs, le septuple champion de France obtient du géant du tourisme sa capacité à être présent partout dans le monde, et en fait réciproquement un ambassadeur de choix pour internationaliser encore plus la marque PSG. En outre, et ce point apparaît comme majeur, le Paris Saint-Germain renforce son identité nationale en se liant à un groupe français. Il appuie ainsi, et véhicule l’idée d’une France conquérante, et permet de mettre définitivement fin à l’association entre Fly Emirates et le Qatar, dans un contexte géopolitique tendu au Moyen-Orient.

Un contrat qui fait jaser

Cet accord est donc d’une importance conséquente pour le club, dans le contexte du Fair-play financier et de sa menace planant au-dessus des têtes dirigeantes. Il lui permet, comme précisé précédemment d’empocher une manne financière (a) qui ne provient pas de près ou de loin du Qatar (b). Néanmoins, certains aspects de l’accord ont prêté à de nombreuses réactions.

Premièrement, il convient de noter que le Président Directeur-Général de l’opérateur hôtelier Accor, Sébastien Bazin, n’est ni plus ni moins que l’ex-président du PSG lors de l’ère Colony Capital, ancien propriétaire du club. Deuxièmement, l’ombre toujours présente de Nicolas Sarkozy, proche de Nasser Al-Khelaïfi et de Sébastien Bazin – dont il avait contribué à sauver sa fille lors de la prise d’otage de Neuilly de Human Bomb –, et désormais administrateur indépendant en charge de la présidence du comité de « stratégie internationale » d’AccorHotels. Troisièmement, la nature du deuxième actionnaire d’AccorHotels, qui se révèle être le fond d’investissement étatique du Qatar, et qui détient 10,2% de son capital social. A ce titre, un avis publié par l’Autorité des marchés financiers a même relayé la déclaration selon laquelle le 13 juillet 2018, Qatar Holding, filiale du fonds souverain qatarien Qatar Investment Authority, a franchi les seuils des 10% et 15% des droits de vote. Ainsi, au 10 septembre 2018, QIA détenait respectivement de 10,14% et 15,96% du capital social et des droits de vote d’AccorHotels. La Qatar Holding avait en outre déclaré qu’elle envisagerait « des acquisitions supplémentaires d’actions Accor au vu des opportunités qui pourraient se présenter », tout en excluant de prendre le contrôle du groupe.

C’est en ce sens que certains pointent le mélange des genres, notamment du côté des « historiques », qui évoquent l’idée d’un accord surévalué, et réalisé « entre amis ». Néanmoins, Sébastien Bazin a écarté toute possibilité d’une immixtion de la part du Qatar ou de Nicolas Sarkozy, et a affirmé que « les décisions prises par le groupe Accor sont prises par les dirigeants du groupe Accor », ainsi que l’équipe dirigeante en charge du contrat « a partagé avec le conseil d’administration ce [qu’elle faisait] et ce à quoi [elle voulait] arriver avant d’informer le conseil quand la signature était faite ». Il rappelle en outre que le rôle du conseil d’administration est de nommer les dirigeants, pas de prendre les décisions à sa place. Il est toutefois clair que ces affirmations demeurent policées et politiques.

Il convient d’observer que ce genre d’accord est fréquent. L’exemple le plus frappant reste à ce jour la prolongation du contrat entre le Bayern Munich et Adidas pour une durée de 15 ans moyennant une somme qui avoisine les 900 millions d’euros, soit plus de 60 millions d’euros par an. Or, Adidas détient 8,33% du capital social du club bavarois, qui possède quant à lui 0,22% du capital social de l’équipementier. Il apparaît donc que le contrat conclu entre les deux n’est pas vraiment le fruit d’un échange entre deux groupes qui s’ignoraient jusqu’alors…

Ce type d’accord est primordial pout tout club ayant des prétentions européennes, et s’il serait présomptueux de crier à la fraude dans un cas comme dans l’autre. Ces partenariats s’inscrivent dans le cadre d’une compétition sportive et économique, où tous les moyens sont bons pour obtenir de nouveaux financements et déstabiliser les clubs adverses.

La zone grise

La VAR, une solution d’avenir – plaidoyer en réponse

  • 1 mars 20193 avril 2023
  • par Ghislain de Longeaux

Fortement critiquée depuis sa mise en place lors de la Coupe du Monde 2018, notamment en ce qu’elle serait une « illusion de justice », l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) est défendue par Diego Maradona – il le veut son monopole de la « main de Dieu » – et autres Zizou pour ce qu’elle représente : une solution d’avenir.

La VAR, outil indispensable au service d’un football plus juste

La VAR apparaît comme nécessaire, pour mettre fin aux erreurs d’arbitrage manifestes ainsi que pour palier les carences du 5e arbitre.

La VAR présente l’intérêt, à notre sens fondamental, de gommer des erreurs « objectivement scandaleuses ». Elle se rend ainsi nécessaire dans la perspective d’un football non pas entièrement juste, mais plus juste (ou moins injuste). Impossible ici de ne pas faire référence aux nombreux cas de simulation, dont le talent de Neymar en la matière n’est plus à prouver. Sa performance théâtrale lors du match de la Coupe du Monde 2018 opposant le Brésil au Costa Rica a bluffé tout le monde, à commencer par l’arbitre. Sans l’intervention de la VAR, nous aurions vécu une erreur d’arbitrage manifeste, compréhensible à vitesse réelle, mais que la VAR a pu corriger.

Ce que la VAR permet de corriger, le 5e arbitre ne le permet que trop rarement. Il nous vient instantanément à l’esprit le match retour de Ligue des Champions 2016/2017 opposant le FC Barcelone au PSG, au cours duquel pas moins de quatre décisions erronées ont été prises à la suite d’un litige dans la surface de réparation (impliquant donc le 5e arbitre). A sa décharge, il est vrai qu’il se peut qu’il soit gêné par la réunion d’autant de joueurs dans un si petit périmètre. L’aide de la VAR prend, là encore, tout son sens.

La VAR, mécanisme de justice sujet à la discrétion de l’arbitre

La VAR n’est qu’un outil au service de l’arbitre. Dès lors, l’erreur humaine n’est pas effacée : ce n’est pas la VAR qui rend de mauvaises décisions, mais les mauvais arbitres.

Si la décision prise par l’arbitre après visualisation de la VAR ne correspond toujours pas à la réalité, c’est que l’arbitre a failli dans sa mission, pas la VAR. A contrario, un « bon » arbitre, lui, saura s’appuyer sur la VAR pour gommer les imperfections que peut présenter l’arbitrage.

Il se peut néanmoins que l’arbitre se heurte à des situations délicates, où la décision est loin d’être évidente, même après visionnage de la VAR. L’on sait d’ores et déjà que l’arbitre sera chahuté par ceux qui voient dans le verdict une erreur et applaudi par ceux qui le considèrent comme juste. La VAR n’a en ce sens pas vocation à rendre chaque décision incontestablement bonne, mais à faciliter le travail de l’arbitre.

Conclusion

Laissons à la VAR le temps de prouver tous ses bienfaits et aux arbitres le temps de s’adapter à son introduction dans le football. Délectons nous des quelques secondes de frissons et de suspense que procure l’attente de la décision de l’arbitre. Rappelons enfin, non sans chauvinisme, que la VAR a tout de même permis à l’équipe de France d’obtenir deux penalties complètement valables lors de la Coupe du monde 2018  : l’un contre l’Australie, l’autre contre la Croatie.

La zone grise

Pronojustice #1 : Guy Novès vs FFR

  • 26 février 20192 octobre 2019
  • par Louis d'Aramon

Prono : la Fédération Française de Rugby sera condamnée à verser 3 millions d’euros à Guy Novès

  • Le 27 décembre 2017, Bernard Laporte, président de la Fédération Française de Rugby, opérait un plaquage cathédrale tête-la-première dans-le-gazon à Guy Novès, ex-entraineur du XV de France, en annonçant devant les journalistes le licenciement de ce dernier pour faute grave. L’homme « aux mille matchs » compte bien lui rendre la politesse, mais cette fois devant le tribunal des Prud’hommes (tribunal des litiges entre employeurs et salariés), en demandant 3 millions d’euros de dommages et intérêts.
  • Les subtilités du droit social nous donnent encore une fois les clefs de compréhension de l’affaire.
  • Il faut rappeler ici que tout comme les joueurs (v. Gérard #1 – Neymar), Guy Novès était un salarié : il fournissait des prestations (entraînements) contre rémunération (30 000 € mensuel – le budget shampoing de Neymar) tout en étant subordonné à son employeur (article 1221-2 Code du travail), la Fédération Française de Rugby. À ce titre, il avait le droit de bénéficier des règles protectrices du licenciement, tout comme un salarié cadre chez Fleury Michon.
  • En effet, si l’employeur souhaite licencier son salarié, le Code du travail exige que ce dernier rapporte la preuve d’une « cause réelle et sérieuse » (article L.1232-1 Code du travail). Celle-ci peut trouver sa source soit dans un motif économique (article L.1233-3 Code du travail : il faudra prouver l’existence de difficultés économiques), soit dans un motif personnel (article L.1232-1 Code du travail) : il faudra prouver qu’une « cause inhérente à la personne du salarié » a justifié le licenciement de ce dernier (que « c’est de la faute du salarié »).
  • S’agissant du motif personnel, les justifications les plus courantes apportées par les employeurs sont la faute grave du salarié et l’insuffisance professionnelle, la distinction entre ces fondements étant fondamentale pour des raisons 1 – de preuve et 2 – d’indemnités.
  • 1 – La preuve de la faute. En effet la preuve d’une faute grave est très exigeante car c’est un motif disciplinaire. Par exemple, Guy Novès aurait pu commettre une faute lourde s’il avait volé dans la caisse de la FFR pour s’acheter un poster de Dan Carter, s’il s’était bourré la gueule en conférence de presse pour oublier la 3ème défaite de rang contre les Iles Fidji ou encore s’il avait effectué l’hélicoptère sur le bureau de son patron (B. Laporte aurait-il boudé son plaisir ? La question mérite d’être posée). L’insuffisance professionnelle n’étant pas un motif disciplinaire, elle est plus facile à prouver, particulièrement en droit du sport où les mauvais résultats sportifs suffisent généralement (Thierry Henry pourra vous en parler plus en détails). Or les avocats de la FFR ont choisi d’invoquer l’existence d’une faute grave – sans aucun élément de fait à l’appui – plutôt que l’insuffisance professionnelle, choix qui n’est cependant pas si surprenant quand on s’intéresse à ses conséquences en ce qui concerne les indemnités de départ.
  • 2 – Conséquences en terme d’indemnités. Par principe, en l’absence de faute grave, le salarié doit être convoqué à un entretien préalable (article L.1232-2 Code du travail), se voir notifier son licenciement (article L.1232-6 Code du travail) et percevoir une indemnité de départ (article L. 1234-9 Code du travail). Par exception, s’il commet une faute grave, le licenciement est immédiat, sans entretien et sans indemnité (article L. 1234-9 Code du travail).
  • Explication : fort est à parier que le bon Bernard, las de voir le 15 de France prendre des fessées contre les Samoans et les autres équipes de barmans, a voulu se débarrasser rapidement et surtout gratuitement de Guy Novès. Il l’a donc viré sans entretien préalable, sans notification et sans indemnité de départ en inventant une faute grave de toute pièce au lieu d’invoquer ses résultats catastrophiques. Cette hypothèse est d’autant plus probable que les caisses de la FFR accusaient à l’époque un sacré coup dur. Elle risque cependant de payer très cher cet écart procédural. En effet, en l’absence de faute grave, le licenciement sera jugé « sans cause réelle et sérieuse » ce qui ouvre droit pour le salarié à une indemnité calculée au prorata de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise. Or, selon l’article L.1235-3 Code du travail, Guy Novès étant resté salarié de la FFR  plus de 30 mois, l’indemnité versée sera comprise entre 90 000 € (3 mois de salaire) et 600 000€ (20 mois de salaire). À cette indemnité se cumuleront des dommages et intérêts liés à la sanction du non-respect de procédure (entretien et notification, article L.1234-5 Code du travail), d’autres au titre de divers chefs de préjudice (préjudice de notoriété, harcèlement moral) et surtout l’indemnité devant être versée en cas de licenciement sans faute grave de la part du salarié (article L1234-9 Code du travail), ce qui explique un montant total demandé très important.
  • Si l’attitude de B. Laporte est contestable en l’espèce, on peut cependant légitimement se demander si Guy Novès mérite une telle protection : dans un procès qui ressemble plus à une vendetta qu’à la juste compensation d’un salarié, il semble que l’entraineur cherche surtout à repartir pactole en poche.
  • Rendez-vous le 8 avril au tribunal des Prud’hommes de Toulouse pour la décision des juges en première instance. 

Cote Novès : 1,3 – Cote FFR : 7,6

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